Côte d’ivoire : sur les traces du président Issoufou, ADO sort par la grande porte et montre la voie à Condé
Le président ivoirien a annoncé ce jeudi à Yamoussokro, qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. Alassane Dramane Ouattara (ADO) renonce donc à briguer un 3e mandat, une décision saluée en Côte d’Ivoire et au delà, à l’heure où la réforme constitutionnelle initiée par Alpha Condé en Guinée, augure de nouveaux troubles politiques dans le pays.
C’est la clarification tant attendue en Côte d’ivoire ! Après avoir longtemps entretenu le flou sur ses intentions, le président ADO a annoncé qu’il renonce à briguer un 3e mandat. Le chef de l’Etat ivoirien ne se présentera donc pas à la prochaine présidentielle, qui est prévue le 31 octobre 2020. Il l’a assuré ce jeudi 5 mars à Yamoussokro, la capitale politique, devant les membres de l’Assemblée nationale et du Sénat, réunis en Congrès.
Dans son discours, ADO s’est également engagé à réunir les conditions d’une passation du pouvoir d’un président démocratiquement élu à un autre, « pour la première fois dans l’histoire de notre pays », a ajouté le président ivoirien.
« Je voudrais annoncer solennellement, que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération. Je n'ai certainement pas tout réussi mais les résultats sont là. J'ai donné le meilleur de moi-même, pour mes compatriotes; parce que j'aime mon pays. Je veux assurer les conditions d’une passation du pouvoir d’un Président démocratiquement élu à un autre, pour la première fois dans l’histoire de notre pays ».
A 78 ans, Alassane Dramane Ouattara, élu en 2010 et réélu en 2015, sort donc par la grande porte de l’histoire politique ivoirienne. L’incertitude qui prévalait jusque-là a provoquée un climat politique assez tendu ces derniers mois, en prélude à la présidentielle d'octobre, qui se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait quelques 3.000 morts.
Après Issoufou, ADO donne le bon exemple à Condé
L’annonce du Président a été bien accueillie au sein de l’opinion ivoirienne et au delà. « Je suis fier de ce grand homme et heureux de le côtoyer. Un grand africain qui donne d'espérer en notre continent », a par exemple réagit, Ahmed Bakayako, le ministre de la Défense et un des potentiels dauphins les plus en vue du président sortant. Sur les réseaux sociaux ou dans la presse locale et internationale, l’annonce a été aussitôt relayée et saluée à travers divers commentaires qui encensent cet acte qui écarte au pays les risques d’un nouveau saut dans l’inconnu. Avec cette décision, ADO a donné un signal fort, dans la droite ligne du président nigérien Issoufou Mahamadou qui a également annoncé sa décision de quitter le pouvoir en 2021, au terme de ses deux mandats légaux. La preuve d’une vitalité démocratique qui émerge en Afrique, principalement de l’ouest. Le mauvais exemple, c’est certainement la Guinée qui est actuellement sous le feu des projecteurs en raison de la voie que veut suivre le président Alpha Condé pour se maintenir au pouvoir après deux mandats, aux antipodes de ses pairs du Niger et de la Côte d’ivoire.
Il reste pour le président ADO, à organiser le scrutin dans les meilleures conditions pour réussir sa sortie. A la tête du RHDP, il va devoir gérer sa succession au sein de sa propre formation politique. Bien que l’actuel premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, fait office de dauphin favori, d’autres prétendants sont aussi à l’affut de la moindre opportunité.
La course à la magistrature suprême en Côte d’ivoire va s’animer dans les prochains jours, et avec cette annonce, l’ancien premier ministre de Félix Houphouët-Boigny rabat les cartes des pronostics politiques pour la prochaine présidentielle, et surtout met la pression sur les autres probables prétendants notamment ses ex-alliés, l’ex président Henri Konan Bédié du PDCI, et l’ancien chef rebelle, Guillaume Soro.
A.Y.B (actuniger.com)
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