Protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille : le Ministre Alio DAOUDA défend le 2ème rapport périodique du Niger à Genève
Le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, M. Alio DAOUDA conduit du 07 au 14 Avril 2025, une délégation Nigérienne à Genève en Suisse, pour présenter le deuxième rapport périodique du Niger sur la mise en œuvre de la convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille, à la 40e session du comité des Nations unies pour la protection desdits droits.
Présentant le rapport du Niger, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux M. Alio DAOUDA, le 08 avril 2025, a saisi l’occasion pour rappeler devant ce comité conventionnel, le comportement injustifié réservé au peuple nigérien au lendemain des évènements du 26 Juillet 2023, qui ont consacré l’arrivée au pouvoir des Forces de Défense et de Sécurité nigériennes. Cette prise du pouvoir, devait-il affirmé, a aussitôt reçu une onction populaire jamais égalée, et était motivée par le rejet de modèles sécuritaires et de mauvaise gouvernance jalonnée d’injustice, d’impunité, de népotisme, de corruption et de détournement des biens publics.
Il a ensuite fait remarquer que les maux décriés, loin de rimer avec les principes démocratiques, avaient discrédité la démocratie et violé les droits de l’homme et les libertés fondamentales.
Le Ministre a également souligné le caractère inique des sanctions imposées qui ont privé des millions d’habitants innocents, nigériens comme étrangers, de nourriture, de soins, de médicaments, d’éducation, de liberté de déplacement, d’accès à leur épargne, d’accès à l’électricité, bref de dignité et de bien-être, et cela face au silence complice et assourdissant des organisations internationales et des autres structures qui se prétendent défenseurs des droits de l’Homme.
Du haut de la tribune des Nations Unies , le Ministre, a interpellé les consciences éveillées du monde entier à dénoncer cette mascarade et à œuvrer pour un ordre international basé sur la dignité et le respect mutuel pour construire un avenir libéré des chaînes de l'injustice, où chaque droit compte et où chaque peuple est respecté dans sa quête de souveraineté.
Le Ministre Alio DAOUDA, a notamment indiqué que son pays avait révisé son cadre juridique afin de se conformer aux instruments juridiques internationaux qu’il a ratifiés, notamment l’ordonnance no 2025-02 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Niger.
Les efforts consentis, a précisé le Ministre, « démontrent un engagement clair du Niger à améliorer les conditions des travailleurs migrants et à respecter ses obligations internationales ». En effet le Niger, en tant que pays de départ, de transit et de destination, fait face à plusieurs défis dans la mise en œuvre de la Convention du fait de l’afflux important de migrants en route vers l'Afrique du Nord et l'Europe. Comme que l’attestent les statistiques de l’Institut National de la Statistique selon lesquelles, le Niger a reçu 1.844.661 en 2018, 1.260.144 en 2019, 236.587 en 2020, 628.808 en 2021 et 451.857 en 2022.
Pour le Ministre Alio Daouda, cette situation est accentuée par une coopération en dents de scie avec certains pays voisins qui n’hésitent pas , malgré la signature de plusieurs accords bilatéraux et régionaux, à refouler sur notre territoire des centaines de migrants nigériens comme étrangers, et reste un défi pour garantir une gestion efficace et humaine des migrations.
Le Ministre a indiqué à titre d’exemple qu’en 2022, ce sont 18.728 migrants qui ont été refoulés vers le Niger révélant la complexité de la prise en charge en raison du phénomène du terrorisme qui sévit dans les régions frontalières entraînant des déplacements massifs de populations et provoquant une crise humanitaire qui affecte tous les droits notamment le droit à un logement décent, le droit à la santé, le droit au travail, le droit à l'éducation, la liberté d’aller et venir, l’accès à la justice.
Il a enfin déploré dans son adresse, les attaques lâches et barbares qui ont visé le 21 mars 2025 au village de Fambita, des fidèles musulmans en pleine prière de vendredi dans une mosquée et dans le mois sacré de Ramadan, œuvre de terroristes sans foi, ni loi, attaque visant à semer la peur et la division, et à ébranler l’unité et la résilience du peuple nigérien.
Le Ministre a conclu son adresse en renouvelant l’engagement du Niger à honorer ses obligations internationales et à travailler activement avec lui pour garantir une mise en œuvre effective de cette Convention, à travers un dialogue constructif pour renforcer non seulement les efforts nationaux, mais également la contribution du Niger à une dynamique mondiale pour la protection des droits des travailleurs migrants.
Dans la matinée du Mercredi 09 Avril, le Garde des Sceaux et sa délégation ont continué la présentation du rapport en répondant aux nombreuses questions et observations des experts du Comité.
Après 6 heures de dialogue interactif le Ministre a clôturé la séance par une déclaration conclusive dans laquelle il a fait savoir au comité qu’avec une foi inébranlable dans la force de la coopération, le Niger s’engage à redoubler d’efforts pour répondre aux objectifs de la convention et améliorer continuellement son cadre institutionnel et juridique. Ensemble, dit-il, ‘’nous avons le pouvoir de transformer les défis en opportunités et de faire des droits humains un socle universel de dignité et de prospérité’’.
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