Niger : Tournons la page « Charlie » et occupons-nous de nos problèmes !
Bon, n’est-ce pas temps de laisser tomber ce « charlinisme » qui fut cruel et nuisible pour nous, cette maladresse qui a emporté dans son « amalgame » 10 de nos compatriotes et détruit d’illimités biens et chapelles.
Qu’il est juste temps de répondre à « l’explosion » de cette jeunesse déchaînée, laquelle a envoyé à sa manière certes violente un signal au « Chef ». Bombe à retardement, à surveiller et à « gérer » avec élégance et délicatesse.
Que donc tournons le dos à ce superflu slogan du « je suis Charlie » et admettons que le Chef eusse passé à la « confesse » et que les « choses » soient redevenues ….normales.
Qu’il eût compris que la religion est quelque chose de très sensible au Niger, havre de paix et de coexistence pacifique entre croyances diverses.
Qu’il eût compris que la liberté de religion au Niger n’est pas de « l’opium » et que ce ne sera plus la peine de disserter sur un concept « importé et inadapté » déjà trop bien interprété et renié.
Qu’il eût compris que les Chrétiens, cible malheureuse d’une violence évitable, ont pardonné et attendent, dans la ferveur, réparation de leurs lieux de culte emportés par les déferlantes manifestations de Zinder et Niamey.
Qu’il eût compris qu’au Niger, contrairement aux déplorables rhétoriques de son Ministre de l’Intérieur, aucun Nigérien n’a de problème avec son frère Chrétien et vice-versa.
Qu’il eusse compris qu’il ne suffisait pas juste de lancement de routes bitumées, de construction d’échangeurs, d’octroi à des villageoises de chancelants boucs et chèvres, de « Nigériens nourrissant des Nigériens », de prodigieux concours-recrutements à la Fonction publique, d’endettements immodérés de l’Etat et d’un vieil-nouvel avion présidentiel, pour « impressionner » le peuple.
Qu’il eût compris que les Nigériens n’admettent pas qu’on touche à leur liberté ; car la même liberté qui vaille à Paris-Charlie vaudra à Niamey-Gnala.
Qu’il eût compris que la presse, ça se bastonne pas, ça se gaze pas, ça se manipule pas, mais ça doit laisser travailler libre et responsable.
Qu’il eût compris que certains de ses collaborateurs sont désormais « inaptes » à continuer dans le Gouvernement en raison de leur style provocateur et de leur faiblesse à analyser les « choses » et leur trouver des traitements adoucis.
Qu’il eût dit à certains « collabos » que le salon d’honneur de l’aéroport de Niamey n’est ni un terrain de boxe ni une foire de « déchirage de boubous ».
Qu’il eût compris et ordonné au patron de la Police nationale et au nouveau chef de la Garde nationale que leurs limiers ont besoin davantage de formation en droits humains.
Qu’il eût compris que les zélotes ont assez « amusé la galerie », infesté les médias locaux et pourri les réseaux sociaux.
Qu’il eût compris que ses frotte-manche ne sont ni juge ni flic pour décider de qui garde prison et qui se balade libre.
Qu’il eût compris que la faute ce n’est ni Facebook, ni Twitter, et que donc plus jamais de « censure » des médias.
Qu’il eût compris que les Nigériens attendent surtout de la transparence dans la gouvernance.
Qu’il eût compris que le peuple a rendez-vous, sous peu, avec les urnes et qu’à cet effet la « récréation » et la pagaille auront assez duré.
Qu’il eut compris que le « concassage » (j’aime pas ce terme made in opposition politique) aura assez sévi et qu’il eusse compris que le dialogue devra reprendre pour d’élections tenues dans le délai et dans le calme.
Qu’il eût compris que le peuple a su que les « bailleurs de fonds » lui ont infligé un « carton jaune » et informé à « arranger » la crise.
Qu’il eût compris que, comme le dit Boubou Hama, « Aujourd’hui n’épuise pas demain », donc le Niger doit continuer au-delà de 2016 et même 2021.
Que le Chef aura donc TOUT compris et même… le reste.
Que le « lion » rugira et que tout redevient normal.
Que c’est seulement Tous UNIS que nous vaincrons la faim, le terrorisme et la misère courante !Et « renaîtrons » le Niger.
Que jusque-là, nous sommes « dernier » de la planète en termes d’Indice de développement humain.
Djibril Saidou
Ancien Journaliste
Dakar-Sénégal
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