Amadou BOUKAR, Président de l'association YALI Niger : « La campagne GoodCitizen vise à insuffler un changement positif de comportements ».
C’est ce mercredi 28 février que l’Association YALI Niger (Mandela Washington Fellowship for Young African Leaders Initiative) boucle sa campagne “GoodCitizen”, “Laabizé”, “CitoyenModèle” au cours d’une cérémonie solennelle au Palais des Congrès. Pendant plusieurs mois, l’association a initié plusieurs actions sur toute l’étendue du territoire national pour promouvoir la citoyenneté responsable. A cette occasion, Actuniger a rencontré Amadou Boukar, président de YALI Niger, qui nous présente à travers cet entretien les objectifs de la campagne, les résultats enregistrés ainsi que les perspectives de l’engagement de l’association.
Présentez-nous la campagne « GoodCitizen, Laabizé, DanKassaa CitoyenModèle » ?
Dans le cadre de la poursuite de ses activités, l’association YALI Niger a lancé le 26 mai 2017 la campagne dénommée #GoodCitizen #Laabizé #DanKassaa #CitoyenModèle. La campagne a porté sur la sensibilisation, l’information, l’éducation entre autres des populations des 7 régions du pays dans le but d’aboutir à un changement positif de comportements. Elle s’est déclinée sous forme de plusieurs activités adaptées au contexte socio-économique de chacune des 7 régions du Niger et a été menée par le réseau YALI Niger.
En quoi a consisté concrètement la campagne ?
Concrètement, l’association YALI Niger à travers ses membres a procédé au renforcement de capacités des jeunes en entreprenariat et en leadership sur la base des formations qu’eux-mêmes ont reçu aux USA et au Sénégal en les adaptant au contexte social de chacune des régions, à la promotion des citoyens modèles à travers les réseaux sociaux pour inspirer les jeunes et à la réalisation de plusieurs activités communautaires. Ces dernières ont consisté principalement à la réfection de 7 tableaux scolaires à Maradi, la réhabilitation de bornes fontaines dans 2 écoles à Diffa ainsi qu’une opération de salubrité dans les mêmes écoles, une rencontre de partage avec les jeunes filles initiées au violon traditionnel dans le cadre de la lutte de la migration irrégulière à Agadez, une opération de salubrité au district sanitaire de Mirriah à Zinder, un don de produits pharmaceutiques à la prison de Dosso, et la plantation d’espèces locales, l’élagage sur un site de récupération et un don de matériels de jardinage à Tillabéry.
Vous mettez l’accent dans votre campagne à un changement de comportements ou plutôt à l’adoption de comportements civiques, ce qui suppose un changement de mentalité. L’objectif n’est-il pas trop ambitieux au regard de l’ampleur de la tâche ?
L’objectif général de la campagne #GoodCitizen est d’initier un mécanisme de changement positif de comportements. Il s’est agit principalement de faire prendre conscience, d’encourager les jeunes à participer au développement local de leur région, de les pousser à s’intéresser aux questions socio-économiques de leur région. Il convient de dire que c’est un processus qui prend du temps et notre but ultime est de participer et contribuer à ce processus. A ce niveau, nous avons constaté que ce soit via les médias classiques ou les réseaux sociaux que la jeunesse nigérienne a besoin de changement. Plusieurs mouvements comme Nigérien Cyber Citoyen, Jeunesse Active Citoyenne ou encore Cercle Dev se sont organisés pour prôner ce changement positif de comportements tant voulu à travers des actions concrètes. L’association YALI Niger a donc décidé de participer à sa manière à cet ambitieux projet.
Ces derniers temps justement, le changement des comportements et des mentalités revient régulièrement au devant de l’actualité au regard de certaines tendances néfastes qui sont contraires aux habitudes d’un « bon citoyen ». Quelle approche vous parait la plus idoine pour atteindre cet objectif ?
En effet, nous le disions plus haut, les jeunes à travers tout le pays prenne le contrôle sur le sujet de changement de comportements parce qu’effectivement des comportements négatifs aussi ont pris le dessus de manière générale dans le pays. A Niamey par exemple, lorsque des manifestations sont organisées contre une décision gouvernementale jugée impopulaire, des pneus sont brulés sur les bitumes, des feux optiques sont cassés ou encore des voies sont bloquées pendant des heures. Il est constitutionnellement permis de manifester mais la dégradation des deniers publics est contraire à la bonne citoyenneté. Ces biens publics sont la propriété du citoyen et non du Gouvernement, mieux, ils sont construits à partir des impôts que paie le citoyen. Pour procéder au changement de ce type de comportements, la sensibilisation des citoyens sur l’importance de la préservation des biens publics qui sont notre propriété est essentielle. La sensibilisation et l’éducation civique demeurent les approches les plus appropriées.
Avec l’émergence des réseaux sociaux et des NTIC, les pratiques pour une bonne citoyenneté sont mises à rude épreuve. Comment concilier les impératifs d’une bonne utilisation de ces moyens de communication mais aussi de brassage sociale et ceux de comportements responsables et surtout bénéfiques pour le développement du pays ?
L’importance des réseaux sociaux n’est plus à démontrer. Ils font partie de nos vies pour le meilleur et parfois pour le pire. A travers ces canaux, il est facile de faire véhiculer des messages. Ils servent d’outils de travail efficace pour certains, informent, sensibilisent et éduquent les utilisateurs. Nous avons pour des besoins de communication créé des hashtags (#Laabizé #DanKassaa #CitoyenModèle) dans le cadre de la campagne pour les réseaux sociaux et cela nous a permis de mobiliser des jeunes et cela même en région. Cependant, certaines publications peuvent porter atteinte préjudice à la cohésion sociale, à l’unité nationale ou encore à la promotion de comportements négatifs. Nous savons tous qu’internet est un outil puissant et qu’une fois, que nous avons posté des messages ou des photos, il nous est difficile de les contrôler ou de les maitriser. Par conséquent, Il incombe à chaque utilisateur de faire preuve de responsabilité et de les utiliser judicieusement.
Vous arrivez aux termes de cette campagne et des actions que vous menez, quels sont les résultats et comment en évaluez-vous l’impact sur le terrain ?
La mise en œuvre de la campagne nous a permis d’enregistrer des résultats satisfaisants. Plus de 1000 jeunes dans les 7 régions du Niger ont bénéficié de 18 ateliers de renforcement de capacités en leadership, en entreprenariat et en engagement civique, 21 associations régionales de jeunesse se sont engagées dans la campagne avec l’association YALI avec lesquelles nous avonsréalisé21 activités communautaires citées plus haut. La campagne sera bouclée par un sommet de clôture qui aura lieu le 28 Février à 15h au palais de congrès et qui, à la fois, constituera l’étape de Niamey. Le programme du sommet reste en accord avec la ligne directrice de la campagne et se déclinera à travers une action communautaire, une session spéciale que nous avons appelé les Good Citizen Talks et une promotion des citoyens modèles que nous avons rencontrés en région. De ce fait, nous invitons les hommes et les femmes de ce pays à venir massivement échanger, discuter, inspirer et applaudir les citoyens modèles lors de ce sommet.
Commentaires
Nous en avons besoin vraiment,de ce changement de mentalit
KEEP IT UP!!!!!