Mission d'administrateurs de la Banque mondiale au Niger: constater de visu l'état d'avancement des interventions financées et apprécier l'impact auprès des populations bénéficiaires
Du 27 février au 1er mars 2022, une délégation de sept (07) administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a effectué une mission au Niger au cours de laquelle, elle a échangé sur les priorités de développement du pays avec le gouvernement et les autres partenaires. La mission a également effectué une série de visites sur le terrain qui lui ont permis de s'enquérir de l'avancement de certaines interventions financées par la Banque mondiale au Niger notamment dans les domaines prioritaires de l'énergie et de l'eau et de l'assainissement.
C'est sur une note de satisfaction que la mission a bouclé sa visite de deux (02) journées au Niger qui ont été intenses en activités. Au premier jour de la visite, lundi 28 février, la mission qui est composée de sept (07) administrateurs représentant 57 pays, a eu d'abord une séance de travail avec le ministre du Plan, Dr Rabiou Abdou, et son staff au cours de laquelle il a été exposé les principales interventions de la Banque mondiale au Niger. Peu après, les membres de la délégation, accompagné des principaux responsables de la représentation de l'institution financière internationale au Niger, se sont rendus à l'Usine de pompage de Goudel, à Niamey, où elle a été reçue par le Directeur générale de la Société du patrimoine des eaux du Niger, M. Seyni Salou, ainsi que le Directeur d'exploitation de la Société d'exploitation des eaux du Niger (SEEN), une filiale de l'entreprise française Veolia.
Promouvoir l'accès à l'eau, une priorité de développement
Les membres de la mission ont eu droit à une visite guidée des principales installations notamment au niveau l'Unité Compacte de Potabilisation (UCP) qui a été construite pour produire quelques 15000 mètres cubes jour mais dont la production actuelle est estimé à 18.000 mètres cubes par jour avec un rendement qui s'établit jusqu'à 98-99%, selon les explications des techniciens. A ce niveau, il a été expliqué aux membres de la délégation, que la principale valeur ajoutée de cette unité compact, c'est que l'ensemble des travaux ont été réalisés par du personnel nigérien. Qu'il s'agisse de l'automatisme, le process ainsi que tout ce qui fait fonctionner l’UCP a été aussi assemblé et posé par du personnel local, ce qui constitue une véritable prouesse au regard de la technologie utilisée.
La mission a aussi visité le Poste de contrôle et de supervision de l'AIP de Niamey qui dispose d'une capacité de production d'eau potable de 180.000 mètres cubes par jour pour un besoin quotidien estimé à 210.000 mètres cubes. C'est aussi à partir de la salle de supervision installée sur le site, que s'effectue la supervision de l'ensemble des installations de Goudel et Yantala et le suivi en temps réel aussi de tout le volume d'eau qui est au niveau des réservoirs d'une entité. Selon les explications des techniciens, cette salle de supervision ultramoderne et équipée de tout le matériel nécessaire permet un gain de temps, d'être réactif et d'avoir tous les paramètres à temps réel afin de pouvoir agir tout de suite partout où c'est nécessaire afin d'assurer une desserte optimale de l'eau, source de vie. Dans son intervention, le Directeur d'exploitation de la SEEN, M. Kamel Bessaci a expliqué que la SEEN, ce n'est pas que Niamey mais c'est l'ensemble du pays avec 55 centres, 300.000 abonnés, 6.000 km réseau, 300 forages à l'intérieur et des usines aussi. « Le but c'est de rapatrier toute la télégestion de l'intérieur et que prochainement, tout soit en télégestion à partir d'ici, ça va devenir un hub Central » a-t-il annoncé, tout en remerciant la Banque mondiale pour l'accompagnement financier qu'elle a accordé pour la réussite de ce projet.
La mission s'est également rendue au Laboratoire central de la SEEN qui fait le contrôle de la qualité de l'eau et à la fin de la visite, le Directeur général de SPEN, a salué la solidité du partenariat entre la Banque mondiale et l'institution qu'il dirige, ce qui a permis de grandes réalisations qui profitent directement aux populations.
« La Banque mondiale, depuis la création de la Société du Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN) a toujours accompagné le secteur de l'eau en milieu urbain. Nous avons pratiquement trois (03) programmes à travers lesquels la Banque intervient : Le projet sectoriel eau, le projet eau et assainissement en milieu urbain et le dernier projet que la Banque vient de monter à savoir le Projet Plateforme Intégrée de la Sécurité de l'eau au Niger (PISEN). Au niveau de tous ces 3 programmes, la Banque mondiale a toujours accompagné la SPEN et aujourd'hui la banque est venue voir, apprécier les investissements qu'elle a eu à financer. Et comme vous l'avez vu, nous leur avons fait la présentation d'une usine compacte qui sert à fournir à la ville de Niamey à hauteur de 150.000 mètres cubes par jour et la particularité de cet investissement, c'est que 80 % de cette usine a été conçue, réalisée par des nationaux qu'il s'agisse des installations de traitement, des installations de commande. C'est donc à mon avis ce genre d'initiative qu'il faut faire avancer dans le pays, faire en sorte que les investissements que nous apportent les partenaires soient conçus, exécutés par les nigériens. Cela veut juste dire qu'au Niger nous avons de l'expertise qu'il faut valorisée et moi je suis un fervent défenseur de telles initiatives». M. Seyni Salou, DG de la SPEN.
Transformer le secteur de l'énergie pour stimuler la croissance
Dans l'après-midi du lundi 28 février 2022, la mission de la Banque mondiale a consacré sa série de visite aux investissements dans le secteur de l'énergie, en compagnie du Secrétaire Général de la Société Nigérienne d'Electricité (Nigelec), du Directeur d'exploitation et de l'ingénieur de projet Banque Mondiale à la société. C'est ainsi que la mission s'est rendue au niveau de la la centrale de Gorou Banda, à une dizaine de kilomètres de Niamey, où le SG de la NIGELEC, M. Arzika Mahamadou a donné d'amples explications sur le fonctionnement du Poste de transformation notamment la première phase de 330Kv qui va accueillir les travaux de la dorsale nord du Projet d'interconnexion de la Cédéao (WAPP) et dont les travaux de construction ont été officiellement lancés il y'a une semaine. Selon le Secrétaire Général, ce poste 330 fera à peu près 12 fois ce qui existe actuellement en termes de taille et va permettra de recevoir deux lignes 330 kilovolts venant du Nigeria et deux autres lignes qui vont aller à Ouagadougou. La production du barrage hydroélectrique de Kandaji va aussi arriver au niveau du poste qui va également abriter le site des stockages d'énergie prévu dans le cadre du projet BEST financé par la Banque mondiale pour un certain nombre de pays de l'Afrique de l'Ouest. Nous avons prévu de faire également des champs solaires, dont un premier champ de 30 mégawatt dont les travaux vont très bientôt démarrés et un deuxième champ qui sera financé dans le cadre d'un arrangement de la Société Financière Internationale (SFI)", a par ailleurs annoncé le SG de la NIGELEC.
Les membres de la délégation ont poursuivi leur visite au niveau du poste 66/20KV situé au quartier de la Francophonie avant de se rendre au quartier électrifié de Tchangarey, toujours dans la capitale, et qui a été électrifié par la Nigelec sur financement de la Banque mondiale. Depuis son électrification, c'est devenu un quartier comme les autres de la ville alors qu'avant, il n'y avait aucun habitant par manque d'électricité comme l'ont expliqué les agents de la Nigelec trouvés sur place. L'occasion qu'a saisi M. Yayé Mossi, Chef du quartier Tchangarey de Niamey pour transmettre les remerciements des populations du quartier pour tout le travail qui a été fait. "Nous sommes vraiment très contents et satisfaits car avant l’avènement de ces investissements, cet endroit était inhabité et c'était bel et bien une brousse. Aujourd'hui, comme vous pouvez le constatez, il y a des maisons, des gros bâtiments qui poussent et mêmes les enfants aussi en profitent de l’électricité en plus des autres activités socioéconomiques", s'est réjoui le notable.
A l'issue de cette visite sur les investissements de la Banque mondiale dans le domaine de l'Energie, le SG de la Nigelec a fait le point des travaux ainsi que la qualité du partenariat entre les deux institutions qui a permis de consentir d'énormes réalisations pour promouvoir l'accès à l'électricité au Niger.
« Au niveau de la NIGELEC, le Groupe de la Banque mondiale est un de nos principaux bailleurs de fonds, c'est d'ailleurs et de loin le bailleur de fonds qui intervient le plus dans le secteur de l'énergie. Nous avons présentement en cours deux projets avec la Banque mondiale qui sont essentiellement centrés sur l'accès à l'électricité. Avec les deux projets, nous avons une prévision minimale d'à-peu-près 140.000 nouveaux clients à brancher grâce aux investissements financés par cette institution. Nous avons beaucoup de projets, notamment le Projet d'accès aux services électriques solaires au Niger (NESAP) qui a bénéficié d'un premier financement et d' un deuxième financement pour à peu près 130 millions de dollars. En dehors de ça, nous avons un projet, le projet HASKE qui est un projet intégrateur qui nous permet à la fois de développer le réseau de distribution et le réseau de transport et également de faire des hybridations de centrale, de développer l'accès, de faire l'électrification rurale pour 317 millions de dollars. En plus de ces deux projets, nous avons un projet régional, également d'extension d'électrification rurale pour 105 millions de dollars et je dirais que c'est un projet de type relation directe avec la Banque mondiale qui finance directement les investissements à l'intérieur d'un pays. Aussi, nous avons le projet de la dorsale Nord qui est toujours financé par la Banque mondiale dont d'ailleurs la moitié du financement est un don et qui va nous permettre de nous interconnecter avec le Nigeria, le Bénin, le Togo, et le Burkina Faso. Il faut noter qu'en plus des projets financés par la Banque mondiale, nous avons aussi également une assistance à travers la Société Financière Internationale (SFI) pour développer un projet de centrale solaire photovoltaïque sur le site de Gourou Banda pour à peu près 60 Mégawatts". M. Arzika Mahamadou, SG de la Nigelec.
Soutien aux entreprises et aux jeunes entrepreneurs
Au second jour de la visite, le mardi 01er Mars 2022, la mission des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale s'est rendue, en compagnie de la Directrice régionale de la Banque Mondiale et du Coordonateur du SFI au niveau de la Maison de l’entreprise qui bénéficie également du soutien financier de l'institution de Bretton Woods. Là, les membres de la délégation ont eu des explications sur les interventions réalisées ou en cours avec notamment les exposés du Directeur général de la Maison de l’entreprise, celui de l’Agence Nigérienne pour la Société de l'Information (ANSI), la représentante du DG du Centre Incubateur des PME du Niger (CIPEMEN) qui ont pris la parole pour présenter leurs structures, les réalisations faites et les perspectives.
Le Porte-parole de la mission M. Matteo Bugamelli a aussi pris la parole pour présenté la délégation avant de donner la parole aux chefs d'entreprises présents pour qu'ils puissent exposé sur l'écosystème entrepreneurial, les appuis qu'ils ont reçus à travers la Maison de l'entreprise, les problèmes rencontrés, les perspectives et les attentes envers la Banque mondiale. Il faut noter que certains ont bénéficié de renforcements de capacités alors que d’autres ont reçu des subventions de la Maison de l’entreprise à travers le financement de la Banque Mondiale et de jeunes entrepreneurs ont présenté leurs différentes structures qui se particularisent par l'aspect particulier mis sur l'innovation et le développement durable (Dev4Smart, Idée Féminine, Agri Inov Inspire, laitière du Sahel, Green Buisness etc…).
Des interventions axées sur les priorités de développement du gouvernement
Les membres de la mission ont conclu leur séjour au Niger à travers une visite de courtoisie mais aussi d'échanges au Cabinet du Premier ministre avec le chef du gouvernement, SEM. Ouhoumoudou Mahamadou et à la Présidence de la République où ils se sont entretenus avec le Chef de l'Etat, SEM. Bazoum Mohamed, sur les priorités ainsi que les défis auxquels le pays est confronté dans sa dynamique actuelle de développement.
Il convient de noter que la Banque mondiale est le premier partenaire économique et financier du Niger avec un portefeuille actif qui est actuellement composé de 34 projets pour un montant de 4 milliards de dollars. Il s’agit de 21 projets nationaux pour un coût de 2,72 milliards de dollars et 13 régionaux pour 1,32 milliards de dollars. Ce portefeuille est dominé par 3 secteurs à savoir l’Eau 20% ; l’Energie 20% et l’Agriculture 10%, qui constituent des priorités de développement pour le pays.
M. Abdoul Karim (actuniger.com)
Commentaires
Ronald REAGAN used to say .....
TRUST BUT VERIFY!!!!!
En effet, la confiance n'exclut pas le contr