jeudi 30 mars 2023

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CULTURE/CIMENA « La Inna du Gobir » : Bienvenu dans un monde où les femmes détiennent… les pouvoirs !

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Fiction anthropologique ? film documentaire ? C’est en tout cas une combinaison de genres cinématographiques savamment dosés qui sert de support au film « La Inna du Gobir », réalisé par notre compatriote Ado Abdou. Un film dont la sortie vient à point nommé, quelques jours seulement après l’intronisation en grande pompe de la nouvelle « Inna du Gobir », la princesse Habsou Oumarou dans sa 54ème année. C’était le 14 aout dernier à Tibiri.

Dans la série « femmes, pouvoir et traditions »,  après « l’arbre sans fruits » de Aicha Macky, « La Inna du Gobir » va sans doute faire parler de lui dans les box offices nationaux et les salons internationaux. Car ce film documentaire a une particularité saisissante : Outre sa qualité technique irréprochable, il est à ce jour, l’un des rares qui ne présente pas la femme dans une posture victimaire, mais plutôt dans une position de leadership et de responsabilité au sein de sa communauté.

« La Inna du Gobir » est en effet l’histoire d’une réelle « success story féminine » dans un royaume haoussa du Niger, plus connu aujourd’hui sous le nom de « Sultanat du Gobir ». Dans un monde dominé par les patriarcats judéo-chrétien et musulman, la survivance de cette tradition, montre parfaitement que tout n’était pas si précaire pour la femme dans les sociétés africaines, contrairement aux clichés dégradants et deshumanisants (Viol, esclavage sexuel, héritage, enlèvement, torture) qui caractérisent son statut d’aujourd’hui.

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Deuxième personnalité du royaume, « la Inna » est un personnage adulé et respecté, pas seulement à cause de son sang royal, mais beaucoup plus, parce qu’elle détiendrait les pouvoirs les plus redoutables du royaume : Les pouvoirs occultes ! Dans la société Gobir préislamique, son pouvoir était encore plus prégnant, en ce qu’elle incarnait le rôle de la « prêtresse en chef » et patronnait quasiment toutes les cérémonies liées au culte des génies et autres « invisibles », indispensables pour toute campagne agricole et militaire. Elle avait également autorité sur toutes les questions féminines et infantiles et de fait, incarnait à elle seule ce qui pourrait être l’ancêtre du « ministère de la femme et de la protection de l’enfance » d’aujourd’hui. Toutes les chroniques rapportent par ailleurs que son « palais » (parce qu’elle en avait un aussi) abritait également « l’orphelinat du royaume ».

C’est ce rôle central joué par des femmes, au passé et au présent, que tente retracer la caméra amusée du réalisateur et producteur Ado Abdou, lui-même enfant de ce mythique Gobir où la femme ne souffrait d’aucune discrimination. On y trouve des témoignages forts comme celui de son Altesse Balla Marafa, le Sultan actuel du Gobir, des plans de coupe absolument fabuleux sur des cérémonies inédites de « budin daji » (divinations sur les saisons), des processions des « yan karmana » (prêtres et prêtresses), le tout agrémenté de musiques traditionnelles chaloupées des palais et des rythmes du « bori ». Une synthèse parfaite de ce que représente le mythique personnage dans le subconscient des gobirawa.

Le pari est gagné pour l’auteur de cette œuvre cinématographique iconoclaste dans le décor culturel nigérien. Un court-métrage de 29 mn, plaisant à regarder et facile à comprendre à travers les commentaires concis de Rahila Omar et de Joceline Amousso, tout aussi impériales !

Pour la symbolique, ce film est un véritable hymne à la gloire de la femme en général, à travers un témoignage vivant des reliques d’un passé prestigieux. Une petite bouffée d’oxygène pour les femmes du monde entier qui constatent partout leurs droits et leurs conditions de vie régresser.

« Le Gobir a compris très tôt qu’on ne peut pas se développer sans la femme », dixit Sa Majesté Balla Marafa. Sans commentaire !

El Kaougé Mahamane Lawaly, Le Souffle de Maradi.

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Commentaires  

+1 #1 hum 25-08-2019 19:48
c est grave dey pour mes cousins goberawas , ce que vous avez juste baisse culottes sinon partout la femme accomgne l homme dans son elan de developement mais pas diriger vers ce dernier .
Il faut etre claire mes cousins.
il ne faut pas vous fachez dey .
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0 #2 hum 25-08-2019 19:49
lire accompagne
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+3 #3 bagague 26-08-2019 07:27
Que Dieu nous guide davantage sur le droit chemin,celui de ceux qui nous ont précédé et qui l'ont adoré sans rien lui associé,c'est à dire sur le chemin du prophète Mohamed et de ses compagnons.
AMEN
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+1 #4 joseph 26-08-2019 10:12
Il faut que nous valorisions nos traditions.
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+1 #5 Goto 27-08-2019 05:43
Très belle plume
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+1 #6 Dan Babba 29-08-2019 18:29
C'est intéressant d'informer les jeunes sur une partie de l'histoire de leurs peuples. Mais pour avoir suivi un jour sur une de nos TV privées, le sultan Abdou Balla MARAFA, je préfère qu'on ne le laisse aborder que sa gestion afin d'éviter une diarrhée verbale dont lui seul a le secret et qu'il lui arrive de lier le Gobir à NEMROD. SVP, aujourd'hui mème les peuples dont l'histoire est quelque peu éclairée en Afrique, n'arrivent pas à remonter à cette période de l'histoire de l'humanité. J'ai eu la désagréable surprise lors d'un voyage au Nigeria de constater qu'un enseignant chercheur émérite qui l'a suivi aussi sur la radio RFI en haoussa me raconter que ce Sultan n'inspire pas confiance et il ne comprenait pas d'où il tirait ses informations en disant surtout que le Gobir n'appartient pas au Haoussa bakoye.
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+2 #7 Dan Babba 29-08-2019 18:29
SUITE:
La réponse que j'ai essayée de lui donner pour ne pas totalement discréditer notre sultan est qu'il existe une version "traditionnelle et anonyme" qui faisait déscenbre le peuple Gobir des arabes Saoudiens" depuis une localité dénommée selon le Sultan, "Birnin Gobour".
Mais je ne vous dis pas comment l’atmosphère a ridiculisé ce chef et même le peuple auquel appartient et je ne vous dirais pas tout de suite, mais peut être, prochainement les versions plus "justes" que ce professeur très brillant, de surcroit d'ethnie Haoussa m'a données et on a échangé beaucoup.
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0 #8 Dan Babba 29-08-2019 18:41
A partir de cette information, je lance un appel vibrant aux gens qui tentent de falsifier l'histoire, de s'en abstenir pour la simple raison que chaque peuple a une histoire et que pour chaque peuple, son histoire a déjà une base qui ne saurait être modifiée, car on peut ne pas connaitre tous les développements qui y sont liés, mais cette base, elle, est connue et archivée dans les bibliothèques réparties dans le monde entier.
Ce sont quelques intellectuels malhonnêtes qui sont en train de se livrer à ce "jeu" malheureux, nous les avons en vue et nous assistons très souvent à leurs conférences et pour ceux qui se répandent sur les chaines des radios et télévisions, nous les suivons aussi.
Mais ce qu'ils sont très très bornés et à la limite inintelligents s'ils ne comprennent pas que contrairement à eux, dans les autres pays, il y'a des intellectuels, tous azimut sur le plan des connaissances qui font tous les jours, des analyses à partir de réflexions poussées.
ATTENTION.......................
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0 #9 Hamidou Mahamane Salissou 10-12-2019 12:44
En tout cas les gobirs de Tsibiri ont une vraie histoire très spéciale aussi
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