Eco: après les inquiétudes de Buhari, le Nigeria et la Cédéao tentent d’aplanir les divergences
Le chef de la diplomatie nigériane et son homologue des finances ont rencontré, jeudi 25 juin, le président de la Commission de la Cédéao. Au menu des échanges, aplanir les divergences sur la monnaie unique de la Cédéao, à quelques pas de l’entrée en vigueur prochaine de l’Eco dans la zone UEMOA. Une décision qui, selon le président Buhari, risque de provoquer « la dislocation du bloc régional».
« Il n'y a pas de division dans la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) entre les pays anglophones et francophones dans la tentative du bloc régional d'instaurer une monnaie unique », a déclaré Geoffrey Onyema, le ministre des Affaires étrangères du Nigeria. Jeudi dernier, en compagnie de la ministre des Finances, Zinab Shamsuna, le chef de la diplomatie nigériane s’est entretenu avec une délégation de la Commission de la Cédéao, conduite par son président, Jean-Claude Kassi Brou. Au menu des échanges, faire le point sur l’état d’avancement du processus d’instauration d’une monnaie unique au sein de la Cédeao.
La rencontre est loin d’être fortuite puisqu’elle intervient quelques jours après des déclarations polémiques du président nigérian sur l’entrée en vigueur de l’Eco au sein des 8 pays membres du bloc francophone regroupés au sein de l’UEMOA. Le 23 juin dernier, dans une série de tweets, Muhammadu Buhari a, en effet, fait part de sa préoccupation sur cette décision des pays membres de l’UEMOA d’abandonner le franc CFA pour l’Eco, dès le 1er juillet et avant celle adoptée par la Cédéao. Une décision annoncée le 21 mars dernier à Abidjan par le chef d’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouatarra (ADO), en sa qualité de président en exercice de l’époque de l’UEMOA, qui était ce jour-là, en compagnie du président français Emmanuel Macron.
La douche froide de Buhari
Le président nigérian a fait savoir qu’il a l’impression que la zone Uemoa souhaite adopter l’Eco en remplacement de son franc CFA avant les autres États membres de la Cedeao. « Il est préoccupant que ceux avec qui nous souhaitons entrer dans une union fassent des pas importants sans nous faire confiance pour en discuter », a poursuivi Buhari, qui a certes souligné que son pays « soutient pleinement et s’engage en faveur d’une union monétaire avec les bons fondamentaux – une union qui garantit la crédibilité, la durabilité et la prospérité et la souveraineté régionales globales ». Cependant, a-t-il précisé, « nous devons faire les choses correctement et garantir le respect absolu des normes fixées».
« Nous devons également communiquer efficacement avec le monde extérieur. Nous avons tous tellement misé sur ce projet pour laisser les choses à la simple commodité et à l’opportunisme. Nous devons procéder avec prudence et nous conformer au processus convenu pour atteindre notre objectif collectif tout en nous traitant mutuellement avec le plus grand respect. Sans cela, nos ambitions pour une Union monétaire stratégique en tant que bloc de la Cedeao pourraient très bien être gravement compromises». Muhammadu Buhari
Aplanir les divergences
Ces propos de Buhari, à quelques semaines de l’entrée en vigueur de l’Eco au sein de la zone Uemoa, ont fait l’effet d’une douche froide sur le processus d’intégration monétaire au sein de la Cédéao. La rencontre entre les membres du gouvernement nigérian et la délégation de la Commission de la Cédéao a visé donc à aplanir les divergences. Au sortir de la rencontre, le chef de la diplomatie nigériane a d’ailleurs fait savoir qu’un sommet des chefs d’Etats et de gouvernement de l’organisation régionale sera prochainement convoqué sur a question et surtout pour s’assurer que tous les pays membres de la Cédéao sont sur la même longueur d’onde.
A.Y.Barma (actuniger.com)
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Comment voulez-vous que le Nigeria prenne des d