Agadez : une ressortissante suisse enlevée à son domicile, deuxième rapt d’une étrangère en trois mois
Une femme de nationalité suisse de 67 ans, prénommée Claudia, a été enlevée dans la soirée du dimanche 13 avril 2025 à son domicile à Agadez, dans le nord du Niger, entre 20 h et 22 h, selon des sources locales. L’information a été confirmée par les autorités nigériennes et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à Berne. Ce rapt intervient trois mois après l’enlèvement d’une Autrichienne dans cette même ville. Pour l’heure, aucune revendication n’a été formulée.
La victime, d’origine libanaise, vivait depuis plusieurs années à Agadez avec son mari nigérien et dirigeait une association d’aide aux artisans. Elle aurait été capturée entre 20h et 22h par des individus non encore identifiés.
Le gouverneur de la région, le général de brigade Ibra Boulama Issa, a confirmé les faits dans un communiqué, précisant qu’il s’agissait du "deuxième enlèvement d’une étrangère depuis janvier". En effet, le 11 janvier dernier, Eva Gretzmacher, une Autrichienne de 74 ans, engagée dans des projets humanitaires depuis des décennies, avait été kidnappée dans des circonstances similaires. Son sort reste inconnu à ce jour.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a reconnu l’enlèvement sur le réseau social X, indiquant que "la représentation suisse à Niamey est en contact avec les autorités locales" et que "des clarifications sont en cours". Le porte-parole du DFAE, Pierre-Alain Eltschinger, a toutefois refusé de divulguer davantage d’informations, invoquant des "impératifs de sécurité".
Agadez, carrefour migratoire et minier, connaît une insécurité croissante. Outre les enlèvements, la région est le théâtre d’activités rebelles et d’une ruée vers l’or artisanal attirant des milliers de chercheurs d’or venus du Niger, du Mali, du Tchad, de Libye et du Soudan. Depuis juin 2024, un préfet et quatre militaires nigériens sont retenus en otage par le Front patriotique pour la justice, un groupe armé opposé à la junte au pouvoir.
Ce nouveau rapt relance les questions sur la sécurité des expatriés dans le Sahel, où plusieurs groupes armés et réseaux criminels opèrent. Le dernier enlèvement d’une occidentale dans la région remontait à 2010 avant celui de l’Autrichienne en janvier. Les autorités nigériennes, déjà engagées dans une lutte complexe contre le terrorisme, doivent désormais faire face à une multiplication des prises d’otages à motivation probablement financière.
Pour l’heure, aucune revendication n’a été formulée concernant Claudia. Les services de sécurité nigériens et les partenaires internationaux, dont la Suisse, coordonnent leurs efforts pour localiser la victime. La communauté humanitaire s’inquiète cependant d’une possible dégradation des conditions de travail dans la région, où plusieurs ONG sont actives.
Ibrahim Issa(actuniger.com)
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