Burkina Faso, les forces armées convergent vers Ouagadougou
Des unités de l'armée nationale burkinabé faisaient route vers Ouagadougou ce lundi en fin de journée. Elles demandent aux putschistes de "déposer les armes", rejoignant ainsi de multiples pressions internationales bien plus fermes que l'"accord" élaboré la veille par la médiation ouest-africaine et désavoué par la rue. Le point sur la situation lundi à 23 h.
Trois colonnes de l'armée burkinabé, loyales au régime de transition renversé par un putsch, ont fait route lundi vers la capitale Ouagadougou depuis des garnisons stationnées dans le nord, l'est et l'ouest du pays. Les colonnes étaient saluées par les populations en liesse sur leur passage, selon des témoins. Arrivées dans l'après-midi à Koudougou, à environ une centaine de kilomètres de Ouagadougou, elles y ont été "accueillies par une foule en liesse, hystérique", selon RFI. Leur but est de désarmer les membres du Régiment de sécurité présidentiel (RSP), à l'origine du putsch du 17 septembre.
Le président François Hollande a appelé lundi soir "les forces impliquées dans le putsch" au Burkina Faso "à déposer immédiatement les armes et à rendre le pouvoir aux autorités légitimes". Un peu plus tôt, les présidents du Niger et du Tchad demandaient également aux putschistes de "regagner leurs casernes".
Le général Gilbert Diendéré, à la tête des putschistes, a de son côté indiqué qu'il remettrait le pouvoir aux autorités civiles, mais à l'issue de l'"accord" définitif de sortie de crise, élaboré dimanche par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO), mais sur lequel le président de transition Michel Kafando s'est dit lundi, dans un entretien à la radio française RFI, "très réservé".
Dans une déclaration diffusée par la télévision nationale, le général Diendéré a affirmé déplorer "les pertes en vies humaines, les blessés et les dégâts matériels". Celui qui fut le bras droit de l'ex-président Blaise Compaoré jusqu'à ce qu'il soit chassé du pouvoir par la rue en 2014 a également annoncé qu'il acceptait de libérer le lieutenant-colonel Isaac Zida, Premier ministre du régime de transition placé en résidence surveillée depuis le coup d'Etat jeudi. Nous "nous engageons à oeuvrer pour la cohésion de l'armée et nous présentons toutes nos excuses à la Nation, à la communauté internationale", a ajouté le général Diendéré.
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