Point de presse : le Président du REJEA appelle à une révision tarifaire du prix de l’eau afin de supporter les plus pauvres
Le Président du Réseau des Journalistes pour l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement (REJEA) Ousmane Dambadji a animé un point de presse ce lundi 31 décembre 2018 à la Maison de la presse du Niger. C’était en présence de plusieurs représentants des organisations de la Société Civile et de nombreux journalistes de la presse publique et privée.
L’objectif était d’apprécier la performance du secteur de l’eau au Niger, relever les défis et proposer des solutions de réformes afin de permettre aux ménages pauvres d’accéder à cette ressource rare. Les préoccupations du REJEA sont entre autres, de susciter auprès des plus grands consommateurs d’eau un élan de solidarité nationale en vue d’une plus grande mobilisation pour son financement. En tant que droit humain, cette question est au centre de la préoccupation du réseau, selon Dambadji Ousmane.
Avant son exposé, le président du REJEA a d’abord reconnu les efforts énormes réalisés par le gouvernement pour la prise en charge de l’accès à l’eau du plus grand nombre, en milieu urbain et semi urbain. Pour rappel, de 2001 à 2017, l’Etat du Niger a mobilisé et investi plus de 212 milliards de FCFA à travers des projets et programmes d’alimentation en eau potable. Ce qui a amélioré les indicateurs de performance du pays dans le secteur. A titre d’exemple, en 2001, seulement 1.214.250 ménages étaient connectés au réseau de distribution de l’eau potable. Grâce aux efforts réalisés, plus de 3.274.780 ménages étaient raccordés au réseau. Mieux, le 09 Mai 2017, le gouvernement du Niger a adopté le programme sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement (PROSEHA). C’est un programme qui augmentera les chances des populations urbaines et rurales d’accéder à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030.
Pour joindre l’utile à l’agréable, l’Etat du Niger subventionne depuis de longues années les familles pauvres pour accéder à l’eau potable. C’est ce qui a permis de stabiliser le prix du m3 de la tranche sociale à seulement 125 FCFA.
Mais ces efforts, qui se font le plus souvent sur des prêts exorbitants nous interpellent tous. Selon Dambadji Ousmane, au nom de la solidarité nationale, ce sont normalement les plus riches qui doivent prioritairement mettre la main à la poche, et payer plus, pour contribuer à pérenniser ces investissements massifs et permettre ainsi aux tarifs sociaux de ne pas être revus.
Mieux, en finançant l’eau au prorata de leur gaspillage de cette denrée précieuse, ils permettront à l’Etat non seulement de pérenniser ces investissements, mais aussi d’élargir la desserte à un plus grand nombre.
C’est pourquoi il a appelé les plus fortunés à prendre à bras le corps cette question. Il a aussi lancé un appel à la société civile et aux journalistes pour des plaidoyers auprès des décideurs pour une nouvelle réforme des tarifs actuellement en vigueur, en vue de prendre en compte ce déséquilibre entre les plus pauvres et les plus riches dans le financement de l’eau : « Les plus riches doivent être davantage taxés pour financer les investissements et rendre la denrée disponible pour les pauvres », a-t-il dit.
Ibrahim Manzo, REJEA
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