Tillabéri: 921 écoles fermées pour raison d'insécurité en mai 2023 dans la région contre 817 en octobre dernier (Ministre)
Dans la région de Tillabéri, 921 écoles sont actuellement fermées, en ce mois de 2023, contre 817 en octobre dernier en raison des attaques répétées des Groupe armés terroristes (GAT) dans cette région située dans "la zone des trois frontières" (Niger, Burkina et Mali). Au total, c'est 79.829 élèves de la région qui se voient ainsi privés de leur droit à l'éducation selon le constat dressé par le ministre de l'Education nationale, Pr Ibrahim Natatou, qui vient d'effectuer, du 23 au 28 mai 2023, une visite de supervision dans la région. Plusieurs alternatives sont envisagées par les autorités dont certaines en cours de mise en œuvre avec l'appui des partenaires pour remédier à cette situation.
Sur les 921 écoles fermées selon les dernières statistiques du mois de mai 2023, il ressort que 891 écoles sont du primaire et 30 établissements du secondaire. Ainsi, 79.829 élèves soit 18% du total de la région, ne vont pas à l'école raison du climat d'insécurité qui prévaut par les attaques répétées des groupes terroristes armés (GAT) qui sévissent dans cette région située dans "la zone des trois frontières" où opèrent principalement l'Etat islamique au grand Sahel (EIGS) et le JNIM, affilié à Al Qaeda.
Les écoles constituent d'être l'une des principales cibles des GAT qui ont à maintes reprises incendiés plusieurs classes des villages de la zone. Aussi, les attaques de ces groupes armés non étatiques (GANE) contre des villages, poussent les populations à fuir les zones de violence, privant du coup les élèves du droit à l'éducation. Dans un entretien qu'il a accordé il y a quelques jours au média français Jeune Afrique, le Président Bazoum Mohamed a reconnu cette réalité avec 4, 18% des écoles au Niger du fait de l'insécurité. Une situation certes plus reluisante que dans les pays voisins mais qui inquiètent les autorités, les parents d'élèves et les partenaires.
"Dans la zone "des trois frontières", le mode opératoire des terroristes est simple et ne nécessite pas de gros efforts. Ils intiment à l'enseignant l'ordre d'abandonner son école, au risque de se faire égorger. Sachant qu'on ne peut pas poster des militaires dans chaque école, la menace suffit à fermer un établissement voire à vider un village de ses habitants. C'est la réalité. Nous nous battons résolument contre cette situation". Le Président de la République Mohamed Bazoum.
Solutions alternatives
Pour remédier à cette situation, plusieurs alternatives sont envisagées par les autorités l'appui des partenaires. Certaines ont commencé déjà à être mises en œuvre dans certaines communes de la région. Il s'agit notamment de la création des centres de regroupement et des centres d'accueil ainsi que la création de cantines d'urgence dans ces centres en attendant la mise en œuvre de la stratégie de la scolarisation accélérée par les classes passerelles pour les élèves en rupture pour cause d'insécurité.
Il faut aussi noter que dans le cadre des réformes engagées par le gouvernement conformément aux orientations du Chef de l'Etat, un vaste programme de construction d'infrastructures scolaires a été lancé dans la région avec notamment des internats pour les jeunes filles. La région fait, en effet, déjà face à un déficit criant en la matière. Avec 438.183 élèves dans tous les cycles, dont 50,9% de filles, Tillabéri compte 3.098 établissements scolaires avec des ratios élèves/classe et élèves/table qui sont respectivement de 51 élèves par classe et de 5 élèves par table-banc pour ce qui est de la moyenne régionale. Sur les 13.893 salles de classe nécessaires que compte la région, seules 10.561 sont actuellement disponibles et 5.265 sont en paillotes soit 37,90% du total.
A.Y.Barma (actuniger.com)
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