Le Vrai Problème du Niger

Au Niger on a tout vu, 7 républiques et 7 constitutions en espace de 50 ans. Au fait, au Niger ce ne sont pas les textes qui en manquent, ni les hommes capables de relever le défis. Car, tout acteur politique aspire à se différencier de ses prédécesseurs une fois au pouvoir. Chacun à un moment ou un autre a nourri un minimum de volonté de pousser le pays vers le développement…le vrai problème du Niger ne se réside pas au niveau de la classe politique Nigérienne quoique elle a sa part de responsabilité.

Le vrai blocage au développement du Niger c`est son administration ; il faut le reconnaitre. Elle est vieillissante, non productive, et utilise des moyens archaïques et rudimentaires comme outils de travail.

L’administration nigérienne ne travaille pas

L’administration Nigérienne demeure traditionnelle, elle est non informatisée, la plupart des informations sont écrites sur papier. Ce qui fait qu’il se pose un réel problème d’archivage. Elle est en outre composée majoritairement des personnes fatiguées, elle a besoin par conséquent d’être rajeunie et modernisée. Elle est lente et négligente,  avec pour conséquence systématique le blocage économique du pays. Même si le Niger ne dispose pas de présidents et de chefs de gouvernement efficaces, si l`administration est compétente le pays devrait enregistrer un minimum de progrès dans certains domaines. Malheureusement tout stagne à l`état initial. C’est un système mafieux, bref l`administration nigérienne est gérée par des lobbys qui pensent que le Niger appartient à des groupes prives. Toute l`administration nigérienne fonctionne sur des papiers rames, un moyen pour mieux piller les recettes territoriales et douanières. N`ayant pas des archives sauvegardées par des outils informatiques ; une administration qui s`en fiche pas mal des outils informatiques alors que ces outils informatiques sont incontournables pour l`efficacité au travail, pour bien accompagner la mobilisation des ressources internes.

La mobilisation des ressources internes du pays doit être un facteur clé pour la bonne marche du pays. Elle  doit être un  levier pour l`économie du Niger. Pourquoi pas un guichet unique pour tout dédouanement comme au bénin voisin, au Ghana, pour éviter des pertes inestimables des recettes douanières profitant à un groupuscule de citoyens. Pourquoi ne pas renforcer les services fiscaux pour mieux accomplir leurs devoirs, mettre en place des systèmes coriaces pour la perception des recettes internes. Nous sommes certains qu’avec une bonne volonté des autorités les recettes internes du pays peuvent faire face aux dépenses de souveraineté du pays. Au lieu de faire la mobilisation des ressources internes, les autorités s`adonnent à  endetter le pays par tous les moyens. Ainsi, chaque voyage du ‘’ministre de la mendicité’’ est sanctionné par un emprunt des dettes exorbitantes dont les générations futures auront la lourde tache de payer. Ce système néfaste contribue à hypothéquer l`avenir de la jeunesse nigérienne. Mais on sait la motivation de ces genres de dettes, car chaque signature s’accompagne des pourcentages de commission aux signataires, ce qui aiguise les appétits de nos gouvernants  à vouloir concocter encore plus de dettes…

De nos jours l’administration Nigérienne est gangrénée par la mafia, la corruption, la politisation, le clanisme. Pour un simple dossier ou une simple signature tu dois déposer ‘’quelque chose’’, sinon on te dira que ton document ou ton dossier est ‘’léger’’.

Même la promotion des fonctionnaires, l`augmentation des salaires est mal vu, sinon comment promouvoir une administration qui ne produit pas des résultats fiables, qui ne travaille pas, bref une administration qui est incapable de consommer les crédits !

Pour pallier à ces problèmes qui minent notre administration évoqués ci-haut des solutions, des plus urgentes doivent être prises pour remettre sur rail notre administration, car il ne sert à rien d`endetter le pays alors que le gouvernement et l`administration n`arrivent même pas à consommer les crédits. Il faut envisager une décentralisation totale tout en dispersant les différents ministères à l`intérieur du pays notamment le ministre du pétrole et de l`agriculture à Zinder, les mines et le tourisme à Agadez, la santé à Diffa, le commerce et l`élevage à Maradi ; la culture et le transport à Dosso; l`hydraulique à Tillabéry, l’équipement et l`environnement à Tahoua à titre d’exemple.

Redresser l`administration tout en en favorisant le recrutement et la promotion des jeunes au sein de l`appareil administratif  nigérien, en œuvrant pour une rénovation totale et définitive de l`administration du pays. En amorçant une décentralisation avancée allant jusqu`au transfert des ministères et d`autres sociétés étatiques  à l`intérieur du pays. Aussi, pour mieux attaquer les problèmes du pays il faut dépolitiser  l`administration tout en faisant de la lutte contre la corruption un credo. Nous avons constaté que la HALCIA  n`existe que par son nom, du moins depuis sa création elle stagne. Informatiser et redonner une belle image à l`administration en optant pour la formation et le recyclage des fonctionnaires, doter l`administration des outils informatiques source de leitmotive  pour un travail satisfaisant.

Malgré les efforts  fournis pour améliorer les conditions de  vie et de travail des agents publics les résultats demeurent en deçà des attentes de nos concitoyens’’ fait remarquer le PM Brigi Rafini, tout en rappelant les promesses faites par le candidat Issoufou Mahamadou lors des élections présidentielles pour remédier à l’inefficacité et au manque de performance de  notre Administration.

Il s’agit de faire l’impulsion d’une nouvelle éthique s’appuyant essentiellement sur la promotion de la compétence, la lutte contre la corruption, le favoritisme et la politisation , la répression absolue des détournements des biens et deniers publics , le renforcement de la discipline au travail, de la conscience professionnelle, du sens du service public, de l’obligation de rendre compte, de l’obligation de résultats et du respect de la hiérarchie , le rétablissement de l’autorité de l’Etat et son exercice sans faiblesse dans le respect des lois républicaines.

 A cela doit s’ajouter : la formulation nécessaire à l’amélioration de la qualité profil-poste , l’accroissement des effectifs au niveau des secteurs prioritaires notamment la santé, l’éducation, le développement rural et les régies financières, l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents par une dotation conséquente en outils et matériels de travail, la facilitation à l’accès à la propriété de logement, l’amélioration de la protection sociale et la revalorisation des revenus salariaux.

 Des contrôles  doivent être menés au sein de tous les services centraux  et déconcentrés des ministères par l’inspection générale des services, relayés dans cette action par les organes d’inspection des ressources humaines des départements ministériels et institutions de l’Etat.  

Cette opération, permettra non seulement de connaitre l’effectif réel des fonctionnaires et autres agents de l’Etat, mais aussi d’identifier les structures administratives en situation de sureffectifs et de sous-effectifs en vue d’engager des mesures correctives nécessaires notamment des redéploiements.

Zaroumey Mahamadou.