JEA 2022 : combattre la mendicité, ce fléau qui compromet l’avenir des enfants au Niger
À l’instar de la communauté africaine, le Niger sous l’égide du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant a célébré ce jeudi 16 juin, la 32e édition de la Journée de l’Enfant Africain. Placée sous le thème : « Élimination des pratiques néfastes affectant les enfants : Progrès sur les politiques et pratiques depuis 2013 », cette journée été une occasion pour les décideurs politiques et les partenaires au développement de faire le point sur les progrès accomplis et identifier les défis à relever.
Au Niger, l’accent a été mis sur la mendicité qui prend de l’ampleur car des milliers de personnes y compris des femmes et des enfants s’adonnent à la pratique. Il faut noter que cette fête coïncide avec la situation des enfants mendiants nigériens retournés du Sénégal et du Ghana, ce qui a constitué la raison principale pour laquelle le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'enfant a décidé d'organiser la cérémonie officielle sous le thème de « la mendicité, un phénomène qui gangrène notre société ».
La cérémonie de lancement officiel des activités qui s’est déroulée à Kantché (région de Zinder) a été présidée par la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini en présence de la Première Dame, Hadjia Hadiza Bazoum, des autorités régionales, des autorités coutumières et religieuses, des cadres du ministère en charge de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant, des représentants des organisations internationales et nationales intervenant dans la protection de l’enfant.
Longtemps exercé sur le territoire national, la mendicité est aujourd’hui exportée jusqu’à hors des frontières nationales avec comme conséquences, l’exposition des enfants à des graves violations de leurs droits tels que le droit à l’éducation, à la santé, à la nutrition, bref à leur épanouissement.
Face à ses conséquences qui impactent négativement sur la vie des enfants qui sont entrainés dans cette pratique devenue aujourd’hui une activité lucrative pour certains adultes, les autorités optent pour la fermeté.
Dans le discours qu’elle a prononcé à cette occasion, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini, a lancé un appel à l’endroit des femmes pour qu’elles cessent la mendicité et la migration, ces deux fléaux, qu’elle a qualifiés de pratiques ignobles et dégradantes qui déshonorent la femme et déshonore le pays. La ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant d’attirer l’attention des mendiantes des dangers auxquels elles exposent les enfants et surtout à la violation des droits de ces derniers dont celui à l’éducation et au bien-être.
« Laisser continuer la mendicité des enfants est socialement inacceptable, religieusement indéfendable et moralement insoutenable. Nous devons tous veiller à éradiquer ce fléau dans notre pays et partout ailleurs », Mme Alahoury Aminata Zourkaleini, ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant
Même engagement au niveau de la première dame, Hadjia Hadiza Bazoum qui dans un appel lancé depuis Kantché, ce 16 juin 2022, a exhorté les populations à abandonner cette pratique qui n’honore ni les mendiants encore moins la nation nigérienne. « En ce jour solennel, je vous demande donc, de prendre l’engagement de ne plus exposer nos enfants et nos femmes, l’engagement d’inscrire les enfants à l’école et de ne pas migrer à l’étranger pour mendier », a lancé la présidente de la fondation NOOR.
Pour faire preuve de son engagement, la première dame s'est rendue à Matamèye pour proceder à la pose de la premiere pierre pour la construction d’un centre de formation professionnelle financé par sa Fondation en vue de permettre une fois opérationnel, de stabiliser les femmes et les jeunes et de promouvoir les enfants en milieu scolaire.
Plaidoyer des enfants
Les enfants ont profité de ce moment solennel pour lancer un plaidoyer à l’endroit du Père de la Nation, le Président de la République Mohamed Bazoum. « Nous vous demandons de continuer votre combat pour que tous les enfants sans exception de race, ethnie, couleur, genre, religion, handicaps puissent survivre, avoir accès à une éducation de qualité et qu’ils soient tous protégés contre toutes sortes de dangers : mendicité, mariages d’enfants, trafics, recrutements d’enfants, etc », ont réclamé les enfants.
Les enfants du Niger ont depuis Kantché demandé au Président de la République, Mohamed Bazoum, de poursuivre sa lutte farouche contre le mariage des enfants avant de demander d’allouer au moins 5% du budget national à la scolarisation des filles.
Abordant la question de l’heure (insécurité), les enfants du Niger ont sollicité auprès du Chef de l’Etat d’œuvrer pour la sécurisation des écoles afin de faciliter l’accès à l’éducation aux enfants déplacés des localités affectées par les conflits et de travailler en urgence sur la prise en charge des enfants « talibés » en vue de leur réinsertion socioprofessionnelle.
Le Chef de Canton de Kantché a, pour sa part exhorté ses administrés d’abandonner la pratique de la mendicité car elle ne se justifie pas sur tous les plans. Le degré de pauvreté du Nigérien, n’a pas atteint le degré de perdre sa dignité en mendiant », a laissé entendre l’autorité coutumière.
Espérons que l’appel de Kantché sur la mendicité sera suivi à la lettre par les populations en abandonnant la mendicité sous toutes ses formes.
A.K Moumouni (actuniger.com)
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