L'ONU parmi les cibles d'une cyber-attaque géante
L'Organisation des Nations Unies (ONU), le Comité international olympique ou encore l’agence de presse AP : en tout, ce sont plus de 70 organisations ou entreprises internationales qui auraient fait l’objet d’une immense opération de cyber-espionnage, révèle ce mercredi le Washington Post.
Opération «Shady RAT»
C’est l’entreprise MacAfee, spécialisée dans la sécurité informatique, qui a mis à jour cette surveillance illégale, baptisée «shady RAT». La firme a d'ailleurs rendu public le fruit de ses recherches en mettant un document récapitulatif en ligne.
72 cibles (49 aux Etats-Unis, 4 au Canada, 3 en Corée du Sud et à Taïwan, 2 au Japon, en Suisse et au Royaume-Uni, une en Indonésie, au Vietnam, au Danemark, à Singapour, à Hong-Kong, en Allemagne et en Inde) auraient fait l'objet de cet espionnage pendant cinq ans. Selon MacAfee, ceux qui parvenaient à s'infiltrer recherchaient notamment des données sensibles sur les systèmes de défense américains et de communications par satellite. Certaines intrusions sont même toujours en cours, indique un responsable de McAfee, comme celle qui vise l’Agence mondiale antidopage, basée à Montréal.
La Chine impliquée ?
«Ce à quoi nous avons assisté ces cinq à six dernières années n'est rien de moins qu'un transfert sans précédent de richesse», écrit le Vice président du groupe Dmitri Alperovitch sur son blog. Selon lui, les informations détournées vont des secrets étatiques aux archives d'e-mails, en passant par des documents en rapport avec l'exploitation de nouveau gisements de pétrole.
Si McAfee se refuse à mettre un visage sur les auteurs de l'attaque, des experts de la cybersécurité ont indiqué au Washington Post que, selon toute vraisemblance, la Chine était en cause. De nombreuses cibles identifiées par l’entreprise avaient en effet un lien avec Taïwan et le Comité olympique international (CIO) dans les mois qui ont précédé les jeux de Pékin, en 2008. Dans son rapport, la société McAfee n'a cependant pas nommément dénoncé la main de Pékin.
Le Parisien