Le verdict est tombé ce mardi 18 juillet dans le procès du journaliste nigérien Baba Alpha du groupe de presse Bonferey TV, interpellé depuis le 30 mars dernier et détenu depuis près de 4 mois pour « usage de faux ».
Selon le délibéré du jugement rendu en première instance par le Tribunal hors classe de Niamey, il a été condamné à deux (2) ans de prison ferme et une amende de 600.000 FCFA. Son père, Omar Sidikou âgé de 70 ans, poursuivi et détenu dans le cadre de la même affaire, a également écopé des mêmes sanctions.
Le juge a également prononcé à l’encontre des deux mis en cause, une déchéance de leurs droits civils et politiques pour une période de dix ans.
Il est enfin interdit à Baba Alpha et à son père, « l’exercice de tout emploi public » et leurs « faux actes civils seront confisqués et détruits ».
L’agent d’état civil de la mairie, poursuivi pour faux s’est vu lui infligé une peine d’emprisonnement d’une (1) année et 100.000 FCFA d’amende.
Le juge a donc eu « la main lourde », c’est le moins que l’on puisse dire dans le cadre de cette affaire que d’ailleurs l’avocat des désormais condamnés, Me Boubacar Mossi, a qualifié de « parodie de justice ».
Baba Alpha, journaliste vedette de la télévision Bonferey, né pour rappel au Niger de parents originaires du Mali, a été poursuivi pour avoir utilisé de faux documents afin d’obtenir la nationalité nigérienne en 2011. C’est le chef d’accusation et que confirment les autorités nigériennes comme l’a d’ailleurs affirmé, dans une de ces dernières sorties médiatiques, le ministre de l’intérieur Bazoum Mohamed, président du PNDS Tarraya. Cependant, pour les associations de défense des droits de l’homme et les syndicats professionnels du secteur de la presse, Baba Alpha paie le prix de ses critiques contre le régime. A plusieurs reprises, au Niger comme à l’international, des voix se sont régulièrement élevées pour appeler à son élargissement, dénonçant « un procès politique destinée à faire taire une voie discordante ».
Le procès a fait couler beaucoup d’encre au pays en raison notamment de la notoriété du journaliste et dans une large majorité, l’opinion s’est montrée très compatissante à l’égard de Baba Alpha. D’autant que ce n’est pas la seule affaire de « faux ou d’usage de faux » qui a défrayé la chronique ces dernières années sans pour autant que la justice se montre aussi sévère.
Sans commentaires...
A.Y.B (Actuniger.com)