Santé néonatale au Niger: une situation inquiétante qui nécessite des actions urgentes pour relever les défis persistants
L'hôtel Radisson Blu du Niger a abrité, du 18 au 19 mai 2023, les travaux de la 1ere Journée de réflexions sur la santé néonatale au Niger, une initiative du Ministère de la Santé publique en collaboration avec l’Unicef et l’Association Nigérienne de Pédiatrie (ASNIPED). Placé sous le thème : « mortalité néonatale au Niger : Etat des lieux et Perspectives », l'organisation de cet évènement s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de réflexions sur la santé néonatale instituée depuis le 15 novembre 2010 par les Nations Unies, pour faire un état des lieux de la santé des nouveau-nés dans le monde. Au Niger, la situation est très inquiétante en dépit des efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires d'où l'appel qui a été lancé, au sortir de la journée, pour des actions urgentes en vue de relever les défis persistants qui entravent la lutte contre ce qui est une urgence de santé publique au Niger avec des chiffres alarmants. En 2021, en effet, les statistiques officielles font ressortir que pour 1.000 naissances vivantes, 44 enfants décèdent avant d’atteindre un mois, 73 avant leur premier anniversaire et 123 avant l’âge de 5 ans.
La journée de réflexions a regroupé les cadres centraux du ministère de la Santé publique de la Population et des Affaires sociales notamment de la Division de la Nutrition et de la Direction de la Santé de la mère et de l'enfant, les membres de l’Association Nigérienne de Pédiatrie (ASNIPED), les représentants des organisations nationales et internationales, ONGs et associations œuvrant dans le domaine de la santé de manière générale et de la santé néonatale en particulier, ceux des Agences du Système des Nations Unies (SNU-Niger) ainsi que les experts des instituts de recherche et les cliniciens du domaine.
Une situation alarmante aggravée par la pandémie de la Covid-19
C'est le Secrétaire général du Ministère de la Santé Publique qui a procédé à l'ouverture des travaux de la Journée de réflexions. Dans son allocution, Dr Ibrahim Souley, a rappelé le contexte dans lequel se tient cette rencontre sur le plan international et international avec, selon les données de l'OMS, quelques 2,4 millions d’enfants dans le monde qui ne célèbrent pas leur 1er mois de naissance. Une situation qui s'est d'ailleurs détériorée avec l’avènement de la Covid-19 comme c'est le cas au Niger où ce taux est de 44 pour 1000 naissances en 2021 contre 24 pour 1000 en 2012, soit le taux le plus élevé depuis 1998.
Le SG du Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales a saisi l'occasion pour souligner les principales raisons qui expliquent cette situation alarmante dont, entre autres, l’insuffisance et la qualité des infrastructures, le manque de personnel… Il s'est en ce sens félicité de l'organisation de cette journée dont l'objectif est de sensibiliser le public aux défis auxquels sont confrontés les nouveau nés sains, prématurés et malades. Dr Ibrahim Souley n'a pas manqué de mettre l'accent sur la nécessité de veiller à la qualité des soins spécialisés que les professionnels de la santé doivent fournir pour aider ces nouveau nés à survivre afin de contribuer à la réduction de la mortalité néo-natale au Niger. Du reste, a-t-il indiqué, il est attendu de ces deux journées de réflexions, des recommandations pour enrichir les plans opérationnels et les interventions intersectorielles à haut impact en matière de santé néonatale qui seront définis avec des orientations pratiques en cohérence avec le Plan d’action pour chaque nouveau-né du Niger (ENAP Every Newborn Action Plan / Niger).
Auparavant, le responsable du Programme Santé à l'Unicef a aussi salué les buts assignés à cette journée consacrée aux réflexions multisectorielles pour améliorer la santé néonatale au Niger, ce qui permettra selon M. Jean Claude, de réduire la mortalité néonatale et la mortinaissance au Niger. Au regard de la qualité des participants, il a fondé l'espoir que les échanges durant la rencontre va permettre de crever l’abcès et le soigner à travers notamment, durant les deux jours de travaux, l’identification des priorités en matière de santé néonatale et l’adoption des orientations officielles avec un plan de résolution des problèmes.
De son coté, Dr Ali Soumaila Abdoul-Aziz, Président de l’Association Nigérienne de Pédiatrie (ASNIPED) a invité les participants à plus de proactivité et d’assiduité lors des réflexions qui au final devront proposer des solutions durables à la mortalité néonatale au Niger. Il a aussi saisi l'occasion pour adresser ses remerciements au Ministère de la Santé publique notamment la Division en charge de la Nutrition ainsi qu'à l'UNICEF pour l'appui constant dans les actions que mène l’Association pour améliorer la santé néonatale au Niger.
Des recommandations et des actions pour renverser la tendance
Il fait noter que cette activité s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée de néonatologie au Niger en droite ligne avec la célébration au niveau mondial de la journée, le 15 novembre de chaque année, comme institué depuis 2010 par les nations Unies. Elle intervient dans un contexte des plus alarmants au Niger où selon les données officielles, le taux de mortalité néonatale dans le pays est passé de 24 pour 1000 en 2012 (EDSN) à 44 pour mille en 2021 (ENAFEME 2021). Un retour inquiétant au taux de mortalité de 1998, l’un des plus élevés au monde, et qui interpelle les autorités, les partenaires et tous les acteurs du monde de la santé. En 2021, on estime que pour 1,000 naissances vivantes, 44 enfants décédaient avant d’atteindre un mois, 73 avant leur premier anniversaire et 123 avant l’âge de 5 ans, 44 des décès pour 1000 naissances vivantes surviennent au cours de la période néonatale. Parmi les causes de cette situation alarmante, l’insuffisance dans la qualité des soins, d’infrastructures, de fournitures adéquates pour les soins du nouveau-né, et du personnel compétent est aussi en grande partie responsable des décès de nouveau nés au Niger. C'est pourquoi, dans le cadre de la célébration de cette journée, les deux jours de réflexion ont été organisées de manière à dresser 'état des lieux ainsi que les perspectives sur la situation en matière de santé néonatale à travers une série de présentations des différents secteurs sur des thématiques liées à la santé et à la mortalité néonatale, aux soins néonatals, aussi bien au niveau des centres de santé et au niveau communautaire, et aux audits des décès néonataux. Il s’est surtout agit d’engager une réflexion multisectorielle sur la mortalité néonatale pour la réduction de la mortalité néonatale. Dans le même temps, seront identifiées les insuffisances, goulots d’étranglement et obstacles pour une meilleure prise en charge des nouveau-nés. En ce sens, l’importance du volet Nutrition sur la santé néonatale a été beaucoup mis en évidence par les participants qui ont aussi adopter toute une série de recommandations pour maintenir la dynamique et agir sur le terrain afin d'impulser un impact certain au niveau des populations et améliorer les indicateurs du Niger en la matière.
A.K.M (actuniger.com)
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L'OMS a d