Lutte contre le trafic de drogue: cérémonie d'incinération des 214 kilos de cocaïne pure saisis dans le nord
Les autorités nigériennes ont procédé, ce mardi 25 janvier près de Niamey, à l'incinération des 214,63 kg de cocaïne pure saisis en début du mois dans le nord du pays. D'une valeur marchande de plus de 11 milliards de francs soit 16 millions d'euros, cette saisie record a été effectuée à bord d'un véhicule de la Mairie de Fachi dans lequel se trouvait le maire qui a été aussitôt interpellé en même temps que son chauffeur.
La cérémonie d'incinération s'est déroulée en présence du ministre de l'Intérieur, Hamadou Souley Adamou, son homologue de la Justice, Mohamed Ikta Aboulaye, les responsables de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) et des Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que des journalistes des médias publics et privés.
C'est au total 199 briques qui ont été incinérés au cours de cette cérémonie qui s'est déroulée en présence du juge d'instruction ainsi que des représentants du parquet du pole spécialisé dans la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisé du Tribunal de grande instance hors classe de Niamey.
Avant de procéder à l'incinération de la drogue, le ministre de la Justice et Garde des sceaux a pris la parole pour rappeler les dispositions de l’ordonnance du 23 septembre 1999 relative à la lutte contre la drogue qui en son article 142, définit les procédures et conditions dans lesquelles les produits saisis peuvent être détruits. Le Ministre Ikta Abdoulaye Mohamed a aussi saisi l'occasion pour expliquer que "la récurrence des trafics des drogues, au -delà de l’image négative qu’elle renvoie de notre pays, est source d’insécurité du fait notamment des moyens considérables qu’elle génère et qui servent à alimenter les groupes armés terroristes qui écument la sous-région". Selon le ministre, "en raison des effets néfastes de la drogue sur les économies, sur la santé et sur la jeunesse, tous les moyens doivent être déployés pour lutter contre les trafics auxquels elle donne lieu et c’est ce à quoi s’emploie le gouvernement à travers les services mis en place, notamment l’ORCTIS qui fournit des efforts considérables dans la recherche et l’arrestation des trafiquants dont les actions sapent les fondements de la paix sociale et de la sécurité".
Le Ministre de la Justice qui a tenu à remercier les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement dans la lutte contre le trafic international de drogue a lancé un appel pour ‘’plus de coopération entre les Etats pour lutter efficacement contre tous les trafics, en particulier celui de la drogue’’.
Dans le même sillage, son homologue de l’Intérieur, a aussi fait une brève intervention dans laquelle il a rappelé que "le Niger n’est pas producteur de ces substances même s'il est aujourd'hui envahi par l’action du narcotrafic et qu’il se retrouve seul à devoir affronter du fait de la position géographique et de la faiblesse des systèmes de surveillance en aval dans la sous-région". Il a aussi mis en avant tous les efforts que déploient le Niger pour lutter contre ce fléau avant de saluer les responsables et agents de l'OCRTIS pour leur engagement ainsi que les autres Forces de défense et de sécurité (FDS) pour leur dévouement à démanteler les réseaux de trafiquants de drogue et autres substances illicites.
Pour sa part, le Directeur de la police scientifique et technique, Moustapha Tahirou, a expliqué le processus du travail technique qui s'est déroulé lors cette cérémonie qui, selon lui, est ‘’pluridisciplinaire et transparent et qui a été fait par la justice, l’ORCTIS, la police scientifique et Interpol, le tout devant la presse’’.
Il faut noter qu'avant la destruction symbolique d'une première partie de la drogue, c'est tout un travail technique a été déployé et a consisté au pesage, à l’identification et à l’échantillonnage de la cocaïne avant que le lot d'échantillons ne soit remis au juge d’instruction.
Rappelons que c'est le 03 janvier dernier que cette saisie record a été faite après plusieurs semaines d'investigations. la cargaison provenait du Mali avec comme destination la Libye et par la suite l'Europe. Au moins trois (03) personnes, dont le maire de Fachi (Région d'Agadez) et son chauffeur ont été interpellées ainsi qu'une troisième personne à Maradi. D'autres personnes membres du réseau international opérant dans plusieurs autres pays sont aussi activement recherchés.
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
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