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Ibrahim Yacouba chemise drapeau Niger

Après plus de trois mois de détention et d’un feuilleton judiciaire qui a profondément marqué l’opinion publique, la justice nigérienne a rendu, ce mardi 30 décembre 2025, une ordonnance de non-lieu en faveur d’Ibrahim Yacouba, ancien ministre d’État, ainsi que de trois de ses co-accusés. À la veille du Nouvel An, l’ex-dirigeant politique retrouve les siens en homme libre, juridiquement blanchi, convaincu — comme il n’a cessé de l’affirmer — que la vérité finit toujours par triompher, même après les plus longues nuits.

Cette ordonnance consacre juridiquement l’innocence d’Ibrahim Yacouba, après plus de cent jours de détention dans une affaire présumée de crimes rituels qui avait profondément choqué la société nigérienne. Elle intervient le jour même de sa libération effective, intervenue ce mardi 30 décembre 2025, lorsque l’ancien ministre a regagné son domicile un peu avant 20 heures, retrouvant les siens dans une atmosphère mêlée de soulagement et d’émotion contenue.

Sur le fond, la justice a tranché sans détour. Le juge d’instruction a estimé qu’aucun élément matériel, aucun témoignage crédible, aucun lien factuel ne permettait d’établir la moindre implication d’Ibrahim Yacouba dans les crimes reprochés au principal suspect, un marabout accusé de pratiques rituelles macabres. L’absence totale de charges exploitables a conduit à un non-lieu pur et simple, emportant l’ensemble des poursuites engagées contre lui et ses co-accusés.

Le choix du Parquet de ne pas interjeter appel confère à cette décision une portée particulière. En renonçant à toute contestation, le ministère public acte définitivement la vacuité du dossier et ferme la voie à toute poursuite ultérieure sur ces mêmes bases. Pour l’ancien ministre, ce dénouement dépasse le strict cadre judiciaire : il marque une réhabilitation morale complète après une période d’épreuves extrêmes.

Son arrestation, puis sa détention, avaient suscité de nombreuses réactions sur la scène politique et sur les réseaux sociaux. Certains y voyaient une détention à caractère politique, d’autres appelaient à la retenue, invoquant la gravité des accusations et l’absence, à l’époque, de communication officielle détaillée.

Durant ses 107 jours de détention dans cette affaire, l’ancien ministre n’a jamais perdu le moral. Convaincu que la vérité finirait par s’imposer, il est resté serein, s’accrochant à sa foi et à la certitude de son innocence.

 

Retour sur une affaire hors norme avec une accusation qui se délite dès les premières confrontations 

L’affaire dite du « marabout tueur » restera comme l’une des plus sombres chroniques criminelles de l’histoire récente de Niamey. Les révélations sur des crimes rituels d’une rare atrocité avaient provoqué une onde de choc nationale, mêlant effroi, colère et incompréhension. Dans ce dossier dominé par l’horreur des faits reprochés au principal suspect, le nom d’Ibrahim Yacouba avait surgi de manière inattendue, faisant de lui la seule figure politique citée dans toute la procédure.

Tout commence le jeudi 11 septembre 2025, lorsqu’Ibrahim Yacouba est convoqué par la Police judiciaire. Il pense alors répondre à une simple formalité liée aux procédures ouvertes contre les anciens dignitaires du régime renversé. Mais à sa grande stupeur, une nouvelle accusation lui est notifiée : il aurait sollicité des crimes rituels afin de favoriser son ascension politique. Un intermédiaire présumé est même désigné.

Très vite pourtant, l’accusation se fissure. Les confrontations organisées le jeudi soir, puis les vendredi et samedi suivants, révèlent un vide accablant. Les procès-verbaux d’audition sont sans équivoque : ni le marabout, ni le prétendu intermédiaire ne citent nommément Ibrahim Yacouba. Tous affirment ne pas le connaître, ne l’avoir jamais rencontré et n’avoir entretenu aucun lien avec lui, de quelque nature que ce soit.

Les documents officiels innocentent ainsi noir sur blanc l’ancien ministre. 

 

Une détention malgré l’absence de preuves

Face à cette vacuité, ses avocats s’attendaient logiquement à un classement sans suite. Pourtant, contre toute attente, le parquet demande le renvoi du dossier à la Police judiciaire, avec pour consigne, selon la défense, d’impliquer nommément Ibrahim Yacouba. Une démarche que ses conseils dénoncent comme une volonté manifeste de construire artificiellement un dossier à charge.

Le 12 septembre à 18h30, malgré l’absence de preuves tangibles, Ibrahim Yacouba est placé en garde à vue, avant d’être transféré quelques jours plus tard à la prison civile de Ouallam. Un établissement qu’il connaît déjà, pour y avoir passé par le passé 452 jours de détention, parfois en dépit de décisions judiciaires ordonnant sa libération.

 

Une épreuve humaine et morale

Au-delà des enjeux judiciaires et politiques, cette affaire aura été une épreuve humaine d’une rare violence. Être accusé de crimes aussi abjects, sans le moindre fondement établi, constitue une atteinte profonde à l’honneur, à la dignité et à la vie familiale. Selon son entourage, Ibrahim Yacouba a traversé cette période dans le silence, la prière et la méditation, convaincu que la justice des hommes finirait par rejoindre celle de Dieu.

Son avocat, Me Samna Soumana Daouda, n’a jamais caché son indignation. Dans un communiqué publié le soir de l’arrestation, il déclarait : « Je vis l’une des pires expériences de ma carrière. La machination est si évidente, la manipulation si grossière que j’en perds le sommeil. »

Et de s’interroger : « Comment peut-on maintenir un homme en prison alors que les accusés disent eux-mêmes ne pas le connaître ? » 

Une question d’autant plus légitime, soulignent ses défenseurs, qu’Ibrahim Yacouba n’a jamais tenté de se soustraire à la justice. Il demeure l’un des rares dignitaires de l’ancien régime à être rentré volontairement au pays pour se mettre à la disposition des autorités judiciaires, répondant à toutes les convocations, sans jamais faillir.

Figure politique de premier plan, Ibrahim Yacouba occupait, jusqu’au 26 juillet 2023, le poste de ministre d’État, ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables, dans le gouvernement d’Ouhoumoudou Mahamadou, sous la présidence de Mohamed Bazoum. Dès les premières heures du coup d’État militaire, il avait publiquement dénoncé la rupture de l’ordre constitutionnel.

Arrêté le 4 janvier 2024, il est inculpé par le tribunal militaire pour « atteinte à la sécurité nationale » et « crime de trahison ». En juillet 2024, la Chambre de contrôle lui accorde une liberté provisoire, jamais exécutée. De nouvelles poursuites pour « association de malfaiteurs » prolongeront sa détention jusqu’à sa libération, le 3 avril 2025, dans le cadre d’une mesure gouvernementale élargissant les prisonniers politiques liés aux événements du 26 juillet 2023.

Avec l’ordonnance de non-lieu rendue ce mardi 30 décembre 2025, la justice nigérienne referme définitivement l’un des chapitres les plus controversés de cette séquence. Pour Ibrahim Yacouba, il ne s’agit pas seulement d’une victoire judiciaire, mais d’une réhabilitation morale complète après des mois de soupçons, d’humiliations et de souffrances silencieuses.

À la veille du Nouvel An, l’ancien ministre retrouve les siens en homme libre, blanchi par la justice après avoir été injustement accusé, sortant enfin d’une épreuve judiciaire qui aura mis son honneur et sa dignité à rude épreuve.

Abdoulkarim (actuniger.com)



Commentaires

0
Ah ça ira..
1 heure ya
Quelle magnanimité de général putschiste pour cette fin d'année ! Il espère apaisé les esprits et que tout le monde rentre dans le rang. La justice n'est plus qu'une mascarade, comme toutes les institutions, quelle régression en deux ans dans tous les domaines. Souhaitons qu'en 2026, le Niger redevienne un état de droit et que des hommes courageux nous débarrassent du grand dadais qui restera une parenthèse, un traître et un incapable dans l'histoire du pays.
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