Les populations de Maradi démentent la famine dans leur région comme rapporté par certains médias
DÉCLARATION DES POPULATIONS DE MARADI
Nous, populations de la Région de Maradi, réunies autour des responsables administratifs, chefs traditionnels, leaders politiques et religieux ; avons suivi avec regret, amertume et consternation, un reportage d’une télévision privée lors de son journal de 20 heures, le vendredi 3 février 2018, reportage selon lequel : nous citons : « les conséquences des mauvaises récoltes de l’année passée commencent déjà a se faire sentir, en effet, ils sont des centaines d’hommes, des femmes et d’enfants de la région de Maradi a fuir la famine et à élire domicile en plein air a Niamey au quartier Wadata ou la grande majorité mendie…. ».
Ce reportage largement repris sur les réseaux sociaux, coïncide avec une période ou notre région, debout comme un seul homme, s’emploie à enrayer un curieux «banditisme religieux » sans précédent attribué à tort ou à raison à ses enfants pour ainsi ternir la prestigieuse réputation de Maradi dans la pratique des sacro-saints principes de l’islam ;
En tout état de cause, les auteurs et complices de ces actes blasphématoires seront, bi’izinilahi ta’ala, dénichés et traduits devant les tribunaux en attendant pour eux, la sanction divine.
Pour revenir au reportage objet de la présente déclaration, son contenu est une série de propos mensongers, diffamatoires et dénués de tout fondement ; propos auxquels nous apportons un démenti formel. Il s’agit ni plus ni moins d’allégation de nature à nuire à l’image et à la quiétude de notre région.
La région de Maradi, grâce a ses prières, l’ardeur au travail de ses populations, les efforts de l’Etat et de la multitude des partenaires qui l’appuient sans relâche a été gratifiée d’un hivernage fécond ; les résultats provisoires de la campagne font ressortir un léger excédent céréalier nonobstant des poches de déficits localisés ça et là.
Au passage, nous nous réjouissons du programme de vente à prix modérés déjà rendu public par le gouvernement et qui s’étale sur huit mois, de février a septembre 2018 ;
Nous avons noté également les annonces des plans d’intervention établis par les agences humanitaires dans le cadre de la mise en œuvre des projets et programmes au profit de nos populations.
Aussi, est-il nécessaire de relever que dans le cadre des achats directs des céréales organisés par l’Etat, nos vaillants paysans producteurs ont vendu à l’OPVN des milliers de tonnes et cette opération suit son cours sur plusieurs marchés de la région.
Selon le Système d’information sur les marchés (SIMAGRICOLE), les prix des céréales dans notre région restent les plus bas et les nombreux marchés modernes de demi-gros, les centres de collecte et les marchés hebdomadaires sont bondés de produits de tout genre et les camions gros porteurs les transportant vont dans tous les sens.
C’est à cette région, aux populations dignes, courageuses et fières d’elles, historiquement connue grenier du Niger en céréales, niébé, arachide et surtout en souchet et sésame, c’est donc à elle qu’on colle l’étiquette de « population mendiante qui peuple la ceinture verte de Niamey fuyant la famine », donc la mort, parce que totalement démunie mais curieusement transportée à Niamey on ne sait par quelle caravane.
Face a ce scandale on ne peut plus insensé, les populations de Maradi s’insurgent contre cet acte non patriotique et mettent au défi ses auteurs d’apportes les preuves du moindre déplacement de la population dû aux mauvaises récoltes de la dernière campagne agricole.
Notre région refuse d’être utilisée par ces oiseaux de mauvais augure qui utilisent le malheur des autres pour une malhonnête mobilisation des ressources à détourner, ou pour un quelconque gain politique.
Au regard de tout ce qui précède, nous, populations de la région de Maradi :
- Demandons au gouvernement d’ouvrir une enquête pour apporter toute la lumière sur les motifs réels de ce reportage ;
- Rassurons l’opinion nationale, internationale et particulièrement les ressortissants de la région de Maradi partout ou qu’ils se trouvent qu’il n’existe à ce jour aucune poche de famine dans la région comme illustré dans le reportage.
- Aussi, à toute fin utile, réservons-nous le droit de porter plainte contre les auteurs de cette supercherie que l’enquête permettra de connaitre, car, il est très fort probable que des individus mal intentionnés se cachent derrière le media ayant commis cette forfaiture.
- Enfin, nous affirmons ici, qu’aucun souci d’une hypothétique amélioration du classement de notre pays pour le respect de la liberté de presse par quelque ONG que ce soit ne nous fera sacrifier notre foi et notre dignité légendaire.
Fait à Maradi le 8 février 2018
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