Tribune/Niger : Hommage à notre Grand-père à tous, Oudou Harouna, qui s’en est allé pour toujours (Par Hamadou Younoussa Samira)
Oudou Harouna, plus haut que jamais !
La mort nous appelle, la vie nous retient, dans l’aller et retour incessant des naissances heureuses et des décès funestes !
« Heureux qui, comme grand-père a vécu une vie aussi utile et, a passé une vie à trépas, sur sa terre encestrale, sans bruit, dans l’humilité qu’on lui a connue, toute sa vie durant » .
Tant l’homme fût effacé et vécut simplement, malgré le succès qui grise tant, combien sommes-nous qui savions que Oudou Harouna était né pour servir loyalement son pays, pour lui essouffler toute son énergie d’existence, comme le commun des Nigériens qui ont marqué leur passage sur terre ?
Combien sommes-nous, à lui avoir fait sentir, vraiment, la fierté d’avoir servi son pays ?
Avons-nous manifesté le bonheur d’avoir compter parmi nous, un homme universel, une icone de l’histoire de la primature nigérienne ?
Combien, sommes-nous, à avoir mesuré la dimension, l’audience et la notoriété de l’homme, avant ce jour fatidique de sa mort et tous les hommages qui ont suivi, à travers ses proches collaborateurs, et ses amis ?
La famille Harouna, inconsolable, peut être fière d’avoir compté en son sein un homme qui a vécu utile au niveau de tout le monde et pour tout le monde, avant de s’en aller tranquillement avec tous les honneurs d’une vie ni longue ni courte, mais bien remplie et inoubliable.
Le souvenir de cette vie est son avenir désormais avec chacun d’entre nous, car il fixe le temps et la mémoire pour toujours. Ne meurent que les êtres qui n’ont vécu que pour eux-mêmes et n’ont rien accompli de leur vie, de beau et de grand. Oudou Harouna n’était pas de ceux-là dans son universalité et sa densité exceptionnelle.
La mort, disons-nous souvent, pour nous consoler de sa cruauté, fait partie de la vie, côtoie chacun de nous et demeure le rendez-vous avec tous. Mais, elle ne sera jamais la bienvenue parmi nous, parce qu’elle est infréquentable et indésirable aussi. C’est toujours une vie volée, un bonheur perdu à jamais, une étoile qui pâlit dans un ciel sombre traversé par la colère et la frustration de questions sans réponses.
S’il ne tenait qu’à lui, j’en suis sûr, courtois et délicat qu’il fut dans toutes les circonstances, il ne serait pas parti sans prévenir, faire ses adieux à sa famille, ses amis, à une vie qu’il a tant aimée et honorée de son infinie bonté, de son altruisme légendaire. Mais, le destin, traître et rebelle, impitoyable aussi en a décidé autrement. Dieu soit loué !
‘’ L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive, il coule et nous passons’’, Alphonse de Lamartine.
L’émotion et le sentiment de deuil, partout, montrent que notre regretté compatriote (grand père) a servi et aimé le Niger, pétrie de talents et de génies anonymes et illustres.
Grand-père a préféré notre Niger pour y passer les derniers instants de sa vie, lui, qui, sollicité et courtisé par tout le monde, pouvait faire le choix, comme d’autres, d’une autre vie ailleurs, loin d’ici, des siens, dans l’honneur et la gloire des élus.
Nombreux sommes-nous à ne pas suffisamment célébré Oudou Harouna, comme tant d’autres disparus, avant lui, le pleure beaucoup, aujourd’hui, dans un concert de lamentations et une subite sensibilité à son sort. Mais, il n’y a pas de regrets ou de remords à avoir, pour lui, car la seule reconnaissance pour un homme de son acabit, accompli comme lui, c’est ses œuvres humanistes gravées dans le temps et les mémoires.
Un homme comme lui, ne meurt pas, parce qu’il fixe le temps, pour ce qu’il a été et touche toutes les générations dans une histoire, sans fin. Oudou Harouna, est une force tranquille que la mort n’emportera pas, que la vie n’arrêtera pas.
Au moment où notre Oudou Harouna tous, nous quitte malgré lui dans la résignation et la solitude de la mort, il éprouve, à n’en point douter, le regret de nous laisser si malheureux , lui, qui a souhaité, toute sa vie durant, le meilleur pour chacun, le bonheur pour tous dans l’union et la communion pour lesquelles il n’a eu de cesse d’œuvrer en homme de paix et de compromis, rassembleur et pacificateur, médiateur né et chevronné aussi. Hélas, mille fois hélas, La colombe du palais de la colombe ne volera plus pour personne !
La mort, cette fatalité, n’est qu’une épreuve que pour les hommes, sans foi, qui n’ont pas pensé à s’immortaliser dans la vie éternelle de l’inspiration historique ou dans la voie qu’ils ont choisi. Oudou Harouna, dont le succès a eu un écho, au-delà de ses fonctions de protocole à la primature nigérienne, et de son altruisme légendaire bien-aimé, auxquels, il a été attaché et fidèle jusqu’au bout, n’a pas succombé à la vanité, ni l’orgueil des hommes d’exception, pour s’attendre de sa nation à un hommage empreint de solennité et de faste.
Il a le temps pour lui, l’histoire avec lui, dans une vie ou il a laissé son talent et ses œuvres parler à sa place, son nom résonner comme les notes suaves de sa mythique existence qui ne sera jamais dans l’omission, le fera vivre pour toujours.
Grand-père Oudou Harouna, ton nom est encore plus haut dans le ciel, maintenant que tu as quitté la terre.
Je voudrais te dire merci, malgré que tu n’es plus parmi nous, pour l’humanité que tu as partagée avec chacun et tous, merci de nous avoir apporté souvent cette paix introuvable, merci d’avoir été pour tous, un ami, un modèle, un soutien, un réconfort dans nos vies tourmentées et aléatoires, nos quotidiens toujours éprouvants et parfois insupportables. Vivre dans l’honneur et mourir dans la dignité est un destin possible pour chacun.
A bientôt grand-père que ta terre natale pleure, que ton Niger, si cher à toi et à nous tous, n’oubliera jamais, jamais !
Puisse Dieu faire de ton âme une héritière de son pays de cocagne.
Par Younoussa Hamadou Samira (petite fille du regretté Oudou Harouna).
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