La CNDH encourage la poursuite et l'intensification de la lutte contre la corruption dans le strict respect des lois
La Commission Nationale des Droits Humains (C.N.D.H) a rendu public un communiqué de presse, le 3 février dernier sur la situation socioéconomique au Niger. Dans ce communiqué, la CNDH a évoqué des sujets tels que la lutte contre la corruption, la situation de l'école, celle des agents de la Ville de Niamey et le droit de manifestation.
Dans sa déclaration, la Commission nationale des droits humains a souligné le caractère endémique de la corruption qui, selon la CNDH « sape les efforts de mobilisations des ressources internes et externes et freine ainsi le développement du Niger ». la CNDH a fait un rappel des différentes tentatives de lutte contre ce fléau menées depuis l'avènement de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) du 29 juillet 1991, à travers des structures et des opérations comme ''Commissions Crimes et Abus'', ''Lutte contre la Délinquance Economique et Financière'', ''Moralisation des Finances Publiques'', ''Opération Mains Propres'', ''Assainissement''. « Toutes ces initiatives qui auraient pu permettre à notre pays de rentrer dans ses droits sont malheureusement restées inachevées » déplore la CNDH.
La commission a souligné le renforcement par notre pays de son Dispositif Juridique et Institutionnel de lutte contre la corruption et les infractions assimilées à travers notamment l'adoption de la loi N° 2015-02 du 13 janvier 2015 portant Création, Composition, Organisation et Compétence d'un Pôle Judiciaire et des Chambres Spécialisés en matière Economique et Financière et la Loi 2016-44 du 6 décembre 2016, portant Création, Missions, Attributions, Composition et Fonctionnement de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA). Ce qui selon la CNDH, place le Niger parmi les pays les mieux outillés de l'Afrique de l'Ouest dans ce domaine. « La transmission des dossiers ficelés par les services de l'inspection d'Etat et de la HALCIA au Parquet du Pôle Judiciaire Spécialisé en matière Economique et Financière du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey pour suite à donner, constitue un pas important » souligne la déclaration.
C'est pourquoi la CNDH se félicite des efforts fournis et rappelle à tous, le caractère sacré et inviolable des biens publics tels que prévu par les dispositions de l'article 41 de la Constitution du 25 novembre 2010. La commission encourage la poursuite et l'intensification, de cette lutte, dans le strict respect des principes de non-discrimination, d'équité, d'égalité de tous les citoyens devant la loi, des garanties à un procès équitable et de la présomption d'innocence tant au stade de l'enquête qu'au cours du procès. Cependant prévient le communiqué de presse insiste sur l'indépendance des magistrats dans la conduite de cette opération conformément à l'article 118 de la constitution. Aussi, la CNDH condamne d'où qu'elle vienne, toute éventuelle velléité d'intervention ou de trafic d'influence dans le traitement de ces dossiers judiciaires. Elle félicite et encourage les magistrats dans leur noble et délicate mission. Elle exhorte par la même occasion, la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) à promouvoir la coopération internationale, dans le cadre du recouvrement des avoirs volés, l'amélioration de l'assistance technique et l'échange d'informations dans les secteurs privé et public tels que prévus par la Convention des Nations Unies contre la corruption entrée en vigueur, en décembre 2005 et ratifiée par le Niger avec la loi N°2008-26 du 03 juillet 2008.
Par rapport à la situation de l'école, la CNDH s'est dit préoccupée de la situation du secteur de l'enseignement en général et des universités publiques en particulier. « Consciente que le droit à l'éducation est un droit fondamental, la Commission lance un vibrant appel aux différentes parties prenantes pour un dialogue franc et constructif et au respect des engagements souscrits » souligne le communiqué de presse. A propos de la situation des agents municipaux, la CNDH a souligné que cette situation est des plus difficiles compte tenu des accumulations de salaire, allant jusqu'à 7 mois pour ceux de Niamey. « Le salaire a un caractère alimentaire et chaque travailleur a droit à une juste rémunération conformément aux dispositions du code de travail. La CNDH exhorte les employeurs à se conformer à la réglementation en vigueur » souligne le communiqué.
Enfin, par rapport au droit de manifestation, la CNDH rappelle que la liberté de manifestation est un droit constitutionnel et rend compte de la vitalité d'une société démocratique. C'est pourquoi, la CNDH demande aux autorités investies du pouvoir de police administrative de créer les conditions de l'exercice effectif de ce droit, gage d'une expression plurielle des opinions.
Siradji Sanda(onep)
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