RAPPORT GENERAL PUBLIC 2021 DE LA COUR DES COMPTES : Avis de tempête sur le CNUT
Le rapport 2021 de la Cour des comptes sur la gestion du Conseil Nigérien des Utilisateurs des Transports (CNUT), n’est pas des plus flatteurs pour les anciens dirigeants de cette structure. En effet la Cour a détecté des manquements à l’orthodoxie allant d’une «faible programmation et une faible réalisation des activités concourant à l’atteinte des objectifs» à une «conclusion de contrats avec une personne non autorisée» en par des «dysfonctionnements ayant provoqué des manques à gagner pour le CNUT», entre autres…
S’il y a des dirigeants qui doivent revoir leur style de management ou surveiller leurs arrières, ce sont bien ceux du Conseil Nigérien des Utilisateurs des Transports (CNUT). Au regard de la ferme détermination du Président Mohamed Bazoum de traquer les détourneurs des deniers publics, il y a de quoi s’interroger.
En effet, la lecture du rapport 2021 de la Cour des comptes qui couvre la période 2016-2018, laisse augurer une sombre météo pour ces derniers ; en atteste la liste des récriminations qui rempliraient aisément les pages d’un journal. Parmi les reproches faits par l’institution de contrôle, on note «une faible programmation et une faible réalisation des activités concourant à l’atteinte des objectifs, des procédures de gestion peu efficaces susceptibles de limiter l’atteinte des objectifs, un défaut de comptabilisation d’immobilisations et de diligences dans la gestion de certaines créances, des dysfonctionnements ayant provoqué des manques à gagner pour le CNUT, l’exécution de dépenses non éligibles ou sans base légale, la réception de matériels non conformes à la commande, la conclusion de contrats avec une personne non autorisée».
Un ensemble de griefs qui laisse planer au-dessus de leur tête, le glaive présidentiel, comme une épée de Damoclès.
Ces violations se caractérisent par :
- la dotation mensuelle en carburant de 1, 55 millions de F CFA à la Directrice Générale pour des véhicules à usage personnel, ainsi que deux (2) dotation mensuelles en carburant, l’une de 25.000 francs et l’autre de 75.000 F CFA par directeur en violation de la grille des indemnités adoptée par le Conseil d’Administration du 13 janvier 2015 qui fixe l’indemnité de transport pour les directeurs à « un véhicule fourni ou 75000 F CFA » ;
- la non application de la résolution n° 5 adoptée par la session ordinaire du CA du 18 février 2014, fixant la rémunération mensuelle du DG, se traduisant par une majoration de ladite rémunération par rapport à celle délibérée par le CA. Cette situation a engendré un trop perçu sur salaires au profit de la Directrice Générale d’un montant cumulé de 6,92 millions de francs CFA, de juillet 2016 à décembre 2018 ;
- le paiement de salaire du mois de juillet 2016 à la Directrice Générale entrante d’un montant de 2,46 millions de francs CFA, alors que la cessation de service du DG sortant datait du 02 août 2016 ;
- le recrutement direct en Contrat à Durée Indéterminée (CDI) d’un Directeur des Affaires Administratives et Juridiques (DAAJ) et son classement à la catégorie C3, correspondant au niveau BAC +5 ans de la grille de classification catégorielle du personnel du CNUT, sous réserve de fournir un diplôme en gestion des ressources humaines prouvant son classement. Le diplôme n’ayant pas été fourni, son contrat de travail est resté non signé par les deux (2) parties. Nonobstant cela, l’intéressé a bénéficié d’un avancement au grade en 2018 par décision n° 000688/DG/CNUT/DAAJ du 25 juillet 2018. Ce classement en C3 viole les dispositions de la grille des classifications du CNUT et a engendré un trop perçu.
Souleymane J.K
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Peut-on se permettre de r