Comité interministériel pour le numérique : Faire le point du processus de transition vers le numérique
Informer l'ensemble des participants du niveau d'avancement du processus de migration vers le numérique, tel est le fil conducteur de cette réunion du comité interministériel pour le numérique présidée aujourd'hui, dans la salle de conférence de Niger Poste par le ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie Numérique, M. Abdou Mani. La rencontre s'est déroulée en présence du ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions M. Yahouza Sadissou.
La mise en place du comité interministériel pour le numérique s'inscrit dans le cadre de la stratégie de transition vers le numérique, qui prévoit en son axe stratégie numéro 1, un mécanisme institutionnel de mise en œuvre et de suivi, composé d'un comité interministériel et d'un comité technique national. En prenant la parole au cours de cette réunion, le ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique M. Abdou Mani a indiqué que le comité technique national mis en place par arrêt en date du 13 juin 2013, est actuellement opérationnel avec d'importants résultats à son actif notamment l'élaboration de l'ensemble des termes de référence des études à réaliser et la valorisation de la mise en œuvre de la stratégie.
En effet, cette stratégie dont l'élaboration inscrite dans une démarche participative nécessite pour sa mise en œuvre, plus de concertation et de coordination, tant au niveau national que régional, afin d'en tirer le meilleur profit de cette évolution technologique. C'est conscient de cette impérieuse nécessité de faire bénéficier les populations nigériennes des avantages liés à ce passage au numérique et qui, du reste, constitue un enjeu de souveraineté nationale que le gouvernement de la 7ème République a retenu, dans le Plan de Développement Economique et Social 2012-2015, la transition vers le numérique au titre des actions prioritaires à mettre en œuvre d'ici 2015. Ainsi, le passage au numérique présente des défis importants à la fois d'ordre règlementaire, financier, socio-économique, voire même opérationnel dans la mise en œuvres des actions.
Au nombre de ces défis, le ministre Abdou Mani a placé le coût du financement de la transition vers le numérique en première ligne. Cette problématique est malheureusement commune aux pays africains. C'est pour répondre à ce problème que l'UEMOA, une institution d'intégration communautaire a engagé une démarche commune de mobilisation des ressources pour les Etats membres. Pour ce faire, la commission avait organisé une réunion à Ouagadougou au Burkina Faso et qui a approuvé le document de stratégie de mobilisation des ressources et d'adopter la feuille de route élaborée par ladite commission. Les besoins d'investissement pour réaliser la transition numérique au niveau régional sont estimés à 260 milliards de FCFA, dont 29 milliards pour notre pays.
En plus, le projet de règlement relatif aux normes de compression et de diffusion ainsi que les modalités de cessation de la diffusion analogique dans les Etats membres a aussi été approuvé. Par ailleurs, la modification inéluctable de la chaine de valeur de l'audiovisuel, marquée par l'entrée de nouveaux acteurs et la remise en cause des modèles économiques actuels, le passage au numérique ''nous invite à la réflexion sur un certain nombre de préoccupations à savoir la séparation de diffusion des activités d'édition ; le statut de l'opérateur de diffusion ; le sort des équipements des éditeurs TV privés ; la garantie des programmes des TV privées et la possibilité d'un partenariat public/ privé pour la société de diffusion'' a précisé le ministre Abdou Mani.
Quant au ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions M. Yahouza Sadissou il a indiqué que le processus n'a pas tellement évolué au regard du délai imparti car 2015, c'est demain. ''Il nous faut une mutualisation des efforts pour être au rendez-vous de cette migration vers le numérique'', a proposé le ministre en charge de la communication. Les discussions au cours cette réunion ont clairement relevé l'épineuse question du coût de financement de la transition vers le numérique. C'est dire que l'urgence est de régler le plus vite possible cette question sans laquelle le passage de l'analogique au numérique sera difficile pour notre pays à partir du 17 juin 2015 qui est la date butoir.
Hassane Daouda
Le Sahel