Hama Amadou le muet et « Mai Boulala » le rouleau compresseur
Depuis son évacuation sanitaire, sous escorte américaine, que d’aucuns ont qualifié d’exfiltration, Hama Amadou est devenu sublimement taiseux. Un silence sonore semble s’emparer de l’homme qui se répandait jadis sur les plateaux de télés et dans les studios de radios internationales, et qui ne faisait pas dans la dentelle, à la fois dans la presse hexagonale, panafricaine que nationale.
Même quand ses « camarades » ont rompu la grève en regagnant leurs sièges au Parlement, le patron de Lumana n’a pipé mot. Du moins tapageusement. On sait qu’il a quitté Neuilly sur Seine où dans un hôpital (encore américain) il a subi quelques soins, avant de s’offrir une (longue) convalescence parisienne. Ses chambellans ont bruyamment annoncé son retour imminent avant qu’eux-mêmes se résignent à se contenir et ravaler leur espoir de voir rentrer aussitôt leur chef.
Peut-être que Hama Amadou n’est toujours pas « en forme », qu’il se « reposerait » ; ou même comme disent les « mauvaises » langues à Niamey, il se serait résigné et (re)signé forfait. Rien d’officiel, en tous cas de tout « ça ». Ni ses partisans, ni ses amis de la COPA n’ont mieux à dire.
Pendant que le silence doublée de l’absence (prolongée) de Hama Amadou met l’opposition dans une sorte de coma ; les militants eux, se fourvoient, quand d’autres plus « résilients » tentent de garder la « ligne », si certains d’entre eux ne sont pas simplement rattrapés par leur passé. Lumana aura payé le plus lourd tribut : une vingtaine de ses cadres, parmi eux des élus, sont encore en détention, soumis à une procédure d’ « érosion », à même d’avoir raison de leur ténacité.
Outre Soumana Sanda & Cie, la « machine » judiciaire s’embobine avec l’ex-patron du groupe parlementaire Lumana, Bakari Seidou et quelques affidés à Hama Amadou, certainement en lien à une « vieille » affaire qui plonge ses racines dans la gestion de l’opposant en son ère de Premier ministre. Serait-ce une autre « affaire », à l’image de celle des « bébés achetés », pour « tenir en joue » Hama Amadou et lui barrer, peut-être, toute possibilité d’activisme politique. Time will tell !
Peut-être qu’avec ce que d’aucuns qualifient de « chasse aux sorcières » dans ses rangs, Hama Amadou se débrouillera à faire ses valises pour regagner le bercail et réorganiser sa troupe en se mettant en ordre de défense ou de bataille. Et là aussi, il pourrait avoir perdu un cran, car le patron de Lumana est aujourd’hui un vieil homme (à quasi-67 ans), le plus vieil opposant principal de l’histoire post-conférence nationale au Niger !
Avoir cet âge au Niger est déjà un « grand âge » pour l’activisme politique où à l’orée de 70 ans, plusieurs politiciens ont déjà perdu de leur superbe : Djibo Bakary, Cheiffou Amadou, Sanoussi Jackou, Mamadou Tandja, Hamid Algabid etc.
Quand on sait l’aura et le leadership de Hama Amadou sur son « Lumana », il est fort à craindre pour ce parti pour lequel le « Guri système » risque d’être ce qu’on appelle un « éléphant dans une chambre ». Lorsque celui-ci aura fini de se décompresser, plus aucun meuble n’y subsistera…
D’ici là « Mai Boulala » risque de cravacher fort dans les rangs de l’opposition dont certains membres ne revendiquent pas plus de probité que certains apparatchiks « roses » en matière de gestion des biens publics. Pourvu que la « cravache » tape dans tous les sens…
Mais la « Résistance citoyenne », dans ce contexte, serait absolument de faire pression sur la justice et les magistrats pour que ceux-ci fassent preuve d’impartialité et de rigueur dans la lutte contre la prédation des deniers publics. Sinon « Mai Boulala » ne ferait que pschitt !
Djibril Saidou
Commentaires
la fortesse et le courage d'un homme signal lorsqu'on l'insulte. et en fin un president a le pouvoir lorsqu'il laisse celui dont il a peur en liberte