Levée de l’interdiction de la circulation des motos dans la région du fleuve : à Makalondi, un ouf de soulagement pour la population
Privée de la circulation des motos et tricycles pendant plus de trois (3) ans, la population de la région de Tillabéri se trouve aujourd’hui dans une ambiance bon-enfant car le gouvernement nigérien a décidé de la levée de l’interdiction de la circulation des motos à compter de ce 1er septembre 2021. C’est le Ministre de la Défense Nationale, M. Indatou Alkassoum , qui en avait fait l’annonce il y a quelques jours lors de sa visite à Darey Dey où il est allé présenter les condoléances du gouvernement suite à l’attaque des terroristes ayant occasionné la mort de trente-sept (37) villageois.
Depuis ce mercredi 1er septembre, les engins à deux roues peuvent de nouveau circuler dans la région de Tillabéri. Cette initiative de l'Etat, bien que temporaire et sous certaines conditions, est accueillie à bras ouvert dans le département de Torodi en général et dans la commune rurale de Makalondi en particulier. En effet, la commune rurale de Makalondi est la dernière commune à être créée au Niger et son économie repose essentiellement sur l’agriculture ; l’élevage et le petit commerce. Toutes ces activités, notamment le petit commerce, se pratiquent surtout avec les motos, la zone étant essentiellement rurale et surtout frontalière du Burkina Faso. Les engins à deux roues jouent donc un rôle primordial dans le développement socio-économique et culturel de la localité.
Pour rappel, la commune compte cinq (05) marchés hebdomadaires et plus de cinq marchés limitrophes se trouvant dans d’autres communes du Niger ou au Burkina Faso et dont les motos constituent les moyens de transport les plus prisés. Avec l’interdiction de la circulation des motos, l’économie de la commune s’était totalement effondrée et certains marchés était obligés de fermer par manque de moyen de mobilité pour les forains.
Selon un ressortissant de la commune qui a préféré garder l’anonymat, « cette levée de l’interdiction de la circulation des motos constitue une grande chance non seulement pour la population, mais aussi pour l’Etat lui-même ». Pour la population, estime-t-il, « les activités vont reprendre comme à l'accoutumée et l’économie locale sera relancée ». Et pour l’Etat, « la plupart des jeunes égarés à cause de la pauvreté seront occupés et la lutte contre le terrorisme sera gagnée car les complicités vont diminuer et probablement ce sera même la fin du terrorisme dans la zone et au-delà dans la région », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les motos jouent un rôle important dans le transport des malades dans la commune rurale de Makalondi. Suite à l’arrêt des motos, les femmes enceintes et malades ; les enfants ; bref tous les malades étaient transportés vers les centres de santés avec les moyens de bord notamment les charrettes et parfois à dos d’ânes.
Ce 1er septembre qui marque l’entrée en vigueur de la fin de la mesure d’interdiction constitue donc un véritable ouf de soulagement pour la population de Makalondi qui malgré les menaces sécuritaires, ont salué cette décision des autorités bien que sous conditions.
Une aubaine pour les collectivités territoriales
Au-delà de l’aspect social de cette levée de l’interdiction de la circulation des motos, il faut aussi noter que les mairies ont eu une porte ouverte pour la mobilisation des ressources internes qui leurs posaient des problèmes. En effet, la levée temporaire de cette mesure pour un mois d’essai, s’accompagne de certaines conditions notamment l’identification de tous les détenteurs des motos de la commune et le paiement de la vignette et autres taxes ou redevances. A cet effet, la commune de Makalondi a demandé à chaque détenteur de moto de payer 2.200F afin d’être identifié dont 2 000F pour la taxe moto de l’exercice 2021 et 200 F pour le timbre de la « FICHE MOTO ». Ce qui du coup permettra à la commune d’améliorer ses ressources contrairement aux années antérieures où à cause de l’insécurité, ni la taxe municipale, ni la taxe de marchés ne rentraient dans les caisses de la commune. La municipalité ne fonctionnait qu’avec les impôts rétrocédés et l’appui des partenaires au développement.
T.Zakari (actuniger.com)
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