Enseignement professionnel et technique au Niger : le Président Bazoum dénonce une gouvernance « lacunaire » et promet de « rectifier les choses »
Le Président de la République Mohamed Bazoum a rencontré, ce vendredi 1er Octobre 2021 à Niamey, les acteurs et les partenaires techniques et financiers du Niger dans le domaine de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Cette rencontre a pour objectif de faire l’état des lieux du secteur et envisager des perspectives en vue d’apporter des améliorations.
Au cours de cette rencontre, le Président Mohamed Bazoum a reconnu que « nous avons un système[éducatif, ndlr] qui ne fonctionne pas bien, pour lequel nous avons pu faire beaucoup d’efforts en mettant des ressources importantes, en particulier ces dix (10) dernières années » mais dont les « résultats sont tout simplement mitigés, parce que la gouvernance de ce secteur a été particulièrement lacunaire ».
« Il nous faut par conséquent rectifier les choses », a-t-il indiqué, avant d’expliquer que c’est pourquoi « nous avons décidé que nous nous retrouvions ici ensemble » pour prendre « la mesure des défis et susciter chez les uns comme chez les autres le même engagement et la même volonté de faire face à ces défis ».
Selon le Ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, le Niger mise sur ce secteur pour faire reculer la pauvreté.
Selon cette source, le pays compte plus de 1.286.904 d’adolescents qui n’ont jamais eu accès à la scolarisation, et autant d’adolescents déscolarisés. Ces deux catégories de citoyens, note, le ministère, sont en besoin de formation.
Pour assurer cette formation, le Niger dispose actuellement de 375 établissements et centres de type formel, dont 275 centres de formation aux métiers, installés dans les communes ;78 collèges d’enseignement technique dans les départements et arrondissements communaux ; 10 lycées techniques socioprofessionnels ; 13 centres de formation professionnelle et technique, …
Cependant, précise le ministère de tutelle dans un rapport, « le développement de l’enseignement technique et professionnel est handicapé par l’insuffisance criarde de ressources humaines, financières, infrastructurelles et matérielles ». D’où la nécessité de fédérer les initiatives de tous les acteurs (Etat, secteur privé et partenaires techniques et financiers), suggère le rapport.
« Je voudrais vraiment insister auprès de nos partenaires pour qu’ils considèrent que s’il y a un domaine dans lequel ils doivent intervenir pour nous soutenir, c’est bien celui-là », a lancé le Président Bazoum, expliquant « qu’en effet, ma conviction, c’est que le développement de notre économie passe nécessairement par les investissements que nous pouvons faire en terme de capital humain à travers le dispositif de l’enseignement professionnel et technique ».
« L’enseignement professionnel et technique va surtout être déterminé par la capacité que nous avons de mobiliser des ressources financières et de les utiliser rationnellement », a indiqué le Chef de l’Etat Nigérien à l’endroit des partenaires, avant de poursuivre en ajoutant que « votre contribution pourrait être très utile lorsque justement nous pouvons définir une approche rationnelle ».
« Je voudrais vraiment vous demander de vous mobiliser à nos côtés parce que la problématique du chômage des jeunes, sa solution, c’est justement les efforts que nous pouvons faire pour changer les choses dans le système de la formation professionnelle et de l’enseignement technique », a insisté le dirigeant nigérien.
Intervenant à son tour, le Ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, M. Kassoum Maman Moctar, a indiqué que cette rencontre d’échange constitue « la preuve irréfutable » de la « ferme détermination », ainsi que de « l’engagement personnel » du Président de la République Mohamed Bazoum pour la revalorisation du secteur de l’éducation et au-delà du capital humain.
« Je vous félicite d’avoir lancé cette initiative et salue votre volonté politique résolue de mobiliser davantage d’acteurs et de partenaires au développement pour ce sous-secteur porteur de croissance économique, mais qui fait face à des défis liés, d’une part, à la prise en charge d’une masse critique de scolaires, de non scolarisés et apprentis, et d’autre part, lié à la mise à disposition sur le marché de l’emploi des compétences techniques et professionnelles solides en nombre suffisant (…) », a-t-il ajouté.
« C’est pour moi l’occasion de saluer les partenaires techniques et financiers du secteur de l’éducation et de la formation qui ne cessent d’accompagner notre ministère dans l’atteinte de ses objectifs en matière de l’amélioration et l’accès de la qualité », a ajouté le Ministre Moctar.
S’exprimant au nom des tous les partenaires techniques et financiers, la Cheffe de mission de l’Européenne au Niger et cheffe de fil des partenaires, Mme Elena Denisa-Ionete, a réaffirmé la disponibilité des partenaires à accompagner le Niger dans son élan de redressement de ce secteur.
ANP
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