Massacre de Tchombangou et de Zaroumdarèye : un bilan lourd, en attendant la réaction des autorités
Plus de 24 h après le raid meurtrier d’individus armés contre les villages de Tchombangou et de Zaroumdarèye, dans la région de Tillabéri et près de la frontière malienne, aucun bilan officiel n’a encore été communiqué par le gouvernement. Le ministre de l’Intérieur a certes confirmé l’attaque terroriste menée par des présumés djihadistes et des renforts militaires ont été envoyés dans la zone, mais les circonstances du massacre qui aurait fait près de 70 victimes civiles selon les dernières informations, restent encore floues. Le président Issoufou a présenté ses condoléances sur les réseaux sociaux et certains pays amis ont déjà commencé à présenté leurs condoléances alors que l’opinion attend toujours le bilan officiel ainsi que les mesures prises par les autorités.
Des scènes d’horreur montrant des victimes civiles, notamment des enfants et des femmes, des habitations incendiés et des populations qui fuient la zone par peur des représailles : telles sont les tristes images qui envahissent depuis quelques temps les réseaux sociaux et qui témoignent de l’ampleur de la barbarie qui a eu lieu le samedi 2 janvier à Tchombangou et de Zaroumdarèye, à quelques kilomètres de Mangaizé, dans le département de Ouallam (Région de Tillabéri). Aux environs de 9H00, des hommes armés ont, en effet, pris pour cible ces deux villages situés pas très loin de la frontière malienne, massacrant des dizaines de civils et incendiant tout sur leur passage. Les dernières informations des sources locales et sécuritaires font état de près de 70 victimes et des dizaines de blessés enregistrés même si 24h après les faits, aucun bilan officiel n’a été communiqué par le gouvernement. Les blessés ont été également enregistrés et évacués vers les principaux centres de santé de la zone situé à la lisière de la zone dite des 3 frontières et où opèrent plusieurs groupes se réclamant djihadistes notamment le JNIM et l’EIGS. Le ministre de l’Intérieur Alkaché Alhada a certes confirmé à certains médias internationaux l’attaque meurtrière mais sans en dire plus, en attendant certainement d’établir les premières conclusions des investigations.
Dans un post sur les réseaux sociaux, le Président Issoufou Mahamadou a présenté ses condoléances aux populations de Tchombangou et Zaroumdarey, « suite à l’attaque lâche et barbare de leur village ».
Je voudrais au nom du peuple nigérien et en mon nom propre adresser nos condoléances les plus émues aux populations de Tchombangou et Zaroumdareye, suite à l’attaque lâche et barbare de leur village. Que l’âme des disparus repose en paix et prompt rétablissement aux blessés.
— Issoufou Mahamadou (@IssoufouMhm) January 3, 2021
Dans un communiqué, la république de Turquie à travers son ministère des Affaires étrangères a également adressé ses condoléances aux autorités et au peuple du Niger. « Nous sommes profondément attristés par la nouvelle que de nombreuses personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées dans une attaque terroriste perpétré au Niger le 2 janvier contre les villages de Tchombangou et de Zaroumdareye, situés près de la frontière malienne », lit-on dans le communiqué.
Aggravation du contexte sécuritaire et humanitaire
Les circonstances du raid meurtrier restent encore floues mais cette zone fait depuis quelques années face à une amplification des menaces sécuritaires avec la recrudescence des attaques terroristes qui ont fait des centaines de victimes civiles et militaires.
Ce massacre de civils marque un nouveau tournant dans cette guerre contre le terrorisme que mènent les pays du Sahel et particulièrement le Niger, car depuis des mois et malgré l’important dispositif sécuritaire mis en place avec le soutien militaire des forces françaises et américaines, les groupes terroristes sont en train de s’installer et de prendre le contrôle de plusieurs villages où les services étatiques ne sont plus présents depuis quelques temps.
En plus conflits intercommunautaires qui affectent la zone, les groupes terroristes se livrent à une guerre de positionnement dans la même zone où plusieurs combats entre factions rivales sont régulièrement signalés. Dans cette nouvelle guerre, la population est encore pris en otage et paie un lourd tribut, une situation qui vient amplifier les menaces sécuritaires et qui aggrave le contexte sécuritaire déjà marqué par un afflux des déplacés et de réfugiés dans la zone.
A.Y.B (actuniger.com)
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