Propositions de sortie de méfiance et de clarification !
Dans les attaques meurtrières que subissent nos forces de défenses et de sécurité, quelques bruits, quelques personnes accusent les militaires français de complicité. Pour l'heure, aucune preuve tangible, aucun témoignage publiquement assumé ne permet d'etayer ces accusations.
Pour autant, il est indéniable que la présence des forces occidentales en Afrique, au Niger en particulier, suscite bien d'interrogations, de colères durablement contenues, et potentiellement explosives. Les déclarations pullulent, se succèdent et se ressemblent dans la radicalité. On pourrait faire fi de toute cette radicalité, en la confondant au racisme ! On pourrait se contenter de stigmatiser, ceux de nos compatriotes en colère, jaloux et inquiets pour la souveraineté de notre pays ! On pourrait les récuser, pour « minorité »...! Mais... ceci n'est « pas une défense, mais une esquive », comme dirait l'autre.
Il faudrait plus de méthode et de pragmatisme. Il faudrait prévenir l'incendie, en agissant urgemment ! Pour ce faire, nous formulons ces quelques propositions, que nous souhaitons claires, contributives et surtout... à l'abri de tout soupçon !
1/.Publier les accords : Se peut-il que, semblablement à beaucoup de nos voisins, le Niger soit lié à la France par des accords de défense ou assimilés. Si ces accords posent la légitimité et le fondement juridique de la présence des forces françaises au Niger, il se trouve que leurs contenus restent quasiment inconnus des Nigériens. Ceci ouvre la porte à toute sorte de théories, toute sorte d'affirmations gratuites, fondées sur des préjugés et des supputations, en veux-tu en voilà ! Il serait sage que le gouvernement nigérien songeât à porter à la connaissance des populations, massivement, et dans nos langues locales, au besoin, la teneur des desdits accords. Par cela, il s'agira d'éclairer nos compatriotes, et leur permettre de se faire une opinion. En tout état de cause, le gouvernement nigérien gagnerait à clarifier (c'est le cas de le dire !) à nos compatriotes le cadre juridique, les clauses qui entourent la présence militaire française au Niger.
2/.Donner la parole aux peuples : La menace terroriste qui explique la présence militaire française n'a pas seulement divisé l'opinion. Elle a surtout donné lieu à d'intenses discussions menées dans tous les cercles politiques et associatifs....et sous les arbres à palabres !
Si l'on admet que le terrorisme plonge ses racines notamment, dans la pauvreté et une érosion de nos valeurs sociales, ne serait-il pas opportun de donner la parole aux jeunes, et aux chefs traditionnels ? Les premiers, pour exprimer leur préoccupations ! Les seconds, pour rappeler, avec l'autorité et la sagesse qui sont les leurs, les valeurs de notre société ! Ne serait-il pas bien que notre télévision nationale serve cette cause utile, que celle de permettre au peuple de s'exprimer librement, publiquement et attirer l'attention de nos dirigeants ? N'est-ce pas le moment pour que nos autorités songent à organiser un grand débat, une sorte de conférence nationale sécuritaire ? Nous pensons que si, d'autant que, les Chefs D'États du G5 Sahel nous disent eux-mêmes que la guerre contre le terrorisme prendra du temps, fera donc davantage de victimes. Ne nous leurrons pas !
3/.Organiser des référendums : À ce qui précède, il faudrait ajouter ceci. On ne force pas une alliance, pas plus qu'on n'impose un mariage. En 1958, M. De Gaulle proposait à nos Nations l'option de l'Indépendance ou celle de la Communauté. Le résultat, nous l'avons vu. Tous les peuples concernés se furent prononcés, librement par voie électorale. Nous pensons que, dans le contexte actuel, marqué par par une suspicion réciproque entre les alliés, les uns accusant d'hostilité, les autres de néo-colonialisme et d'impérialisme, il serait de bon aloi que nous levions les équivoques !
Et ceci passe par des consultations populaires ; lesquelles consisteront à présenter aux peuples du G5 Sahel un projet de traité militaire, avec la France et les autres Nations occidentales, qui le désireraient. Ensuite, permettre à ces peuples de valider ou refuser le traité proposé, par voie référendaire ! C'est là, nous pensons, le seul moyen de donner plus de légitimité, plus de force, et de popularité, au besoin, à la présence des forces étrangères sur nos territoires. Et, si les Droits en vigueur dans nos Etats, ne prévoient ou interdisent le recours au référendum en pareil cas, il faudrait les réviser, créer des conditions juridiques nouvelles, pour donner la parole aux peuples, car il est acquis de longue date, qu'on ne fait pas les Hommes pour la loi. C'est plutôt le contraire.
Mettons les peuples devant leurs responsabilités ! Laissons les décider ! Ils ne s'en prendront à personne !
Cassons cette image d'Épinal, qui voudrait que la population ne comprenne jamais rien à rien...ce préjugé, par trop méprisant, savamment distillé...pour ne rien lui expliquer, et toujours décider à sa place. En réalité, le peuple est à l'image de l'élève. Une bonne explication et une pédagogie de bonne foi suffisent à le dégrossir, comme l'eau purifie de la saleté. Une fois de plus, laissons les peuples décider !
4/.Ériger en crime de guerre les détournements de deniers publics destinés à l'armée : À en croire certains journaux, qui par ailleurs n'ont pas été mis en cause judiciairement, certains de nos compatriotes, occupants de hautes fonctions étatiques, et, dont il faudrait douter de l'attachement à la Nation, se permettraient quelques libertés dans la gestion et l'utilisation des fonds publics !
C'est dire...!
Pendant que nos Chefs D'États s'epoumonent et parcourent les pays du monde, pour quêter des financements en vue de lutter contre le terrorisme, quelques Nigériens, en mal et avides de gloire, s'adonneraient à des prévarications pour faire des obligés au sein de la population. Nous ne savons pourquoi, ceux-là seraient décidés à nous décrédibiliser auprès de nos partenaires de financement. Quoiqu'il en soit, il faudrait qu'une nouvelle législation plus ferme, plus urgente érigeât de tels agissements en " crime de complicité avec le terrorisme ", ou simplement en crime de haute trahison, sans qu'il soit besoin de dire pourquoi ! L'évidence saute aux yeux.
On ne fait pas la guerre avec de la tiédeur ! On ne résiste pas en tremblant ! Notre pays, à l'instar de ses voisins, paie un lourd tribut pour une guerre facilement solutionnable ! Aucune mesure, aucune sévérité, aucune intransigeance n'est de trop pour discipliner nos compatriotes, et rétablir la paix !
Plaise au Ciel que ces propositions tombent dans de bonnes oreilles, et qu'elles soient concrétisées par de sages mains !
Abdoul-Malik Issoufa
Étudiant en Droit, Homme de Lettres.
Commentaires
J'avoue que j'avais aussi cogite sur l'idee d'un referendum par rapport a l'approche a adopter contre les terroristes (cad , associer ou non des "allies") , mais je me suis vite resigne. Je ne pense pas qu'on ait et le temps et les moyens pour ca. En plus , nous avons deja un outils pour tester ces genres de questions: le parlement . Helas , l'executif a choisi de le passer outre! C'est aussi ca l'autre aspect de la guere