Nouvelle opération contre les « terroristes » venus du Mali au Niger
Le Niger a monté une nouvelle opération militaire à partir de la région de Tillabéri (ouest) pour mieux combattre les "terroristes" islamistes venus du Mali voisin et auteurs d'attaques sanglantes, a appris samedi l'AFP de source sécuritaire.
« Cette nouvelle force dénommée Dongo (la Foudre en langue locale), est composée d’un bataillon de 245 hommes bien équipés pour combattre les terroristes venant du Mali », a confié à l’AFP cette source sécuritaire.
« Dongo » qui est basée à Tilwa, au nord de la zone de Ouallam (ouest), y remplace l’opération « Zarmaganda » lancée il y a quelques années, a indiqué la source.
Fin décembre 2016, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait annoncé une « réévaluation en cours de l?opération Zarmaganda ».
Selon la radio nationale, le ministre de la Défense, Kalla Moutari, a visité la semaine passée les éléments de l’opération « Dongo ».
« Nous sommes venus constater si les hommes ont pris les dispositions qu’il faut (…) s’ils ont pris possession du matériel (militaire nouveau) mis à leur disposition et si leur moral est au beau fixe », a déclaré le ministre à la radio.
M. Moutari a « constaté beaucoup d?enthousiasme » et « la soif de vengeance » chez ces soldats. Niamey qui a décidé « d’accroitre les moyens matériels » en vue de « combattre l?ennemi » a prorogé vendredi soir de trois autres mois l?Etat d?urgence en vigueur depuis mars dans plusieurs départements des régions de Tillabéri et Tahoua proches du Mali.
Ces deux régions sont devenues très instables en raison de nombreuses attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes visant régulièrement des positions de l’armée et des camps de réfugiés. Mi-mai, l’ONU dit y avoir répertorié « 34 attaques » perpétrées depuis février 2016 par des groupes armés.
Dans cette zone enclavée, les motos sont devenues les principaux moyens de déplacement des assaillants qui se ravitaillent en vivres et carburant sur les marchés locaux, où se dissimulent également leurs informateurs, a expliqué un élu de Tillabéri.
« De telles mesures ont déjà contribué à affaiblir Boko Haram en le coupant de ses sources de ravitaillement », a commenté une source sécuritaire.
Le groupe jihadiste nigérian Boko Haram est actif dans le sud-est du Niger, frontalier du Nigeria. Malgré des frontières considérées comme poreuses, le Niger apparaît comme l’un des pays les plus stables dans une zone en proie aux troubles. Autour du Niger, Mali, Libye et Nigeria notamment sont tous confrontés à des groupes armés jihadistes.
Jeune Afrique
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