Journée Internationale de Lutte contre la Corruption : la 20e édition célébrée sous le signe de la promotion de l’éthique et de l’intégrité au sein des Douanes nigériennes
A l’instar du monde entier, le Niger a célébré ce samedi 09 décembre 2023, la 20e édition de la Journée Internationale de Lutte contre la Corruption (JILC2023). A cette occasion, l’Administration des Douanes nigériennes, en collaboration avec ses partenaires, a organisé une série d’activités pour marquer l’évènement avec un cachet particulier sur la sensibilisation et la promotion de l’éthique et de l’intégrité au sein du corps pour combattre le fléau dans la droite ligne de l’engagement pris à travers l’adhésion à la Déclaration d’Arusha Révisée (DAR), les actions menées à travers la mise en œuvre du Programme Anti-corruption et Promotion de l’Intégrité (ACP/I) de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) ainsi que les perspectives avec l’option du Niger pour le Réseau de la Prochaine Génération (RPG).
C’est le Directeur Général des Douanes, le Colonel Abou Oubandawaki, qui a présidé la cérémonie officielle de lancement des activités entrant dans le cadre de la célébration de la 20e édition de la Journée Internationale de Lutte contre la Corruption (JILC 2023) qui se sont déroulées dans l’enceinte de l’Université privée Diaba Lompo de Niamey. L’évènement a été rehaussé par la présence des membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et du gouvernement de transition, des Responsables d’institutions nationales et des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), des Représentants de la COLDEFF, des Directeurs des Régies Financières ainsi que du Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), celui de l'Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption, section nigérienne de Transparency International (ANLC-TI) ainsi que les Représentants des sociétés et entreprises partenaires notamment Airtel-Niger, Zamani Télécoms. On notait également la présence des Directeurs nationaux, cadres centraux, Assistants techniques, Chefs de Division et responsables d’unités et de services à la Direction Générale des Douanes (DGD), les Représentants des ONGs et associations de la société civile ainsi que des élèves de plusieurs établissements scolaires de la capitale.
Sensibiliser pour mieux combattre le fléau, un leitmotiv à la DGD
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, le Directeur général des Douanes a tout d’abord tenu à transmettre à tous les participants qui se mobilisés pour la circonstance, les salutations du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et du Gouvernement de Transition qui accordent un grand intérêt à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Le Colonel Abou Oubandawaki a ensuite rappelé l’enjeu de la célébration de cette Journée Internationale de Lutte contre la Corruption qui coïncide cette année au 20e anniversaire de la signature, en 2023, de la Convention des Nations Unies contre la Corruption. C’est dans la droite ligne de cette Convention, a-t-il expliqué, que l'Organisation Mondiale des Douanes (OMD) a adopté la Déclaration d'Arusha Révisée (DAR) qui est l'élément central de son dispositif de lutte contre la corruption, de promotion de l'éthique et de l'intégrité. Selon le Colonel Oubandawaki, le Niger s’est inscrit dans la dynamique et c'est dans cette optique que la Direction Générale des Douanes (DGD) du Niger a adhéré, le 6 décembre 2019, au Programme Anti-Corruption et Promotion de l'Intégrité (A-CPI) qui concerne vingt-quatre (24) Pays sur les trois (3) Continents que sont l'Afrique, l'Amérique et l'Asie, un Programme couvre la période de janvier 2020 à décembre 2024 soit cinq (5) ans.
« La lutte contre la Corruption est un combat quotidien mais surtout de longue haleine. Ce phénomène qui sévit dans tous les groupes socioprofessionnels requiert une mobilisation générale. Les générations passées, actuelles et futures sont interpellées pour une synergie des efforts visant l'anéantissement total de la corruption afin qu'elle ne plombe notre développement socio- économique ». Colonel Abou Oubandawaki, Directeur Général des Douanes.
Selon le patron des Douanes du Niger, c’est la raison qui explique que l’Administration des Douanes a décidé de célébrer l'édition 2023 de la Journée Internationale de Lutte contre la Corruption, sous l'angle du slogan de la Journée Internationale des Douanes du 26 janvier passé intitulé : « Accompagner la nouvelle génération : promouvoir le partage des connaissances et renforcer la fierté de la profession douanière ». Pour le Colonel Oubandawaki, ce slogan justifie le choix du cadre universitaire pour accueillir les activités commémoratives à laquelle ont été conviés les élèves et étudiants de plusieurs établissements scolaires notamment ceux du Lycée Mariama de Niamey. « Notre ambition au niveau de la Douane est de mettre l'accent sur la sensibilisation sur les dangers de la corruption au niveau de la nouvelle génération à l'interne comme à l'extérieur de notre milieu », a précisé le Directeur général des Douanes.
En terminant son discours officiel de lancement des activités, le Colonel Abou Oubandawaki a rappelé les thématiques choisies pour faire l’objet de présentation par d’éminents experts de la question et qui serviront de cadre pour des échanges et des contributions des participants afin de permettre à l’Administration des Douanes nigériennes à peaufiner sa stratégie de lutte contre ce fléau de la corruption qui constitue une véritable gangrène pour le développement de toute société et de tout pays.
Des présentations enrichissantes et des échanges fructueux
Après la cérémonie officielle de lancement, les activités se sont poursuivies avec une série de présentations qui ont notamment portées sur «la vision de l'Islam sur la corruption » par M. Abdou GUIRMEY, cadre des Douanes et Ouléma, qui a rappelé les préceptes islamiques sur la question ; « le concept du Réseau de la Prochaine Génération (RPG) dans la lutte contre la corruption » animé par M. Saley Amadou DJINGAREY, chef du Service communication à la DGD et point-contact de l’Equipe du Programme A-CPI/OMD; et enfin, «les dix (10) facteurs de la Déclaration d'Arusha Révisée (DAR) », présenté par M. Amadou Maman DJIMRAO, Directeur de la Comptabilité et des Etudes à la DGD, 2e Vice-Coordinateur de l'Equipe du Programme A-CPI/OMD et également Chargé de cours de Législation à l'ENA.
Il convient de noter que toutes les présentations ont été suivies de séances d’avis, d’observations et de questions-réponses qui ont permis d’enrichir les débats et de dégager de nouvelles perspectives comme s’est félicité le Directeur d'Audit et du Contrôle Interne, Coordinateur de l'Equipe du Programme A-CPI/OMD lors de la conclusion générale qui a clôturé les activités de célébration au Niger de cette 20e Journée Internationale de Lutte contre la Corruption (JILC).
La Douane en première ligne dans la lutte contre la Corruption
Il faut dire qu’en plus d’avoir été davantage édifiés sur la vision de l’islam sur la corruption, un phénomène banni par la religion et qui a de lourdes conséquences dans ce bas-monde mais au-delà, les participants ont été brillamment outillés sur les avancées enregistrés par les Douanes nigériennes dans la mise en œuvre du Programme Anti-corruption et de promotion de l’intégrité de l’Organisation Mondiale des Douanes (A-CPI/OMD) ainsi que les perspectives pour mieux combattre le fléau avec le « Réseau de la Prochaine Génération » (RPG). L’engagement des Douanes nigériennes à combattre le fléau de la corruption et à promouvoir l’éthique et l’intégrité a été également mis en évidence avec les enjeux stratégiques ainsi que les défis de l’adhésion du Niger à la Déclaration d'Arusha Révisée (DAR) de 2003, qui constitue un outil indispensable en matière de lutte contre la corruption et la promotion de l'intégrité en milieu douanier. Les présentations ainsi que les échanges ont mis en lumière le fait que c’est parce que le phénomène de la corruption a atteint un niveau d'alerte très élevé vers la fin des années 1980 que les Nations-Unies ont adopté plusieurs résolutions pour enfin adopter une convention appelée Convention des Nations-Unies contre la corruption en 2003 et qui a pour objet de promouvoir et de renforcer les mesures visant à prévenir et à combattre la corruption de manière plus efficace. Dans cette optique et reconnaissant l'existence de la corruption dans les administrations douanières et la nécessité de la combattre efficacement, le Conseil de Coopération Douanière a adopté une déclaration dite DECLARATION D'ARUSHA le 7 Juillet 1993 et REVISEE le 23 Juin 2003 qui marque le début de développement de l'éthique en douane. Ainsi, il est ressorti à la lumière des échanges enrichissants, que « la lutte contre la corruption passe nécessairement par une prise de conscience de sa nature destructive et condamnable en ce qu'elle profite aux individus sans scrupules mettant en puéril l'existence même de l'Etat au sens stricto-sensu du terme ». En effet, comme l’a si bien relevé le Directeur de la Comptabilité et des Etudes (DCE/DGD), l’inspecteur principal des douanes Amadou Maman Djimrao, « force est de reconnaitre que la corruption porte préjudice à la bonne gestion et à la transparence des affaires publiques, elle fausse le commerce et pénalise le monde entier ». D'où l'impérieuse nécessité de l'éradiquer à ses racines dans la mesure où elle est ancrée dans nos mœurs. L'enjeu est de taille et tout le monde doit se sentir concerné par ce fléau et c’est pourquoi, la Douane du Niger s’est déjà positionnée sur la ligne du combat pour lutter efficacement contre la corruption car depuis 2016, l’Administration des Douanes a lancé un vaste programme de réformes, de modernisation et de renforcement des capacités des personnels douaniers à tous les niveaux. Des reformes en cours qui ont déjà commencé déjà à porter leurs fruits dans l'intérêt de l'Etat, des douanes et leurs partenaires, et surtout des populations.
Abdoul Karim Moumouni (actuniger.com)
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