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chefs etats africainsLes Etats africains de l'indépendance à nos jours, ont dans la plupart, sinon  tous raté leur édification .De 1960 (1958 pour la Guinée de Sékou Touré qui avait dit non à De Gaulle en tournant le dos à la Communauté Franco Africaine pour  avoir voté, NON ) à 2013, la trajectoire politique s'est non seulement fracassée mais a entraîné des fissures, des déchirures et parfois des douleurs.

En effet, la rupture avec les anciens maîtres des lieux, les colons  avait été planifiée, orchestrée et régulée  à travers un canevas de gestion de pouvoir dont le contenu s'appelle Constitution ou loi fondamentale, cette cuvette dans laquelle nos Etats avaient été enfermés au lendemain des indépendances octroyées.

Nos Constitutions Africaines, copies conformes de la Constitution Française de 1958 sauf à des variantes près, sont érigées en bible politique qui guide la marche de nos institutions .Elles  dictent la marche de nos Etats avec tous leurs corollaires de drapeaux, d’hymne, des décorations, des lois s' affichant comme arsenaux autour de la République .Puis, après les cérémonies de rupture avec l'administration coloniale, le gouverneur, remettra au nouveau patron, les clés de sa résidence officielle devenue Palais  de la Présidence(la Résidence) , du bureau orné du drapeau avec la photo officielle du nouveau Président, Chef de l'Etat qui l'occupera, les clés de la voiture de commandement avec fanion et des cachets et sceaux de la République et de l'Etat. Le jardin du gouverneur, les domestiques, le garage, la prison (lieu symbolique) faisaient partie  de la fiche de passation. Une passation qui se  déroulait au cours d'une grande fête où seront invités toute la crème du  nouvel Etat et surtout les grands commis de la puissance coloniale qui veillent à ses intérêts à travers les Conseillers dits "Techniques».

Les hymnes nationaux exécutés et l'échange de drapeaux scelleront désormais l'amitié franco africaine. Au boulot!  Seulement tous ces fastes ne mettront pas le pays à l' abri des brutalités et des changements douloureux que connaîtront ces  nouvelles Républiques d'Afrique au lendemain de leurs indépendances. Bien au contraire c'est le début d'une ère d'incertitude qui balancera les pays entre coups d'Etats, alliances souvent contre- nature, cohabitations éphémères, conférences nationales, tables rondes, élections démocratiques, transparentes et pluralistes, référendums hélas, sans lendemains .Commence malheureusement l'éternel va et vient dont le citoyen est le plus grand perdant. Si nous scrutons l'horizon, nous  nous rendrons compte que nous avons  failli, même si nous avons expérimenté toutes sortes de situations et postures politiques de l'indépendance à nos jours.

Tout y est passé et ironie du sort les africains qui sont les imitateurs donc les élèves sont  insaisissables dans leur gouvernance au regard de leurs anciens maîtres qui ont dessiné le contour de la gestion de nos Républiques  qui se succèdent au gré des soubresauts politiques .En effet, si nous  prenons un peu de temps pour analyser la politique de nos Etats, nous retiendrons que nous avons  effectué peu de choses qui répondent à l'attende ou aux aspirations du citoyen qui attend depuis au moins 60 ans qu'on lui dit qu'il est libre, indépendant et dispose des ressources de son pays. Ce retard est imputable à nos comportements, nos méthodes et nos projets de sociétés qui sont souvent aux antipodes des réalités.  Sinon, à divers changements négatifs des régimes et des pouvoirs qui brisent ces républiques, qui nous ont conduit à une 7è en 53 ans de souveraineté et qui présentent aussi des signes de faiblesse  avant coureur de fin de règne. A l'image des autres qui ont fini leur parcours dans le décor. Nous sommes responsables de toutes ces déstabilisations qui ruinent la santé des pays déjà confrontés aux aléas naturels et autres calamités  maladies, famines graves et intempéries qui s'invitent régulièrement au sein de nos populations,  premières victimes qui en subissent les conséquences.
                                   
                    DEMOCRATIE : Bâtisseurs, Démolisseurs et  Perdants.

Pour bien saisir ces inconséquences, nous devons situer les responsabilités des uns et des autres au niveau de la gestion des Etats. Mais, placer  également, devant leurs responsabilité les formations politiques et les différents acteurs  qui ont imprimé et impriment encore leurs marques dans la conduite des affaires  et devoirs  qui leur incombent  au niveau de l'Etat. Il faut aussi, que ceux qui  représentent le peuple même  s'ils  ne sont pas blancs comme neige, soient irréprochables sur le plan moral au moins. 

Sans exiger un parcours sans faute  pour placer des dirigeants, un casier judiciaire devrait être une des conditions pour occuper de postes de responsabilités. Procéder à la vérification des biens et à la fin du mandat, exiger à tous les niveaux en commençant  par le Sommet, un quitus des bien suite à des inspections  afin que l'Etat ne soit pas grugé (être dans ses droits).Procéder au remboursement en cas de dépassement toujours pour remettre à l'Etat le surplus. Je note au passage que ce fut d'ailleurs une de mes contributions à la Conférence Nationale Souveraine. La transparence ne doit pas être un vain mot?

Mais un acte républicain. Ce qui va éviter des confusions lamentables au niveau des biens personnels et à ceux de l'Etat qui sont la propriété du peuple. Toutes ces nobles contributions et propositions étaient belles et bien consignées dans les résolutions de la Conférence Nationale Souveraine ont servi de cadre à la rédaction de la Constitution sur la base de laquelle fut démocratiquement élu  le Premier Président  Mahamane OUSMANE. Y a lieu de ce demandé dans quel virage cette Constitution émanation de la volonté du Peuple  a-t-elle perdu son caractère républicain et démocratique? 

La confection de toutes ces Constitutions qui nous ont été servies par doses et qui nous ont permis d'avoir 9 Présidents à la tête de note pays, de l'indépendance à ce jour, doit interpeller notre subconscient de citoyen- républicain .Parce qu'aucune de ces lois fondamentales  n'a mis le peuple à l'abri des soubresauts  dont il a toujours été la première victime s'il ne risque encore de l'être car dans  nos Etats africains rien n'est moins sûr. C’est pourquoi, il vaut mieux prévenir que guérir .Alors, si  nous nous retournons contre nous, êtres humains pour nous attribuer la note de la mal gouvernance au lieu d'accuser indéfiniment cette Constitution une simple œuvre humaine, donc  faillible. Ce n'est pas sérieux d'accuser les muets pour couvrir ceux qui parlent et gouvernement.

Nous sommes responsables de nos dérives. Sinon, ailleurs les pouvoirs se succèdent sans problèmes en dépit des contradictions, des bagarres au Sommet de l'Etat sans  en faire une affaire personnelle qui finit par  déstabiliser le pays. Ce qui nous ramène à la case départ. Il faut l'homme qu'il faut à la place qu'il faut.

Au Niger ou en Afrique ce n'est vraiment pas ce qui nous fait défaut. II suffit d'une simple volonté pace qu'un chirurgien n'est pas un charcutier. A chacun son métier. Mais tous sont indispensables pour notre survie, sinon pour notre existence, comme tous les citoyens dans la construction d'une Nation ou d'un Etat.
                            
                            A VAINCRE   SANS PERIR ON TRIOMPHE SANS GLOIRE       
Je terminerai ma réflexion en interpellant tous les pouvoirs qui ont dans le temps et dans l'espace  pris le destin de nos pays en mains. En effet, dans la vie des Nations et des Etats, il y a forcément ceux qui bâtissent et ceux à l'opposé qui détruisent alors que le citoyen, véritable victime, est le plus grand perdant. Nous devons passer en revue ces catégories qui, au fil du temps, ici ou ailleurs ont servi de cadre à  la marche de nos pays. La première  est celle  des dirigeants  qui ont accédé au pouvoir à la faveur des consultations électorales transparentes, démocratiques et libres. La seconde est celle de ceux qui bousculent les institutions  en faisant irruption sur la scène politique par la force. Entre les deux, il y a le peuple qui est pris en tenaille, et embrigadé parce que  parce que cette seconde catégorie qui prétexte voler à son secours n'est pas passé par son avis. Du coup tout est bloqué et on revient malheureusement à la case départ, plongeant le pays dans l'inconnue. II faut tout recommencer : une Constitution, des élections toutes catégories doivent se dérouler avant de remettre sur pied un pouvoir nouveau (alliances et recompositions de l'espace politique parfois contre-nature) autour d'une énième République.

Voilà posé  le vrai problème de nos Etats et nos pouvoirs qui s'articulent au tour de l’édification  de nos pays. Mais pour ce qui concerne le Niger notre pays, notre sous développement réside dans la gestion et l'accession au pouvoir. Sinon, comment peut-on comprendre que notre pays qui bénéficie de beaucoup de compétences et ressources humaines qualitatives, ne puisse pas, une seule fois bénéficier de l'aura de la démocratie? Comment se fait-il que toutes les passations de pouvoir s'effectuent entre militaires et putschistes et Président démocratiquement élu en dehors du Président Tandja qui a pu achever démocratiquement deux mandats de 5ans avant d'être, à son tour renversé  aussi à son tour pour violation de la Constitution? Ce n'est pas normal car il ne suffit pas de parvenir à pouvoir grâce à des élections démocratiques, il fait achever un mandat démocratiquement. C’est au nom de ces dérives politiques qui ont ruiné nos espoirs, ceux du peuple pendant plus de 53ans.

Nous devons, garder la tête froide et lucide pour voir au moins en 2016 Président achever son mandat  dans la paix et le prochain Président qui sera réélu ou élu  pour la prochaine législature. Ce serait en ce moment, en ce moment seulement que toutes les élections que nous avons organisées depuis l’indépendance  auront un sens démocratique  dans une Afrique qui cherche difficilement sa voie .Nous sommes convaincus que cela est possible, il  suffit de mettre en avant et au dessus de tout, l’unique  intérêt du peuple souverain.
                            

  Abdoulaye HASSANE DIALLO   Dr en Sciences Politiques Spécialistes des questions africaines, Journaliste.



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