Entreprenariat des jeunes : des « succès stories » qui stimulent la lutte contre le chômage des jeunes grâce aux initiatives du PRODEC et de ses partenaires
En 2021, sur financement de la Banque Mondiale, le Projet de développement des Compétences pour la Croissance (PRODEC) en collaboration avec l’Agence Nigérienne pour la Promotion de l’Emploi (ANPE) et le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) a accompagné plus de deux-cents (200) jeunes nigériens scolarisés des niveaux moyen et supérieur, déscolarisés et non scolarisés dans divers métiers à travers une formation professionnelle. Certains dans la reconversion au Centre de Perfectionnement des Travaux Publics (CPTP) et d’autres dans la formation sur les Sites d’Apprentissage Agricole (SAA). Cet accompagnement du PRODEC se veut un levier pour permettre aux jeunes d’intégrer la vie socio-professionnelle.
Au Niger, des secteurs d’emploi longtemps négligés par les jeunes sont devenus aujourd’hui les secteurs qui offrent le plus de possibilités d’embauche. Certains jeunes diplômés se trouvent obligés de changer d’ambitions professionnelles en se reconvertissant dans des domaines d’activités porteuses et ainsi accéder à un emploi. C’est l’exemple de Mahamane Abdoul Haydou Hamza, jeune diplômé d’une licence en comptabilité.
Il a suivi une formation en coffrage-ferraillage, une filière du BTP qui offre plusieurs opportunités de carrière au Centre de Perfectionnement des Travaux Publics (CPTP). « Premièrement, nous avons appris les notions de base du génie civil » a raconté le jeune Hamza soulignant qu’il a également par la suite suivi la pratique. « Pour la pratique, nous avons appris à confectionner la ferraille. Réellement, j’ai appris beaucoup de choses » a-t-il ajouté.
Tout en étant au centre de formation, le jeune diplômé en reconversion planifie déjà son futur. « A la fin de ma formation j’ambitionne de créer ma propre entreprise, évoluer dans le secteur du génie civil et créer de l’emploi pour les jeunes nigériens car c’est un métier peu occupé par les nigériens » a indiqué Hamza.
A l’instar de Mahamane Abdoul Haydou Hamza, Ramatou Sani Abba, suit également une formation au Centre de Perfectionnement des Travaux Publics. D’un niveau moyen d’étude, la jeune Ramatou se fait former au métier du staff décorateur. « J’ai commencé le lycée, la classe de seconde et la première. Après je suis venue m’inscrire au centre. J’ai commencé la formation parce que je suis passionnée du métier de staff décorateur depuis mon enfance. C’est pourquoi j’ai choisi d’apprendre ce métier» a-t-elle déclaré justifiant son choix de formation.
De jeunes apprenants en stage de formation en mécanique-auto
Ramatou Sani Abba ignorait l’existence du métier de staff décorateur, sa passion, jusqu’au jour où elle a appris que l’ANPE a lancé un appel à candidature. « C’est ainsi que j’ai commencé ma formation» a-t-elle avancé. Et cela fait quelques mois
qu’elle suit sa formation. « Nous avons appris plusieurs matières. Nous avons appris à préparer le plâtre, fabriquer beaucoup de chose dans ce domaine » a glosé Ramatou.
Autres raisons justifiant le choix de la jeune Ramatou sur le staff et la décoration, c’est un métier très fascinant car on peut apprendre beaucoup de choses et même apprendre à ses proches. « En plus c’est un métier dont la formation est un peu rare au Niger, donc une fois que j’aurais appris je peux apprendre aux autres nigériens » a-t-elle ajouté.
Ambitieuse, Ramatou dit attendre l’obtention de son diplôme pour poursuivre avec le perfectionnement et se mettre à son propre compte. « J’attends après l’obtention de mon diplôme pour chercher du travail et plus tard avec une expertise dans le domaine créer ma propre entreprise. » a-t-elle indiqué.
Aussi lance-t-elle un appel à l’endroit des femmes pour qu’elles-mêmes puissent intégrer le domaine et surtout la femme doit aussi travailler et ne pas rester à ne faire. « La femme doit se battre pour chercher pour elle-même et se dire qu’elle peut faire tout travail que l’homme fait. Surtout avec un tel travail qui n’est pas difficile à accomplir. Je suis vraiment heureuse de cette formation».
Sur le Site d’Apprentissage Agricole (SAA) de Say.
Une formation et un travail contre la tentation de l’exode et de l’aventure
Autre domaine qui offre d’étonnantes opportunités au Niger, c’est l’agriculture. Elle regorge d’énormes potentialités que la jeunesse nigérienne pour exploiter. Conscient de ces atouts, le PRODEC appuie également les jeunes dans la formation ; ceci à travers les Sites d’Apprentissage Agricole.
L’objectif est de développer des compétences pratiques dans l’agro-sylvo pastoralisme afin de reprendre dans le futur les activités familiales ou de démarrer un métier. Une cohorte de 210 jeunes a démarré la formation dans les Sites d’Apprentissage Agricole en fin d’année 2020.
Fait partie de cette cohorte de Kamal Moutari, âgé de 25 ans. Il est ressortissant de Kantché, une commune rurale de la cité de Damagaram, Zinder. Né et élevé dans une famille d’agriculteurs et d’éleveurs, le jeune Kamal n’a pas eu l’opportunité de démarrer une scolarité. Ainsi, non scolarisé, Kamal, s’adonne très tôt à la pratique de l’aviculture pour joindre les ‘’deux bouts’’. «Je pratique l’élevage de la volaille pour subvenir à mes besoins. Présentement j’ai une poule que j’élève de manière traditionnelle et qui pond plusieurs oeufs par semaine» a relevé Kamal.
Ces oeufs, Kamal les vendait au marché de sa commune pour subvenir à ses besoins. Mais ce n’était pas suffisant. « J’ai eu beaucoup de difficultés avec cette activité » a-t-il narré. Lassé de son activité qui ne lui est pas rentable, le jeune
Kamal avait pensé à l’exode dans les pays maghrébins. « J’étais, à un moment, prêt à aller en aventure vers la Lybie ou l’Algérie, pour me débrouiller» a-t-il fait savoir.
Mais sur conseils de ses parents, Kamal est revenu sur sa décision. «Mes parents m’ont dit de patienter car il y’avait un Site d’Apprentissage Agricole (SAA) qui allait être implanté ici, à Kantché. Je me suis dit qu’avec le SAA je peux apprendre à mieux pratiquer l’élevage de la volaille mais aussi des grands ruminants comme les vaches et des petits ruminants» a-t-il sourit.
Ainsi, depuis l’ouverture du SAA de Kantché, sa commune, Kamal fait partie des apprentis de ce site. «On suit des formations. On apprend vraiment beaucoup sur l’élevage notamment comment nourrir et prendre soin de la santé des animaux » s’est-il réjouit ajoutant que l’agriculture, la pisciculture et d’autres font partie intégrante des modules de formation sur les SAA.
Toujours sur le site d’apprentissage, le jeune Kamal Moutari planifie déjà son avenir. «A l’issue de la formation, je souhaiterais pratiquer d’avantage l’élevage et aussi faire bénéficier mon entourage des pratiques apprises » a-t-il conclu.
A l’image de Kamal Moutari, Nana Sabila Ousseini est également apprentie dans un Site d’Apprentissage Agricole à Madaoua dans la région de Tahoua. Avant de venir dans le Site, Nana exerçait déjà une activité génératrice de revenus. Elle intervenait dans la transformation de l’arachide. Une activité qu’elle faisait chez elle à la maison, de façon traditionnelle.
Mais Nana espère que tout changera pour elle avec cette formation. « (…) avec la formation que nous suivons, je pourrais améliorer mes compétences en transformation» a-t-elle indiqué. Pour la jeune Nana, l’amélioration des compétences n’est pas la seule attente. « (…) aussi mieux comprendre comment se fait la production des produits agricoles » a-t-elle souligné. A la fin de la formation Nana Sabila Ousseini compte mettre en pratique tout ce qu’elle a appris dans le Site d’Apprentissage Agricole et subvenir à ses besoins.
Après quelques mois de formations, les jeunes apprentis ont acquis de nouvelles connaissances dans les filières spécifiques du BTP pouvant compléter leurs formations de base afin d’accéder plus rapidement au marché du travail. Pareils pour les apprenants des Sites d’Apprentissage Agricole, à qui il ne reste que quelques semaines pour faire de leurs exploitations familiales, des petites entreprises en agro business.
Concours « Top chef » à l’occasion de la fin de formation de reconversion en Hôtellerie.
IMPACT COM MEDIA Avec l’appui du PRODEC
Commentaires
QUE FOUTENT CES hypocrites de la soci