Education : dans la région de Tillabéri, réouverture de 122 écoles fermées pour cause d’insécurité
L’opération de réouverture des écoles fermées pour raison d’insécurité a été lancée mardi 12 décembre avec pour cette première phase, 122 écoles concernées pour un effectif total de 10.259 élèves dont 4.808 filles réparties dans les différents départements de la région de Tillabéri. Au total, près de 1000 écoles ont été fermées ces dernières années dans cette région située dans la zone des trois frontières en raison des attaques des groupes armées terroristes (GAT), privant ainsi quelques 80.000 élèves de leur droit à l’éducation.
L’opération de réouverture des écoles fermées pour raison d’insécurité dans la région de Tillabéri s’inscrit dans le cadre des recommandations et engagements pris suite au Forum organisé, le 23 février dernier dans le chef lieu de la région, sur la situation sécuritaire dans la zone frontalière du Mali et du Burkina Faso. L’analyse de la situation a fait ressortir une amélioration progressive de la situation sécuritaire, ce qui permet la réouverture à court terme de certaines écoles et d’autres à moyen terme.
Ainsi, dans une note de service en date du 7 décembre, la Direction régionale de l’Education nationale, de l’Alphabétisation, de l’Enseignement professionnel et de la Promotion des Langues nationales, 122 écoles ont été proposées pour rouvrir au plus tard le 12 décembre 2023. Les 122 écoles concernées totalisent un effectif de 10.259 élèves dont 4.808 filles et relèvent aussi bien du cycle primaire classique et franco-arabe, que du cycle secondaire. Ces écoles sont reparties dans 140 localités des différents départements de la région.
Près de 80.000 élèves privés de leur droit à l’éducation du fait de l’insécurité dans la région
Selon les statistiques officielles, la région de Tillabéri compte 912 écoles et centres fermés pour cause d’insécurité avec 77.771 élèves et apprenants dont 38 154 filles qui se voit ainsi privés de leur droit à l'éducation. Depuis 2015, en effet, la région est confrontée à une amplification des menaces sécuritaires avec les récurrentes attaques des groupes armés terroristes (GAT) notamment l’Etat islamique au Sahel (EIS, anciennement EIGS). Des exactions qui ont un impact direct sur le secteur de l’éducation avec les attaques visant les écoles, la destruction des infrastructures scolaires et les assassinats ciblés des encadreurs par les terroristes ainsi que les déplacements forcés des populations et donc des élèves. Malgré l’important dispositif militaire mis en place dans la région, dont certains départements sont placées en état ‘urgence depuis 2017, la situation sécuritaire n’a cessé de se dégrader ces dernières années. Cependant, ces derniers mois, grâce à la réorganisation du système de défense et d’autres mesures prises pour endiguer le fléau, on a assisté à une amélioration significative de la situation.
C’est dans ce contexte qu’à l’initiative du ministère de l’Education nationale, une Forum a été organisé en novembre dernier sur «la continuité des activités pédagogiques dans la région de Tillabéri ». Le Forum a réunit les principaux acteurs concernés par la question et a porté sur diverses thématiques notamment les orientations du ministère en matière de gestion des urgences; la présentation sur la situation du système éducatif de la région de Tillabéri; le dispositif sécuritaire nécessaire pour assurer la continuité des activités pédagogiques dans la région ainsi que la mobilisation et l’engagement des structures décentralisées et des partenaires pour relever les défis identifiés. Au sortir du Forum, il a été décidé de regrouper les écoles selon plusieurs stratégies de réouverture. Dans ce cadre, 37 écoles ont déjà rouvert leurs portes depuis la rentrée avec 4214 élèves dont 2260 filles qui ont retrouvé la voie de l’école ; 122 écoles totalisant un effectif de 10.259 élèves dont 4 808 filles qui peuvent rouvrir sans position militaire; 31 écoles à rouvrir avec patrouille départementale pour un effectif de 1516 élèves dont 676 filles et, enfin, 785 écoles à rouvrir avec des positions militaires permanentes pour sécuriser 59.948 élèves dont 36.282 filles. Il faut noter par ailleurs que dans l’optique d’assurer des années scolaires sans interruption, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) se sont engagées à renforcer les mesures de protection des écoles regroupées sur les positions fixes, à sensibiliser les communautés à travers les opérations militaires « ALMAHAOU » et « NIYA » ainsi qu’à assurer la sécurité des autorités administratives et coutumières pour mener les sensibilisations afin que les élèves de la région retrouve le chemin de l’école et que chaque enfant puisse jouir de son droit à l’éducation.
Des mesures pour protéger les classes en zone de conflits
Il convient de noter que du fait de la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays depuis plusieurs années qui viennent s’ajouter aux défis structurels de l’éducation, la question des écoles en zone de conflit est devenue une urgence nationale au Niger. Le pays a ainsi ratifié tous les instruments juridiques internationaux et régionaux en la matière notamment le Protocole sur les droits économiques sociaux et culturels (DESC) des Nations Unies et a mis en œuvre plusieurs politiques et stratégies relatifs à la promotion et à la protection de ces droits conformément aux engagements internationaux souscrits. C’est à juste titre qu’à l’initiative du Niger, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité, en octobre 2021, une résolution historique condamnant fermement les attaques contre les écoles, les enfants et les enseignants et exhortant les belligérants à protéger immédiatement le droit à l'éducation. Cette résolution qui est la première résolution des Nations unies à se concentrer explicitement sur le lien entre l'éducation, la paix et la sécurité, a été portée par le Niger qui a été soutenu dans cette initiative par la Norvège. Dans la résolution 2601 (2021), il a été explicitement mis en évidence « le rôle inestimable que joue l'éducation pour les individus et la société, y compris en tant qu'espaces sûrs qui sauvent des vies » et de ce fait, que « fournir, protéger et faciliter la poursuite de l'éducation lors des conflits armés devrait rester une priorité essentielle pour la communauté internationale ».
A.Y.Barma (actuniger.com)
Commentaires
La première promotion de mon école nous étions 74 élèves au fur et à mesure nous sommes aujourd'hui deux (2) seulement deux (2) et qui continuent à bosser
Nous prions Dieu le tout puissant de les accompagner dans leurs tâches.
VIVE LE CNSP
VIVE LE NIGER
VIVE L'AES
ABAT LA CEDEAO