Retrait des soldats français au Niger : l’opération a effectivement débuté ce mardi, comme annoncé par les autorités militaires
Les opérations pour le désengagement des troupes françaises stationnées au Niger commencent à partir de ce mardi 10 octobre, ont annoncé les autorités militaires nigériennes dans un communiqué lu à la télévision nationale. Selon la même source, ce retrait sera fait en toute sécurité et sous escorte des forces nigériennes, conformément à ce qui est convenu dans le cadre de la Commission mixte de désengagement (CMD) mise en place entre les deux parties pour « un retrait organisé, dans le respect mutuel et la coopération entre le Niger et la France ».
Comme annoncé la semaine dernière, et confirmé par la suite par le CNSP et l’armée française, l’opération de désengagement des soldats français au Niger a débuté ce mardi avec le départ, par voie aérienne militaire, de dizaines de soldats français qui étaient jusque-là présent dans le pays.
Selon l’annonce faite par les autorités militaires dans un communiqué, hier dans la soirée, ce début des opérations de désengagement s’inscrit dans le cadre du « calendrier du retrait des troupes françaises » qui a été déterminé entre les responsables militaires nigériens et français. Dans le communiqué, le colonel-major Mahamane Sani Kiaou, chef d’Etat major de l’armée de terre (CEMAT), qui préside le Comité de désengagement des forces françaises au Niger, a indiqué que les opérations pour le départ du premier convoi vont débuter ce mardi, « sous escorte des Forces de défense et de sécurité (FDS) » et les autorités ont saisi l’occasion pour appeler la population à « une meilleure collaboration pour un retrait en bon ordre et en toute sécurité».
Ce mardi, l’état-major des armées françaises a confirmé le départ des premiers soldats. Selon nos informations, une première vague d’une cinquantaine de militaires comprenant notamment des médecins a déjà quitté le pays par voie aérienne et un autre contingent suivra par voie terrestre en direction du Tchad. D’après les mêmes sources, les premiers à quitter sont ceux de la base de Ouallam, dans la zone des trois frontières, qui ont rallié Niamey, hier lundi au petit matin.
Une Commission mixte de désengagement nigéro-française pour un retrait coordonné et sécurisé
La semaine dernière, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et les autorités françaises avaient annoncé que l’opération de retrait débutera dans les prochains jours. Des divergences ont toutefois apparu sur les modalités du retrait. Alors que Paris envisageait de passer par le corridor béninois, Niamey a opposé son veto du fait des soupçons que les autorités nigériennes portent au pays voisin de servir de base pour une intervention militaire sous l’égide de la Cédéao avec la complicité de la France et de plusieurs pays de l’organisation.
«Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) informe les Nigériens que le retrait des troupes militaires françaises de notre pays va débuter cette semaine. Ce désengagement fait suite à la demande de nos autorités pour retrouver notre pleine souveraineté. Le CNSP et le gouvernement nigérien seront attentifs à ce que ce retrait se fasse dans le respect de nos intérêts et selon nos conditions », ont indiqué les autorités dans un communiqué avant de préciser que « les 400 soldats français basés à Ouallam seront les premiers à plier bagage. La base aérienne de Niamey où sont stationnés la majorité des militaires français sera ensuite démantelée d'ici fin de l'année », et d’appeler les populations « à la vigilance pendant cette période de transition. Nous serons particulièrement attentifs afin que ce retrait se fasse en bon ordre et en toute sécurit ».
Par la suite, une Commission Mixte de Désengagement (CMD) a été mise en place entre les responsables militaires nigériens et français et le jeudi 6 octobre 2023, une réunion de coordination s'est tenue, à Zinder, dans le centre-sud du pays, afin de convenir des modalités de retrait des forces françaises stationnées au Niger. Selon les conclusions de la réunion, les deux parties se sont accordées sur un « désengagement coordonné, selon un calendrier partagé ». A cet effet, une cellule de coordination a été mise en place avec pour mission de coordonner le désengagement, « sous bonne escorte des forces armées nigériennes », avec comme mot d’ordre commun, « un retrait organisé, dans le respect mutuel et la coopération entre le Niger et la France ».
Cette coordination a permis le ravitaillement, le weekend dernier, des bases de Ouallam mais aussi de Tabarey-Barey, près de la frontière malienne, ainsi que celle de Niamey, et a permis le départ des premiers soldats et matériels du Niger vers la France.
Il faut noter que la France dispose de plus de 1.500 soldats au Niger, plus de 3000 selon le ministre de l’Intérieur, stationnés sur des emprises à Ouallam, Ayerou et surtout la capitale Niamey, et selon l’annonce faite par le président français le 24 septembre dernier, l’opération de rétrait va s’achever d’ici le 31 janvier prochain, ce qui mettra fin à la coopération militaire avec le Niger, conformément au vœu des nouvelles autorités en place depuis le coup d’état du 26 juillet.
A.Y. Barma (actuniger.com)
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Son équipe doit être mise en liberté immédiatement.