Télécoms: 16 millions d'abonnés mobiles et un chiffres d'affaires de 278 milliards de CFA en 2022 pour les 4 opérateurs du secteur
Au Niger, le secteur des communications électroniques a enregistré en 2022, un chiffre d’affaires de plus de 278,6 milliards de CFA, soit une hausse de 4% par rapport à 2021, selon le Rapport pour l'exercice 2022, que vient de publier l’Autorité de régulation de la communication électronique et de la poste (ARCEP). Ainsi, à la date du 31 décembre 2022, le secteur compte quatre (4) opérateurs de réseaux mobiles dont deux (2) exploitent aussi des licences fixes, un (1) opérateur détenteur de licence d’infrastructures et quatre (4) Fournisseurs d’Accès Internet opérationnels (FAI). Selon le rapport, au cours de cet exercice, ces opérateurs totalisent un parc de 16.041.983 abonnés mobiles et 117.597abonnés fixes. De ce parc, 9.297.352 abonnés mobiles utilisent le service Data mobile alors que 32.575 lignes fixes sont raccordées à Internet. Malgré une hausse du taux de pénétration mobile et de l'Internet mobile, le rapport a toutefois relevé quelques défaillances que connaît le secteur avec un réseau saturé et une faiblesse des investissements (moins de 20% du chiffres d'affaires réalisés) sur un marché national dominé encore par Airtel Niger (CELTEL S.A) avec 44% des parts, suivis par ZAMANI COM avec 32 %, MOOV AFRICA Niger avec 18 % et Niger Télécoms avec 6%.
Selon les chiffres données lundi 26 juin 2023 par la Présidente du conseil national de régulation de la communication électronique et de la poste (CNRCEP), Mme Betty Aichatou Habibou Oumani, au cours de la cérémonie de présentation devant la presse du rapport 2022 de l’autorité de régulation de la communication électronique et de la poste (ARCEP), sous tutelle du CNRCEP, au cours de l'exercice 2022, il a été observé une croissance du taux de pénétration mobile qui passe de 61% à 63% entre 2021 et 2022, mais aussi celle du taux de pénétration de l’Internet mobile de 33 à 37%. Le parc d’abonnés fixes qui est dans une tendance de baisse depuis plusieurs années au profit du service mobile, a connu une régression de 8% par rapport à l’année 2021.
Il ressort également des statistiques du parc mobile que l’opérateur CELTEL (AIRTEL Niger) maintient le même niveau de dominance qu’en 2021, soit 44% devant ZAMANI COM qui accroit sa part de cinq (5) points, passant de 27% à 32% sur la même période. MOOV AFRICA et Niger TELECOMS enregistrent respectivement 18% et 6% de part avec des baisses de 3% et 2% par rapport à 2021.
Selon la Présidente du CNRCEP, les opérateurs détenteurs de licence ont investi 17% de ce chiffre d’affaires global dans le développement de leurs réseaux respectifs, soit 46.422.744. 001 FCFA, en baisse de 37,51 % par rapport à 2021.
En ce qui concerne l’activité postale, elle est toujours marquée par la persistance d’une concurrence déloyale, avec la présence d’exploitants sans licences sur le marché aux côtés des trois (3) opérateurs légalement autorisés que sont NIGER POSTE, DHL et RED STAR, selon le CNRCEP. En 2022, le chiffre d’affaires global généré par ces trois (03) opérateurs, en hausse de 3,6% par rapport à 2021, s’élève à cinq milliards quatre-vingt-neuf millions deux cent trente mille cinq cent dix (5 429 230 510) FCFA.
Des difficultés, des défaillances et des pistes de solutions pour redynamiser le secteur
Dans son intervention, Mme Bétty a aussi évoqué les difficultés majeures que rencontrent l'ARCEP notamment durant l'exercice écoulé. Il s’agit notamment de l’insuffisance des ressources financières, due à l’amputation de 45% pour le compte du fonds d’Investissements pour le Développement (FID), qui limite la capacité de financer les investissements essentiels à la régulation; de l’insuffisance de la réglementation sur certains aspects, notamment la protection du public contre les effets de rayonnements électromagnétiques; de l’application effective de la loi portant réglementation du secteur postal et aussi du non-paiement des redevances . "Malgré ces écueils, la régulation du secteur des communications électroniques et de la poste connaît une dynamique satisfaisante" a estimé la Présidente du CNRCEP, qui a indiqué que pour maintenir cette tendance, "l’ARCEP recommande l’amélioration du cadre juridique et institutionnel des secteurs des communications électroniques et de la poste". Il s’agit principalement de lever tous les obstacles qui entravent son développement ; de réduire le taux de la contribution de 45% au Fonds d’Investissements pour le Développement (FID) et de mettre en place une réglementation sur la protection du public contre les effets de rayonnements électromagnétiques.
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
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