Enseignement supérieur : plusieurs cadres du ministère limogés
Après le Secrétaire général Pr Moussa Ag Arya, plusieurs cadres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ont été limogés par décret du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP), le Général Abdourahamane Tiani, signé, le mardi 22 août 2023. Les concernés ont été signataires d’une pétition signée il y a quelques jours et qui s’opposait à la position officielle du Syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur (SNECS) qui avait affiché son soutien aux nouvelles autorités militaires.
Dans un premier décret, il a été mis fin aux fonctions du Pr Moussa AG Arya, cadre du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Il s’agit des fonctions de ‘’Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche, et de Président du Conseil d’Administration (PCA) de l’Office du Baccalauréat des Equivalences des Examens et de Concours de Supérieur (OBEECS) exercées cumulativement par Pr Moussa AG Arya’’ indique le décret.
Dans un second décret signé le même jour, il a été mis fin aux fonctions de certains responsables du Ministère de l'Enseignement Supérieur ainsi qu’à ceux du Coordinateur de la Cellule d’Appui à la Mise en œuvre et au Suivi du programme Sectoriel pour l’Education et la Formation (CAMOS-PESF) au ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Formation professionnelle.
Pétition au nom « de la démocratie et de l’Etat de droit »
Aucune raison officielle n’a été avancée dans le décret mais ce limogeage en série dans le rang des universitaires fait suite à la publication, le 21 juillet dernier, d’une pétition signée par une quarantaine d’enseignants-chercheurs qui ont publiquement protesté contre la « déclaration unilatérale » du principal syndicat de l’Enseignement supérieur.
Le Syndicat National des Enseignants Chercheurs (SNECS) avait rendu public, le mardi 1er août 2023, une déclaration dans laquelle le bureau national avait apporté son soutien au CNSP, qui a renversé le régime de Bazoum Mohamed et a pris le pouvoir le 2- juillet dernier.
Dans leur pétition au contenu assez acerbe contre les autorités militaires, les pétitionnaires ont souligné qu’en suspendant la Constitution que le peuple nigérien s’est librement donnée et toutes les institutions de la République, « la junte s’arroge tous les pouvoirs y compris le judicaire par la suspension de la Cour de Cassation, le dernier recours en droit des justiciables ». Ils ont également mis en avant « la conséquence de l’embargo que subissent les populations et l’angoisse d’une intervention militaire qui peut être meurtrière pour le peuple dans son ensemble car personne n’est en mesure de prévoir ce que deviendra le Niger ».
« Mais cette situation peut être arrêtée par la remise en place des institutions républicaines », lit-on dans la pétition dans laquelle, les initiateurs ont dénoncé le fait que le BEN/SNECS a, dans une déclaration publique, « pris la responsabilité de soutenir la junte dans tous les pouvoirs d’Etat qu’elle s’est auto-attribués ».
« Nous ne comprenons pas qu’à aucun moment le BEN/SNECS n’ait condamné ce putsch, une interruption du régime démocratique. Nous, signataires de la présente lettre, ne nous reconnaissons pas dans la déclaration du BEN/SNECS parce qu’elle viole les statuts de ce syndicat élaborés sur une base d’un attachement ferme aux principes de la démocratie et de l’Etat de droit », ont-ils écrit avant d’ajouter que « plus que jamais, il convient de renouer avec l’histoire du SNECS, celle de la défense de la démocratie au sein des Universités publiques comme au niveau national et international ». Les signataires de la pétition ont, par conséquent, demandé au Syndicat de se ressaisir « en exigeant de la junte le retour immédiat à un ordre constitutionnel conforme aux votes du peuple nigérien souverain ».
La sanction est tombée dès le lendemain de la publication de cette pétition car tous les responsables limogés en ont été signataires.
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
Commentaires
Le renvoi de ces nostalgiques de la dictature malfaisante, foncierement injuste et ouvertement divisioniste rose ne fera que refleurir notre universite. C'est comme couper les mauvaises herbes dans un champ.