Approvisionnement en eau potable : la Nigérienne des Eaux (NDE) et la SPEN rassurent la population de Niamey sur le retour progressif à la normale
Les directeurs généraux de la Nigérienne des Eaux (NDE) et de la Société du Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN), accompagnés de leurs directeurs centraux ont conjointement organisé une séance d’information suivie d’une visite guidée des installations de la Station de traitement d'eau potable Goudel à Niamey. Cette initiative avait pour objectif d'informer les médias sur les défis posés par la turbidité élevée de l'eau brute du fleuve Niger après les premières pluies de la saison, ainsi que les efforts déployés pour rétablir une distribution normale. En effet, plusieurs quartiers de la capitale font face à une pénurie d'eau due à cette forte turbidité, qui a considérablement accru les particules en suspension dans les cours d'eau. Cette situation complexifie le traitement de l'eau potable, nécessitant des ajustements immédiats pour maintenir sa qualité conforme aux normes de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour répondre à ces défis, la Nigérienne des Eaux a temporairement réduit ses volumes de traitement, une mesure essentielle pour protéger les infrastructures et assurer la sécurité sanitaire de l'eau potable distribuée à la population. Cependant, grâce aux efforts concertés de leurs équipes techniques, la situation commence à se normaliser. La turbidité, qui était de 5600 NTU la semaine dernière, est désormais descendue à 1600 NTU, marquant un progrès significatif vers le rétablissement complet du service d'eau potable à Niamey.
Chaque année, au mois de juin, ce phénomène naturel se produit, coïncidant avec une demande en eau de la ville de Niamey proche de la capacité maximale des installations, qui est de 185 000 m³ par jour. Ce phénomène, habituellement de courte durée, dure généralement moins de 24 heures. Cependant, cette année, il a débuté prématurément le 5 juin, avec une turbidité intense et prolongée, exacerbée par une forte demande due à la chaleur. Niamey, avec une capacité de production de 185 000 m³ par jour contre un besoin estimé à plus de 220 000 m³ par jour en période de pointe, ressent particulièrement l'impact de cette situation, certains quartiers manquant d'eau tandis que d'autres sont totalement privés de cette ressource essentielle à la vie.
Le phénomène de turbidité des eaux, souvent observé après les premières pluies, est un processus naturel qui peut compliquer le traitement de l'eau pour la rendre potable. La turbidité est une mesure de la clarté de l'eau. Elle est causée par la présence de particules en suspension telles que des sédiments, des matières organiques, des microorganismes et d'autres particules fines. Lorsque l'eau est turbide, elle apparaît trouble ou opaque.
Engagements et actions concertées des Directeurs de la Nigérienne des Eaux et de la SPEN pour un retour progressif à la normale
Aboubacar Abdou, Directeur Général de la Nigérienne des Eaux, a dans son mot introductif a exprimé sa gratitude envers les journalistes et invités pour leur présence et souligné « l'importance de relayer des informations précises pour rassurer la population de Niamey sur la situation actuelle de l'approvisionnement en eau potable ». Aboubacar Abdou a expliqué que « la turbidité accrue des eaux, un phénomène naturel qui survient chaque année au début de la saison des pluies, a été particulièrement précoce et intense cette année ». Avant de céder la parole à son homologue de la Société du Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN), M. Aboubacar Abdou a tenu a assurer que « la Nigérienne des Eaux gère cette situation avec une efficacité maximale pour minimiser l'impact sur les habitants ».
Le Directeur Général de la Société du Patrimoine des Eaux du Niger, M. Niandou Mounkaila, a confirmé les propos de son collègue en précisant que les perturbations actuelles dans la fourniture et la distribution de l'eau potable sont dues à un événement naturel récurrent, essentiel pour le renouvellement des ressources en eau brute. Il a expliqué que la crue annuelle, bien que posant des défis de traitement, est nécessaire pour recharger les seuils qui alimentent les usines de Goudel et de Yantala.
« Effectivement, c'est un événement annuel qui survient chaque année et il est nécessaire qu'il se produise. Les usines de Goudel et de Yantala sont alimentées en eau brute à partir d'un seuil qui doit être rempli. L'arrivée de cette crue, malgré les conséquences et les difficultés de traitement qu'elle pose, annonce un soulagement. La SPEN et la Nigérienne des Eaux ne sont pas restés les bras croisés, partant du fait que désormais ces deux sociétés font une et elles ont élaboré un plan d'action conjoint. Des activités importantes sont déjà en cours et d’autres seront entreprises. Cependant, la plupart de ces interventions sont complexes. Certaines sont même doublement complexes, car elles ne peuvent pas être réalisées avec des matériaux et des équipements préfabriqués que l'on peut simplement acheter et utiliser, mais nécessitent des commandes basées sur un cahier des charges bien établi. Les matériels nécessaires sont déjà commandés, et les conteneurs qui les acheminent à Niamey se trouvent actuellement à Dori, à environ 300 km de Niamey. Nous espérons qu'ils seront acheminés avec diligence par les autorités de tutelle pour permettre leur retrait à Niamey et ainsi permettre la réalisation des opérations nécessaires », M. Niandou Mounkaila, Directeur Général de la SPEN.
Il a conclu en rassurant les résidents que « toutes les dispositions nécessaires sont prises pour résoudre la situation dans les meilleurs délais ».
Lors de la visite des installations, les médias ont également pu constater la disponibilité en quantité suffisante de stocks de matériels dans les quatre magasins de stockage, soulignant la préparation et les efforts déployés pour faire face à cette crise.
La complexité de la potabilisation : un processus essentiel pour garantir la qualité de l'eau distribuée
Lors de la visite des installations de l'usine de traitement d'eau de Goudel à Niamey, Abdou Saley Mamane Hadi, Responsable de l'usine, a guidé les participants à travers les différentes phases du traitement de l'eau brute jusqu'à sa potabilisation.
La potabilisation de l'eau du fleuve est un processus complexe qui comprend plusieurs étapes essentielles. Tout commence par l'exhaure, où l'eau est prélevée directement du fleuve à l'aide de pompes installées dans des stations de pompage.
Au cœur de l'usine, la première étape commence par la prise d'eau brute du fleuve Niger à travers des dégrilleurs qui filtrent les grosses particules solides. L'eau est ensuite acheminée graduellement par des pompes à travers des conduites vers les différentes salles de traitement.
« Niamey est alimenté par deux usines de traitement d'eau, avec une production quotidienne combinée de 185,000 m³. La turbidité de l'eau, qui était de 5600 NTU la semaine précédente, a diminué à environ 1600 NTU actuellement », a expliqué Abdou Saley Mamane.
Abdou Saley a souligné que l'eau est pré-décantée dans un des bassins avant d'être dirigée vers les différentes filières de traitement Goudel 1, Goudel 2, Goudel 3 et Yantala. Cette pré-décantation permet de réduire la charge de particules avant le traitement final. Il a également précisé l'absence de traitement chimique à ce stade initial, soulignant que les traitements chimiques débutent plus tard dans le processus à l'usine.
Des coagulants comme le sulfate d'aluminium ou polymère sont ajoutés à l'eau pour neutraliser les charges électriques des particules fines en suspension, favorisant leur agrégation. L'eau coagulée est doucement agitée dans des floculateurs, permettant aux particules agrégées de former des flocs plus gros, qui peuvent être séparés plus facilement de l'eau.
L'eau floculée est dirigée vers des bassins de décantation où les flocs se déposent au fond. L'eau clarifiée continue alors son chemin vers les étapes suivantes du traitement.
Enfin, l'eau désinfectée est stockée dans des réservoirs ou des bassins pour permettre une réserve suffisante et assurer une distribution continue. Ce stockage permet également de contrôler les variations de la demande. Des tests réguliers sont effectués pour vérifier la qualité de l'eau et s'assurer qu'elle répond aux normes de potabilité.
La gestion de la turbidité et d'autres contaminants est une tâche complexe nécessitant des ajustements précis et constants. Les techniciens et ingénieurs de la Nigérienne des Eaux et de la SPEN travaillent sans relâche, 24 heures sur 24, pour surveiller et adapter les traitements en fonction des variations de la qualité de l'eau brute. Leur professionnalisme et vigilance garantissent que l'eau distribuée demeure sûre et conforme aux standards de potabilité, malgré les défis posés par les phénomènes naturels.
Le processus de potabilisation de l'eau est une chaîne de traitements et de contrôles rigoureux visant à fournir une eau de qualité, sûre pour la consommation humaine.
Les différentes étapes du traitement de l’eau brute depuis le fleuve jusqu’à sa potabilisation ont permis aux hommes de médias de mieux comprendre la complexité de ce processus essentiel. Le traitement de l'eau brute implique une série de procédés sophistiqués, tels que la coagulation, la floculation, la décantation, la filtration et la désinfection. Chaque étape joue un rôle crucial pour éliminer les impuretés, les particules, les agents pathogènes et les substances chimiques potentiellement nocives. Ce processus rigoureux garantit que l'eau atteignant nos robinets est saine, sécuritaire et de haute qualité pour la consommation humaine.
Ainsi, avant que l’eau ne coule dans nos foyers, elle subit une transformation minutieuse, témoignant de l'engagement constant des professionnels du secteur pour assurer la santé publique et répondre aux normes sanitaires les plus strictes.
Abdoulkarim Moumouni (actuniger.com)
Commentaires
Maintenant on nous dit que les conteneurs sont a dori au Burkina. Mais ils font quoi là bas ?
Si la frontière Benin etait ouverte ily a longtemps que ces conteneurs seraient à Niamey.
La souveraineté la souveraineté en attendant c'est le Nigérien qui souffre or que les grands sont toujours climatisés jusqua dans leur toilettes.
C'est la france qui a envoyé le conteneur a dori ?
Ou bien c'est BM ou bien c'est qui ?
Cette comédie de la frontiere a vraiment trop trop duré