Evènements tragiques de Téra: le Président Bazoum parle de dysfonctionnements, de manipulations et évoque des enquêtes au Niger et en France
Le Président Bazoum Mohamed a évoqué pour la première fois, dans son message à la nation du vendredi 17 décembre à la veille du 63e anniversaire de la Fête République, les tragiques évènements du 27 novembre dernier de Téra où la tentative de blocage d'un convoi de la force française Barkhane par des manifestants a fait trois (3) morts et plusieurs blessés. S'il a reconnu des dysfonctionnements dans le cadre de l'opération de maintien de l'ordre, il a aussi dénoncé des manipulations dont les responsables seront identifiés et sanctionnés. Le Chef de l'Etat a aussi annoncé avoir exigé une enquête auprès des autorités françaises. Des annonces qui implicitement donnent des indications sur les raisons du départ d'Alkaché Alhada de l'Intérieur et le départ du général Wakasso de la tête de la gendarmerie nationale qui ont été prises par le pouvoir de Niamey au lendemain de ces violentes manifestations.
Comme on le dit, c'est dans les détails que se cache le diable! Dans son message à la nation du vendredi 17 décembre 2021 à la veille de la célébration du 63e anniversaire de la proclamation de la République du Niger, le Président Bazoum Mohamed a abordé les tragiques évènements du 27 novembre dernier de Téra. Dans ce message, il a implicitement expliqué les raisons de certains évènements qui se sont passés lors des manifestantations ainsi que certaines qui ont suivi comme le départ du ministre Alkaché Alhada de l'Intérieur ainsi que le remplacement du général Wakasso du Haut commandement de la gendarmerie nationale.
Après avoir réitéré sa compassion à l'endroit des familles des victimes, le chef de l'Etat a déclaré que ce qui s'est passé résulte de dysfonctionnements fâcheux. En effet, le dispositif du maintien ce jour-là à Téra relève d'un "dysfonctionnement fâcheux". En effet, a admis le chef de l'Etat, "le dispositif du maintien de l'ordre mis en place à Téra pour assurer le passage du convoi militaire français en route pour le Mali a été largement insuffisant". Le président a ensuite annoncé qu'il a ordonné une enquête par les services compétents du pays afin d'identifier ces dysfonctionnements et situer les différentes responsabilités. "Cette enquête va également permettre d'identifier ceux qui ont organisé cette manifestation illégale et qui porte la responsabilité morale de la mort de ces jeunes", a ajouté le Président de la République.
En attendant la fin de l'enquête annoncée par le Chef de l'Etat, cela explique implicitement les mesures prises au lendemain de ces tragiques évènements avec le départ de Alkaché Alhada du ministère de l'Intérieur pour celui du commerce car c'est ce département qui est en charge de l'opération du maintien de l'ordre. Il pourrait aussi expliqué le départ le même jour du général de brigade Ibrahim Wakasso, du Haut commandement de la gendarmerie nationale, le corps dont les éléments assuraient l'escorte du convoi militaire.
Des enquêtes en cours pour situer les responsabilités
Dans son message à la nation, le Président Bazoum a aussi fait savoir que ce convoi est déjà passé 31 fois par Téra, sans la moindre petite difficulté. "Un convoi de ce genre quittant Ndjamena pour Gao a toujours traversé le Niger de Nguigmi à Ayerou, sans encombre", a indiqué le Chef de l'Etat pour qui, "en vérité, ce qui s'est passé procède d'une manipulation orchestrée à travers les réseaux sociaux par des personnes dont aucun fils ou frère ne pouvait être exposé au moindre risque à Téra". Un argument déjà développé par la majorité au pouvoir qui, sans l'indiqué clairement, pointe du doigt l'opposition politique qui "cherche désespérément à déstabiliser le régime" en exploitant toutes les situations.
"S'agissant des militaires français", a aussi déclaré Bazoum Mohamed, "j'ai exigé des autorités françaises qu'elles ouvrent une enquête en vue de sanctionner ceux qui ont été coupables d'actes répréhensibles".
Pour le Président de la République, sur la question de la lutte contre le terrorisme, "l'intérêt de notre pays réside dans notre capacité à regarder dans la même direction afin d'éviter les conflits intercommunautaires d'une part et renforcer notre cohésion nationale, d'autre part". Selon lui, c'est à cette condition que le Niger traversera cette zone de turbulence par laquelle passent les pays du Sahel depuis un certain temps. "Les postures politiciennes n'ont pas lieu d'être face à ce défi, si dangereux", a estimé le Président Bazoum qui a souligné qu'en ce qui le concerne et conformément à l'éthique inhérente à ses responsabilités, il ferai tout ce qu'il doit faire pour renforcer la cohésion nationale et faire en sorte que "notre pays soit plus uni, plus fort et qu'il sorte à terme vainqueur de cette épreuve". Comme toujours, le diable se cache dans les détails car "ce qu'un président doit faire", cela veut dire beaucoup de choses...
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
Commentaires
C'est une insulte que vous faites