Mali : acculé, le premier ministre Boubèye Maiga a rendu le tablier
Le premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maiga a rendu sa démission au président IBK dans la soirée du 18 avril, à la veille du vote d’une motion de censure contre le gouvernement qu’il dirige. Cible depuis un certain temps de tirs croisés des religieux et des syndicats, le 5e premier ministre d’IBK paie le prix d’une gestion très critiquée de la situation sécuritaire et des revendications sociales. Jusqu’au bout pourtant, le chef de l’Etat a essayé de le sauver.
Fin de partie pour « le Tigre » ! le premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maiga a rendu, dans la soirée du jeudi 18 avril, sa démission ainsi que celle de son gouvernement au président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
« J’ai exprimé au Chef de l’Etat notre reconnaissance et notre gratitude pour sa confiance et notre fierté d’avoir pu servir notre pays et nos concitoyens à un si haut niveau de responsabilité dans une période cruciale de notre Histoire. Je saisis l’occasion pour exprimer à tous les membres du gouvernement mes félicitations et ma reconnaissance pour les résultats obtenus au service de l’Etat », a déclaré Soumeylou Boubèye Maiga, le premier ministre démissionnaire.
Dans un communiqué, le cabinet du président de la république a annoncé que le chef de l’Etat, « a accepté la démission du premier ministre et celle du gouvernement, et l’a remercié pour sa loyauté et son sens élevé du devoir ». Le président IBK a également adressé aux membres du gouvernement, « ses vifs remerciements pour le travail accompli sous l’autorité du Chef du gouvernement ». Selon la présidence malienne, un premier ministre sera nommé très prochainement et un nouveau gouvernement sera mis en place, « après consultation de toutes les forces politiques de la majorité et de l’opposition ».
IBK à la recherche d’un sixième PM
C’est le 5e chef du gouvernement à rendre le tablier pour le président IBK, au pouvoir depuis 2013, et qui venait d’être réélu il y a moins d’un an pour un second et dernier mandat à la tête du pays. Jusqu’au bout, le chef de l’Etat a pourtant essayé de sauver son premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, très apprécié également par les partenaires internationaux du Mali.
Ces derniers temps cependant, le premier ministre a été la cible de tirs croisés notamment des principales associations religieuses du pays et des syndicats. En cause, sa gestion de la situation sécuritaire mais aussi socioéconomique du pays. Le vendredi 5 avril dernier, une gigantesque manifestation a eu lieu à Bamako à l’appel des leaders religieux. Depuis cette démonstration de force, les jours à la primature étaient presque comptés pour l’ancien journaliste et ex- chef des services de renseignement maliens. Le dernier coup de grâce a été le dépôt, le mercredi 17 avril, d’une motion de censure contre le gouvernement de Soumeylou Boubèye Maiga. La motion devrait en principe être examinée par l’Assemblée nationale ce vendredi 19 avril et sentant l’humiliation venir, « le Tigre » a préféré prendre les devants…
A.Y.B
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