Crise au Mali : venus en médiateur pour la Cédeao, les chefs d’Etat veni, vici et répartis !
Les cinq chefs d’Etat de la Cédéao qui ont séjourné ce jeudi 23 juillet à Bamako, dans le cadre d’une médiation, sont répartis après une journée de rencontres avec les principaux acteurs de la crise malienne. Aucune décision n’a été prise et il va falloir attendre un sommet extraordinaire prévu pour le lundi 27 juillet prochain pour « des mesures fortes pour accompagner le Mali» comme l’a annoncé le président Issoufou Mahamadou à la fin de la mission qui a laissé un certain goût d’inachevé au sein de l’opinion.
Les Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédeao se réuniront en Sommet extraordinaire, par vidéoconférence, le lundi 27 juillet 2020 pour statuer sur la situation qui prévaut au Mali. C’est la principale annonce qui a été faite par le président Issoufou Mahamadou, président en exercice de l’organisation, à l’issue de la mission de médiation qu’il a conduite ce jeudi 23 juillet 2020 à Bamako en compagnie de ses homologues Muhammadu Buhari du Nigéria, Macky Sall du Sénégal, Alassane Ouattara de la Côte d’ivoire et Nana Akufo-Addo du Ghana. En compagnie de l’envoyé spécial de la Cédéao pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, et du président de la Commission, Jean-Claude Kassi Brou, ils ont passé la moitié de la journée à écouter les principaux acteurs de la crise politique qui secoue le Mali depuis juin dernier. « Nous allons rendre au compte au Sommet des chefs d’Etat et des mesures fortes seront prises pour accompagner le Mali », a annoncé le chef de l’Etat nigérien à l’issue de la mission qui s’est prolongée dans la soirée.
Les lignes n’ont pas bougé selon l’Imam Dicko, fer de lance de la contestation
Après des échanges avec le président contesté Ibrahim Boubacar Keita (IBK), les représentants de la majorité présidentielle, de la société civile et de l’opposition regroupée au sein du Mouvement du 5 juin (M5-RFP), la médiation s’est achevée sur un goût d’inachevé. Au sortir de la rencontre, les opposants au président IBK ont indiqué avoir réitéré leurs positions aux chefs d’Etat de la Cédéao. Dans le mémorandum préparé à l’intention de la mission de haut niveau, le M5-RFP a rappelé sa mission qui est celle « de sauver le Mali d’une inéluctable disparition en tant qu’Etat, Nation, Démocratie et République laïque sous la gouvernance chaotique de M. Ibrahim Boubacar Keita dont il demande la démission et de celle de son régime ». D’après le mouvement des contestataires, le président IBK « avec sa famille et ses amis, a mis en place un véritable système de captation des richesses nationales, de mainmise sur l’appareil d’Etat et sur l’administration publique, de prise d’intérêts personnels dans tous les secteurs économiques et financiers. Cette façon de gérer a empêché l’Etat d’assumer ses fonctions régaliennes de sécurité et de développement, et a conduit le Mali au bord du gouffre et compromet la stabilité dans le Sahel ». Pour le M5-RFP, l’actuel chef de l’Etat malien « manque manifestement de leadership et de capacité à présider aux destinées du Mali en tant que Nation en crise ».
L’influent leader religieux, l’Imam Mahmoud Dicko, a été plus explicite. « Je respecte la CEDEAO mais, les maliens ont pris leur destin en main », a-t-il indiqué au sortir de son entretien avec les dirigeants de la Cédéao qu’il a invitée à être « la Cédeao des peuples et non d’un régime ». « Nous sommes un peuple debout et résistant mais pas résigné. Ce que vous voulez imposer ne passera pas au Mali. Soyez avec le Mali et non IBK car le Mali ne se soumettra jamais », a averti le fer de lance de la contestation.
Devant les positions tranchées qui ont été affichées par les opposants, les chefs d’Etat de la Cédeao ont été assez prudents pour ne pas prendre des décisions en attendant le Sommet extraordinaire de lundi prochain. Le président Issoufou Mahamadou a annoncé que le dialogue est toujours maintenu et qu’un compromis est encore possible. Rendez-vous est pris pour le lundi 27 juillet 2020.
A.Y.B (actuniger.com)
Commentaires
Le Pr
Je pense que le Mali sera un bon exemple pour les pays africains. Soyez fiers de vous chers maliens.