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M. Yahaya Issa

Les résultats de la campagne agro-sylvo-pastorale de 2021 n'ont pas été à la hauteur des atteintes, ce qui a amplifié les besoins pour des milliers de ménages dans plusieurs régions du Niger. Face à cette situation, le gouvernement du Niger a convenu le déclenchement d’un programme de filets sociaux en réponse à la sécheresse mis en œuvre par l’Unité des Gestion Technique du Projet Filets Sociaux Adaptatifs II « WadataTalaka ». En réponse à l’appel aux partenaires techniques et financiers du Niger pour venir en appui à ses efforts d’assistance aux populations vulnérables, l’UNICEF, la Banque mondiale et le PAM se sont mobilisés pour accompagner les efforts du Gouvernement pour les interventions de transferts monétaires et de prévention de la malnutrition. C'est ainsi que les financements de la Banque mondiale ont permis de soutenir 15.402 ménages, soit environ 107.814 personnes, répartis dans les communes de Imanan, Tagazar, Diantchandiou (région de Tillabéry) et de Tchaké (région de Maradi). Parallèlement, les fonds BMZ/KfW mobilisés par l'UNICEF ont permis une extension horizontale du pilote de transferts monétaires en réponse à la sécheresse à 6.450 ménages additionnels dans les communes rurales de Chadakori et Dan Goulbi (région de Maradi) à travers le Projet Filets Sociaux Adapatatifs II « WadataTalaka », les Responsables Animation Terrain (RAT) recrutés pour la conduite des activités et l’Institution de Micro Finance (IMF) recrutée pour exécuter les paiements. Les 6450 ménages ciblés par l'opération "cash sécheresse" dans les 61 villages des 2 communes ont reçu 45.000FCFA par trimestre sur une période de 12 mois, soit une enveloppe de plus d’un milliard de francs CFA mobilisé en faveur des personnes vulnérables. Après les trois premiers paiements qui ont eu lieu respectivement en août 2022, novembre 2022, et en février 2023, la quatrième et dernière distribution a eu lieu du 23 Mai au 2 juin 2023. Ces opérations de soutien qui ont été accompagnées par plusieurs actions afin de garantir la réussite se sont traduites par un impact réel sur le vécu quotidien des populations qui ont ainsi pu combler leur besoin tout en renforçant la résilience communautaire surtout lors des périodes dites de "soudure". C'est ce qui ressort des témoignages très édifiants des principaux bénéficiaires ainsi que des responsables et leaders communautaires qui ont estimé nécessaire d'exprimer leur reconnaissance aux partenaires techniques et financiers ainsi qu'à l'Unicef pour cette initiative dont les résultats sur le terrain parlent d'eux-mêmes. Reportage avec notre envoyé spécial à Maradi.

A quelques dizaines de kilomètres de Maradi, sur la route de Dakoro, Chadakori est un gros village qui fait office de chef-lieu de la commune rurale du même nom, dans la région de Maradi. En cette journée ensoleillée de la fin du mois de mai, les activités au niveau du siège de la Mairie sont plus concentrées sur les préparatifs de la nouvelle campagne agricole qui s'annonce. Une période qui d'habitude est particulièrement redoutée par les populations et les responsables locaux car elle coïncide au moment où les récoltes de la précédente campagne se raréfient et qu'il va falloir trouver de quoi faire les premiers semis dès que les premières pluies arrivent. Cette année pourtant, le maire de la commune qui nous accueille dans son bureau affiche une bonne mine. En cause, sa commune fait partie de celle qui bénéficie depuis l'année dernière, des interventions de transferts financiers "Cash Sécheresse" à travers le Projet Filets Sociaux Adapatatifs II « WadataTalaka » du gouvernement grâce à l'appui de l'UNICEF qui a bénéficié du soutien du Fonds KFW du gouvernement Allemand.

En 2021, en effet, la campagne agro-sylvo-pastorale s'est traduite par des résultats décevants dans plusieurs zones du pays ce qui a poussé le gouvernement a sollicité l'appui des partenaires techniques et financiers pour venir en appui à la réponse de soutien aux personnes affectées. C'est ainsi que grâce aux Fonds KFW du gouvernement Allemand, l'Unicef a initié un projet de transferts monétaires en réponse à la sécheresse à 6.450 ménages additionnels dans les communes de Chadakori (département de Guidan Roumdji) et Dan Goulbi (département de Dakoro), dans la région de Maradi, à travers le Projet Filets Sociaux Adaptatifs II « Wadata Talaka ».

Dans la commune de Chadakori, ce sont 28 villages qui ont été ciblés par l'opération pour 3.242 bénéficiaires qui ont reçu des transferts monétaires "Nous sommes vraiment ravis d'avoir été sélectionnées parmi les communes bénéficiaires de cet important appui qui a considérablement permis d'améliorer les conditions de vie de nos populations", tient à témoigner le maire M. Haladou Oumarou, qui tient avant tout à remercier le gouvernement du Niger qui a répondu favorablement aux cris de cœur de la population et aussi particulièrement à l'UNICEF et ses partenaires financiers pour avoir accompagné  le plan de réponse du gouvernement à travers son partenaire de mise en œuvre, l'antenne régionale du Projet Filets Sociaux Adaptatifs II "Wadata Talaka".

M. Yahaya Issa

"Cette opération de transferts de cash contre la sécheresse a été vraiment bénéfique pour notre commune et surtout pour les villages et les bénéficiaires qui ont été sélectionnés sur la base de plusieurs critères dont la vulnérabilité. La commune de Chadakori a été touchée par la sécheresse en 2021 et cet appui de l'UNICEF avec ces partenaires est venu soulager les populations à un moment assez éprouvant. Vous savez, la sécheresse c'est des moments de souffrance pour la population et ceux qui n'ont rien pour survivre sont obligés de partir surtout les jeunes laissant encore les femmes et les enfants dans de pénibles conditions. Avec ces opérations de transferts de cash, les conditions de vie des populations ont été nettement améliorées et on ne parle plus de vulnérabilités dans les villages cibles. Il faut savoir que les populations bénéficiaires disposent maintenant de champs de culture qu'ils peuvent mettre en valeur et exploiter ainsi que des animaux grâce au soutien qu'ils ont reçu et surtout que ce sont les femmes qui sont les plus grandes bénéficiaires et ont donc reçu 45.000  francs CFA par trimestre durant une année. Cela a beaucoup impacté leur vécu quotidien ce qui prouve que l'opération a été une réussite et c'est le lieu pour nous de remercier vivement l'UNICEF et ses partenaires techniques et financiers pour la bonne conduite des interventions qui ont satisfait les populations elles-mêmes car tout a été bien coordonné et géré avec l'implication de l'ensemble des acteurs et des actions de sensibilisation pour permettre de consolider les acquis". Mr Haladou Oumarou, Maire de la Commune rurale de Chadakori.

Agir à travers les Filets sociaux adaptatifs, une initiative du Gouvernement au bénéfice des populations vulnérables

Dans le cadre de cette opération, l'antenne régionale de Maradi de l’Unité des Gestion Technique du Projet Filets Sociaux Adaptatifs II « WadataTalaka », un projet logé au Cabinet du Premier ministre et qui est le partenaire de mise en oeuvre de l'UNICEF, a mis en œuvre plusieurs initiatives qui ont démarré dès mai 2022 avec des ateliers communaux de validation des villages respectivement à Chadakori et Dan Goulbi avec la participation au niveau de chaque commune des autorités départementales et communales, des élus locaux, des chefs de cantons et de groupement, des représentants des ONG et Projets partenaires intervenant dans la commune, des cadres départementaux des services Techniques déconcentrés de l’Etat ainsi que des services techniques de la commune. La sélection des villages bénéficiaires a été faite suivant un processus dynamique basé sur une série de critères déterminés. Par la suite, il a été procédé à la mise en place et à la formation des Comité villageois et communaux de gestion des plaintes (CGP) dans les deux communes. Cette formation a vu la participation de tous les 183 membres des comités de gestion des plaintes des 61 villages bénéficiaires que compte les deux (2) communes, ainsi que 6 des 10 membres des CGP communaux (Présidents, Secrétaires et Chargés de Communications). Ella a été supervisée par deux cadres de l’Antenne Régionale dont le Représentant Régional (RR) et l’Assistante Administrative et Financière (AAF).

C'est ainsi que vingt-huit (28) villages de la commune de CHADAKORI et trente-trois (33) à DAN GOULBI ont été enquêtés. A l’issue des opérations d’enquête sur le terrain 4 460 ménages ont été enquêtés dans la commune de Dan Goulbi et 4 486 ménages dans la commune de Chadakori. A la suite de l’application de la méthode PMT (Proxy-Means Test), le nombre de ménages enrôlés pour bénéficier des transferts est 3 208 à Dan Goulbi et 3 242 à Chadakori.

enquete menage cabinet

Après la validation et l'enregistrement des ménages bénéficiaires des activités « Cash Sécheresse » et suite à une recommandation du cadre de concertation intercommunal, dans le cadre de l’appui Unicef au niveau des communes d’intervention, le Projet Filets Sociaux Adaptatifs II (PFSA) a initié un recyclage des relais communautaires et un encadrement des bénéficiaires à Chadakori et Dan Goulbi du 31 janvier au 09 février 2023.  Il s’agit de mettre en collaboration les Responsables Animation Terrain du PFSA et les volontaires de l’Agence Nationale des Volontaires pour le Développement (ANVD) des 2 communes Goulbi dans la conduite de leurs activités afin de faire bénéficier la population des toutes les interventions de la zone. Plusieurs relais et bénéficiaires au niveau des communes ont répondu présents et l’objectif visé à travers cette action est la mise en place d’un cadre d’actions conjointes en vue de faire bénéficiaires les populations de toutes les interventions des projets orientés accès aux services sociaux de base et amélioration des conditions de vie. Aussi, au-delà des cash reçus par les bénéficiaires du PFSA, il s’agit également de les orienter, les former et les sensibiliser autour des thématiques fondamentales et vitales. Le travail des Responsables animation terrain (RATs) des Filets sociaux au niveau des communes s'est révélé assez déterminant pour l'ensemble du processus. "Notre premier rôle est d'encadrer les bénéficiaires. Ensuite, c'est à nous de procéder aux distributions des cartes aux bénéficiaires et qui leur permettent de percevoir leurs transferts. Enfin, nous assurons le suivi de l'utilisation que font les bénéficiaires de l'argent perçu", explique Seibou Aminou Salami Kassimou, Responsable animation terrain (RAT) au niveau de la commune de Chadakori. Selon ses explications, après avoir remis les 45.000 francs CFA aux ménages pour chaque trimestre, il est essentiel de savoir l'utilisation qu'en font les bénéficaires et surtout leur prodiguer des conseils pour une utilisation judicieuse des sommes reçus. "La première des choses, nous leur demandons d'acheter de la nourriture et ensuite de faire des activités génératrices de revenus (AGR). Et comme vous avez pu le constater dans plusieurs ménages, il y a beaucoup de femmes qui font des AGR et elles profitent des revenues générés tout comme l'ensemble du ménage", ajoute-t-il avant de souligner que ces activités ont été vraiment une réponse éfficace et adaptée aux besoins des populations des deux communes suite à la mauvaise campagne sylvo-pastorale et hydraulique de 2021. "La réussite de cette opération a été une satisfaction générale pour nous tous et il faut etre vraiment aller sur le terrain au contact avec les populations bénéficiaires pour mesurer l'impact que ces activités ont eu sur l'amélioration de leur condition de vie. Cela a vraiment permis de répondre à leur besoin premier de subsistance mais aussi leur a permi de mener d'autres activités génératrices de revenus, ce qui fait que les populations impactées par cette opération ne sont plus vulnérables et c'est un réel motif de satisfaction car les objectifs ont été atteints à tout point de vue et meme au-délà. La population de ces deux communes n'est plus en situation de crise et nous pensons que même après le projet, ces ménages sauront faire face à un autre choc si ça devait arriver", estime fièrement M. Seibou Aminou Salami Kassimou, Responsable animation terrain (RAT) au niveau de la commune de Chadakori. 

M. Yahaya Issa

"Je suis une vendeuse de repas dans le village. Je vis dans cette case que vous voyez avec ma coépouse et nos enfants. Notre époux est décédé et c'est donc moi qui m'occupe de la maison. Cette opération de cash transfert a été très bénéfique pour nous car avec l'argent reçu, j'ai acheté d'abord une chèvre, ensuite une brebis. Auparavant, je me suis assuré d'avoir payer des vivres pour la maison et ensuite du maïs et je me suis lancé dans la restauration. Plus tard, j'ai rajouté encore une autre chèvre et une autre brebis. Avec la dernière et quatrième opération, j'ai aussi racheté une nouvelle chèvre que vous pouvez d'ailleurs voire là-bas.  J'achète les sacs de maïs pour la préparation des repas que je vends et je réalise un chiffre d’affaires de 4000 à 4500 FCFA par jour. Aujourd'hui et grâce à cet appui que nous avons reçu, nous sommes autonomes et nous disons vraiment merci beaucoup, qu'Allah récompense ceux qui nous ont soutenus. Non seulement nous avons pu acheter des animaux, mais nous avons pu investir dans des activités génératrices de revenus et cela va nous permettre de nous épanouir et de réaliser d'autres projets avec les bénéfices que nous tirons de ces activités".  Témoignage de Mme Maimouna Ibrahim, 40 ans, veuve et mère de 7 enfants, habitante du village de Guidan Magagi.

Des activités menées avec un processus participatif, inclusif et dynamique pour la réussite des opérations

Pour la première action conjointe, les bénéficiaires ont été sensibilisés sur les causes, conséquences de la malnutrition et sur sa  prévention ; l’importance de l’utilisation des services de santé et de l’hygiène à travers les lavages des mains avec eau et savon à travers des Assemblées villageoises, tenue par les RATs et les volontaires de l’ANVD; des causeries en groupes restreints avec les femmes bénéficiaires tenues par les relais communautaires; et des focus groupe avec les femmes, tenus par les RATs et ANVD. "La mise en place de ce dispositif nous a permis de conduire cette opération de la plus belle des manières, dans le respect des procédures et des outils de transfert d'argent. Partout où nous avons été, nous avons trouvé une population mobilisée, les comités de gestion des plaintes (CGP) ont mobilisé les chefs de village et le dispositif était bien en place", explique Zakaria Oumarou, Responsable suivi et évaluation au niveau de l'antenne régionale de Maradi du Projet filet sociaux adaptatifs II "Wadata Talaka".

Il importe aussi de souligner d'autres actions qui ont permis la réussite de l'opération. Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention liant le PFSA II à l’Institution de micro-finance (IMF) COOPEC Yarda, les opérations de paiement de la 4eme tranche du programme de filets sociaux en réponse à la sécheresse ont été par exemple conduite par des équipes de paiement de la COOPEC Yarda avec la présence d'un Responsable Animateur Terrain (RAT) du projet Filets Sociaux et d’un représentant du cabinet INTES chargé de la supervision et du contrôle du déroulement des paiements sur le terrain. Lors de la 3ème distribution en février 2023 et en prélude aux paiements, le cabinet INTES a dispensé à l’endroit des agents de l’IMF une formation et un partage des observations et recommandations du cabinet sur le déroulement des tous premiers paiements. Il s’agissait par cet exercice de prendre connaissance et corriger les insuffisances constatées au cours des deux premiers paiements. La 3ème opération de paiement s’est effectuée du 15 au 22 février. Pour le 4ème paiement qui a eu lieu en fin mai 2023, 6.450 bénéficiaires ont été servis dans les 61 villages des 2 communes pour un montant total de 290 250 000 F CFA. Ce montant de l’opération se décompose ainsi qu’il suit : pour la Commune de Chadakori, 3 242 ménages bénéficiaires pour 28 villages. 145 890 000 F CFA et pour la Commune de Dan Goulbi, 3 208 ménages bénéficiaires pour 33villages pour une enveloppe de 144 315 000 F CFA.

M. Yahaya Issa

"Nous avons beaucoup apprécié les actions qui ont été faites dans le cadre de l'opération "Cash Secheresse" contre la sécheresse par le Projet Filets sociaux grâce à l'appui de l'UNICEF. En effet, une grande partie de notre population a reçu jusqu'à 4 reprises soit tous les trois mois, la somme de 45.000 francs CFA, ce qui est assez significatif dans nos villages où beaucoup n'ont rien. Avant l'arrivée de ce projet, la population souffrait énormément car même en temps normal les chefs de famille avaient du mal à subvenir aux besoins de leur foyer et imaginer la suite avec la sécheresse qui suit les mauvaises campagnes agricoles. Cependant, je peux vous dire que tout cela a changé grâce à ces activités dont les populations ont bénéficié et au meilleur moment, je dois le souligner. Avec cette distribution de cash sécheresse, beaucoup de bénéficiaires viennent me voir en ma qualité de représentant du chef de village pour me faire part de leur satisfaction. Rien que très récemment juste après la 4e distribution, un des bénéficiaires m'a confié qu'en plus de la chèvre qu'il a achetée, il a également déjà acheté les semences d'arachides et par conséquent, il est prêt à semer et n'attend que la saison des pluies. Le nom du Projet "Wadata Talaka" (épanouissement des pauvre) correspond bien à cette opération car les populations vulnérables donc très pauvres de cette commune sont désormais épanouies et ont retrouvé le sourire. Cela ne se cache pas et d'ailleurs, je suis convaincu que si on prolongeait d’une année cette opération, nous allons nous retrouver avec des bénéficiaires qui vont se retrouver avec un important capital avec tous ces animaux achetés et ces champs mis en valeur qui vont engendrer d'autres revenus. C'est vraiment l'occasion de remercier vivement le gouvernement qui a su frapper à la bonne porte auprès des partenaires qui ont répondu favorablement ainsi que le Projet Filets sociaux grâce auquel l'opération a été une belle réussite notamment pour ce qui est du choix des bénéficiaires qui a été fait en toute transparence conformément aux critères convenus, ce qui fait qu'aucune plainte n'a été enregistrée. L'UNICEF a vraiment fait pour nous et c'est d'ailleurs l'occasion pour nous de formuler une demande d'appui dans de l'éducation. Nous souhaitons que nos enfants puissent aussi aller à l'école car désormais nous n'avons plus à cœur ces difficultés d'antan qui nous pénalisent, celles de savoir où et comment trouver de quoi survivre".   Témoignage de M. Yahaya Issa, Représentant du Chef de village Guidan Magagi (Commune de Chadakori).

 

Des actions de sensibilisation et de communication pour mieux mobiliser et encadrer davantage les bénéficiaires

En amont et durant tout le processus des activités, une véritable de communication et de sensibilisation a été mis en œuvre afin notamment de mobiliser les différents acteurs et particulièrement les bénéficiaires. Lors de la 3ème distribution en février 2023, par exemple, en vue de donner de la visibilité à la réponse sécheresse mise en œuvre par le gouvernement avec l’appui technique et financier de l’Unicef, une rencontre grandiose a été organisée en présence de plusieurs  responsables et représentants des partenaires notamment le Préfet de GuidanRoumdji ; le SG du Préfet de Dakoro ; le chef de canton de Kornaka ; les Maires des deux communes ; le Coordinateur National Filets Sociaux ; l’assistante technique à la Coordination du projet ; le responsable communication UGT Niamey ;  le responsable filets sociaux Maradi ; les représentants de l’UNICEF ; les représentants des institutions promotion de la femme, du SPR, de L’ANVD ; du développement communautaire ; les chefs de village  et les médias au niveau national et régional. L'occasion pour les différents acteurs d'intervenir chacun en ce qui le concerne sur les différents aspects de l'opération et une agence de communication a été déployée en vue de fournir le film de l’évènement qui a été diffusé sur la chaîne nationale. Des dépliants ont été élaborés, imprimés et distribués tout en mettant de l’avant la mise en œuvre gouvernementale et la maitrise d’ouvrage à travers le cash plus. Pour la circonstance également, des tee-shirts, polos, casquettes et gilets ont été produits pour habiller les participants à la cérémonie.

Aussi, dans le cadre de la campagne de sensibilisation et pour la mobilisation des populations, les radios communautaires des deux communes ont été mises fortement contribution. Il faut dire que dans ces contrées rurales, la radio est le principal outil d'information et constitue de ce fait un vecteur incontournable en matière de sensibilisation, de mobilisation et de communication. La commune de Chadakori dispose par exemple d'une radio communautaire, "KAKAKI FM" sur laquelle des spots publicitaires sont régulièrement diffusés dans les trois (03) langues principales parlées par la population de la zone (Peul, Haoussa, Tamacheq). "Notre radio couvre plus de 500 villages, elle touche beaucoup de communes sur un rayon de 92 km et nous faisons les diffusions avec les autres radios communautaires des autres communes environnantes. Dans les messages que nous diffusons, nous rappelons les critères de sélection des ménages, les raisons qui ont poussé l'État a octroyé ces fonds à la population ainsi que les meilleurs conseils pour une bonne utilisation. Nous le faisons en parfaite collaboration avec le Projet Filets Sociaux Adaptatifs II Wadata Talaka et nous soumettons régulièrement nos rapports d'activités à l'UNICEF", nous apprend M. Soumaila Adamou, Responsable de la radio communautaire Kakaki FM de Chadakori. Selon lui, "le retour des populations est très positifs". En plus de servir de canal de mobilisation, la radio passe aussi des messages et prévient les bénéficiaires du démarrage de chaque opération. "Nos auditeurs sont très contents d'entendre les spots et messages que nous diffusion car dès qu'ils entendent, ils savent que la distribution du cash sécheresse aura lieu dans les tous prochains jours. Nous faisons aussi une émission spéciale à la fin de chaque opération à travers laquelle nous recueillons l'avis des bénéficiaires et je vous avoue qu'ils sont tous unanimes à reconnaitre qu'il s'agit d'une très bonne initiative qui fait profiter toutes la famille des bénéficiaires et même d'autres parents et voisins. La preuve, nous n'avions jamais enregistré de plaintes ce qui s'explique par le fait que ces opérations de cash transfert se font au sein de la population, donc la population elle-même est associée", nous a-t-il expliqué lors de notre passage dans les locaux de la Radio communautaire Kakaki FM.

M. Yahaya Issa

 « Je fais partie des bénéficiaires de cette opération de distribution d'argent que le gouvernement nous a fait bénéficier à travers le Projet Filets sociaux et avec l'appui de l'UNICEF et de ses partenaires. Je suis l'époux de 2 femmes et c'est l'une d'entre-elles qui récupère l'argent et le ramène ici à la maison. C'est la 4e fois que nous recevons cette somme de 45.000 francs et à vrai dire, il y a un grand changement dans notre vie entre l'époque où nous ne recevions pas cet appui et maintenant. Personnellement je suis un petit revendeur qui vit au jour le jour de ce que Dieu nous gratifie pour survivre, ce qui n'est évidemment pas facile surtout avec la sécheresse qui nous frappe régulièrement ces dernières années. Mais avec l'argent que mon épouse récupère, j'achète des vivres et avec le restant de l'argent, je vais au marché pour acheter des téléphones d'occasion que je revends par la suite. Le petit bénéfice que je gagne nous permet d'avoir une vie assez correcte. Maintenant, j'ai aussi des pintades et des canards que j'élève et c'est aussi une autre source de revenus d'ici peu. Nous remercions vivement tous ceux qui ont contribué à ce que nous recevons cet appui. C'est une très belle initiative louable qui fait du bien à toute une famille entière et j'en suis l'exemple parfait ». Oumarou Yahaya et ses 2 femmes, habitant du village de Guidan Magagi (Commune de Chadakori)

Des objectifs atteints à 100% à la grande satisfaction des populations

Selon M. Zakaria Oumarou, Responsable suivi et évaluation de l'antenne régionale du Projet filets sociaux II Wadata Talaka, l'objectif de cette action est de réduire le niveau de l'insécurité alimentaire chronique pour les populations qui ont été victimes du déficit alimentaire en 2021. En plus du transfert "Cash séchresse", l'UNICEF et le projet ont initié d'autres activités comme la formation des groupements qui ont été créés et qui ont aussi été sensibilisés à travers des radios communautaires. " Nous sommes en contact avec les autorités communales. Nous souhaitons que les mairies prennent le relais pour assurer la pérennisation des acquis que le projet laisse", explique-t-il tout en saluant l'apport important de l'UNICEF qui est venu s'inscrire dans la démarche du projet. "Dans les communes d'intervention du projet dans le cadre du cash transfert traditionnel que nous faisons, le dispositif est un peu différent. L'UNICEF est venu nous appuyer avec des outils modernes", et cela s'est traduit par un impact positif dans nos interventions.  "Le projet filet sociaux est un projet de l'État logé au niveau de la Primature. C'est donc l'Etat qui a fait les démarches pour avoir l'appui des partenaires et je dirais surtout que pour cette activité de cash transfert sécheresse sous financement UNICEF, les objectifs sont atteints. Nous avons payé les 6450 bénéficiaires à 100% et c'est un montant d’un milliard 161 millions de franc CFA qui a été versé dans les 61 villages des deux communes au cours des quatre opérations", conclu le Responsable suivi et évaluation de l'antenne régionale du Projet filets sociaux II "Wadata Talaka", qui vient de boucler une mission de supervision au niveau des deux communes d'intervention dans le cadre de la 4e et dernière opération de distribution de cash aux bénéficiaires.

habitant Chadakori montre vivres pour son foyer

Sur le terrain, les populations bénéficiaires se disent satisfaites de cet important appui qui est venu non seulement les soulager mais aussi améliorer leur quoditien tout en leur ouvrant de nouvelles opportunités pour la suite. M. Yahaya Maazou, marié à 3 femmes et père d'une vingtaine d'enfants, habitant du village Mallamawa ne tarit pas d'éloges sur l'impact de ce projet pour sa famille mais aussi l'ensemble de la communauté.  « Des gens sont venus faire une enquête pour savoir comment se passe notre vie ici et comment nous entretenons nos familles. Ils ont donc pris des notes et plus tard, on nous a signifié que nous avions été retenus pour être des bénéficiaires. Et donc, cela fait 4 trimestres aujourd'hui, que nous recevons tous les trimestres la somme de 45.000 Franc CFA. En tout cas, depuis le début de cette opération, notre vie a beaucoup changé car avant c'est vraiment le cas de le dire, nous n'arrivions pas à sortir la tête de l'eau. Les choses sont devenus beaucoup plus simple pour nous aujourd'hui car auparavant il n'y avait que souffrance pour nous, mais aussi et également pour nos enfants et nos femmes parce que nous n'avons rien. Nous remercions vraiment l'Etat du Niger et ses partenaires dont l'UNICEF pour cet important appui qui nous permet de soulager beaucoup de difficultés et de nous épanouir et c'est des initiatives comme ça qu'il faut appuyer car le résultat est concret, nous sentons le changement et nous vies s'améliorent", a-t-il témoigné. A savoir ce qui a vraiment changé dans sa vie, au delà de l'argent reçu qu'il peut dépenser et se retrouver à la case départ, il explique: "auparavant, notre seul espoir était d'attendre la saison des pluies, et si cette dernière était assez bonne ou bonne, cela nous permettait de cultiver pour avoir de quoi manger pendant environ deux mois. Mais avec cette opération de transfert cash sécheresse, nous pensons que nous arriverons à avoir de quoi manger pendant au moins 4 voire 5 mois, donc du coup, vous pouvez constater de vous-même l'aspect positif et le changement dans notre vie.  En plus, beaucoup d'autres et moi avons suffisamment tirer les leçons pour prendre des mesures de précaution ce qui fait que nous ne dépensons pas tout l'argent. Nous avons des activités génératrices de revenus qui nous permettent de tirer d'autres revenus et donc de subvenir à nos besoins".  

Mme Fassouma Amadou

 Mme Fassouma Amadou, mère de 8 enfants et habitante du village de Guidan Magagi n'en dit pas plus : « J'ai reçu la somme de 45000 francs CFA en mains propres et à 4 fois. Cette somme qui est un appui que l'Etat du Niger a mobilisé à travers l'appui de ses partenaires nous permet de subvenir aux besoins de nos enfants. Aussitôt reçu, j'ai remis cette somme à mon époux pour qu'il achète des vivres. Cette chèvre que vous voyez ici, c'est aussi avec le restant de cet argent que nous l'avons acheté. Lorsque cette chèvre deviendra beaucoup plus grande, je souhaiterais l'amener au marché et la revendre, ce qui permettra d'utiliser cet argent pour acheter ce qu'il manquera à notre foyer à ce moment-là ». C'est aussi ce qu'estime M. Massaouda Daouda, un mal-voyant marié et habitant du village de Guidan Magagi : « Nous sommes très heureux d'avoir reçu cet aide de l'État du Niger avec l'appui de l'UNICEF. Grâce à cette opération, nous avons pu acheter des vivres notamment du mil et du maïs. Cela nous a aussi permis d'acheter des condiments pour les repas.  Avant l'arrivée de cette opération, nous nous en remettions au Tout puissant Allah d'autant que moi, je suis handicapé. Nos vies ont beaucoup changé depuis le début de cette opération et les difficultés que nous vivions par le passé ont considérablement diminué. Avec cet argent, nous avons aussi acheté une chèvre, des poulets, des pintades. Par le passé, je n'avais pas les moyens de pouvoir acheter tout cela pour nous permettre d'entamer n'importe quel commerce qui pourrait nous permettre de subvenir à notre alimentation et d'autres problèmes aussi. Nous remercions énormément le gouvernement du Niger pour cette initiative qui change la vie des pauvres de manière directe et permet aussi de faire profiter d'autres parents et amis du village".

Des témoignages édifiants sur l'impact des activités "Cash sécheresse" et assez émouvants à certains aspects. Dans ces zones rurales où le taux de pauvreté est des plus alarmants malgré les efforts de l'Etat et de ses partenaires, percevoir une telle somme de manière régulière, c'est comme percevoir un salairecomme l'a si bien dit un habitant, enseignant de profession, que nous avons rencontré au cours de notre séjour dans la zone. "Ces opérations de distribution d'argent cash ici, c'est comme percevoir un salaire et cela impacte naturellement le bénéficiaire, sa famille et ses proches ainsi que l'ensemble de la communauté comme cela se voit lors de chaque opération de distribution qui fait animer le village comme lorsque les fonctionnaires reçoivent leurs salaires à la fin du mois. Tout le monde en profite et c'est toute la vie de la population et du village qui change !", a-t-il ironisé. C'est beaucoup et tout dire...

M. Abdoul Karim , Envoyé Spécial (actuniger.com)



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