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Nouhou Arzika 17 02 2025

Lors d’un point de presse tenu cet après-midi, M. Nouhou Arizka, président de la sous-commission N°2 en charge de la "Refondation politique et institutionnelle", a dévoilé les avancées des travaux en cette troisième journée des Assises Nationales de la Refondation. Parmi les propositions phares, la sous-commission a plaidé pour une réforme ambitieuse visant à mettre fin aux privilèges judiciaires dont bénéficient le président de la République et les membres du gouvernement. Cette initiative s’inscrit dans l’objectif plus large de doter le Niger d’institutions fortes, équitables et efficaces, renforçant l’État de droit et répondant aux défis de gouvernance du pays.

 

Zeyna commission0

 

Un diagnostic sans concession
M. Nouhou Arizka a ouvert son intervention en rappelant l’ampleur du chantier engagé. « Notre travail consiste à tirer les leçons des 35 années de vie démocratique du Niger, avec ses hauts et ses bas, pour proposer des solutions concrètes et durables », a-t-il déclaré. Les travaux de la sous-commission s’appuient sur un diagnostic approfondi, mené tant au niveau national qu’auprès de la diaspora, qui a mis en lumière les dysfonctionnements structurels des institutions actuelles qui ont entravé la gouvernance du pays. Parmi les problématiques relevées figurent des institutions devenues des "goulots d’étranglement", des décisions ayant institutionnalisé des inégalités, et des privilèges consacrant une rupture d’égalité entre citoyens.  
La question des privilèges institutionnels a occupé une place centrale lors des débats de ce jour. « Nous avons constaté que certains textes de loi consacrent des inégalités entre les citoyens, en accordant des privilèges à certaines catégories de personnes », a expliqué M. Arizka. Ces privilèges, souvent à l’origine de l’impunité et de la mal gouvernance, seront au cœur des réformes proposées. « Dorénavant, il est envisagé de revoir ces aspects pour éviter que la loi elle-même ne crée des inégalités », a-t-il ajouté.

 

Eradiquer les privilèges et renforcer la justice

L’un des aspects les plus marquants des travaux concerne la remise en question des privilèges accordés à certaines catégories de citoyens par des dispositifs juridiques et institutionnels. M. Arizka a notamment dénoncé le privilège de juridiction, qui protège certains hauts responsables de poursuites judiciaires et instaure de facto une impunité. Il a souligné les obstacles institutionnels entravant une justice équitable, en particulier lorsque des ministres ou hauts fonctionnaires sont impliqués dans des actes délictueux.

Pour illustrer ces dysfonctionnements, il a pris l’exemple des ministres et du président de la République. « Un ministre en exercice bénéficie du privilège de juridiction, ce qui complique toute procédure judiciaire en cas de faute. De même, le président de la République n’est justiciable qu’en cas de haute trahison, et même dans ce cas, la seule sanction prévue est la destitution », a-t-il expliqué. Ces mécanismes, perçus comme une entrave à l’égalité devant la loi, ont été identifiés comme un obstacle majeur à la bonne gouvernance. Face à cette situation jugée inacceptable, la sous-commission propose des réformes visant à instaurer une reddition des comptes effective, quel que soit le niveau de responsabilité.

 

Une gouvernance à redéfinir

Au-delà des réformes institutionnelles, la sous-commission a mis en évidence un problème de fonctionnement des institutions existantes. L’Assemblée nationale, censée voter la loi, contrôler l’action du gouvernement et consentir l’impôt, est souvent réduite à une simple caisse de résonance politique. La priorité de la refondation sera donc de garantir un équilibre des pouvoirs et de restaurer l’autorité des institutions conformément à leur mission initiale.

L’accent a également été mis sur le respect des textes juridiques, dont la méconnaissance ou la violation délibérée ont contribué à l’instabilité institutionnelle. La sous-commission propose ainsi un renforcement du cadre légal et des mécanismes de contrôle, afin de garantir une gouvernance vertueuse.

Les travaux ont également mis en lumière les conséquences désastreuses de l’impunité et de la corruption. « Les injustices et les pratiques corruptrices ont été légion dans notre pays, alimentant un cercle vicieux de mal gouvernance », a déploré M. Arizka. Pour y remédier, la sous-commission préconise une réforme en profondeur des institutions judiciaires, afin de garantir leur indépendance et leur efficacité.
« Les magistrats doivent être indépendants dans l’exercice de leurs fonctions, conformément à la loi », a-t-il rappelé. Cependant, il a reconnu que cette indépendance, bien que prévue par la Constitution, n’a pas toujours été respectée dans les faits.

En plus des réformes institutionnelles, la sous-commission travaille à l’élaboration d’une charte de la transition. Ce document définira les objectifs, la durée et les missions des institutions de transition, en vue de poser les bases d’une refondation durable. « La transition doit se poursuivre jusqu’à ce que les conditions optimales pour une véritable refondation soient réunies », a précisé M. Arizka, appelant à la patience et à la vigilance des citoyens.

En conclusion, M. Arizka a souligné l’importance de l’engagement de tous les acteurs dans ce processus de refondation. « Nous avons identifié les problèmes, mais la solution ne viendra pas uniquement des institutions. Elle nécessite l’adhésion et le respect des textes par tous les citoyens », a-t-il affirmé. Il a également appelé à une rupture avec les pratiques du passé, notamment la politisation excessive des institutions et le non-respect des lois. Abdoulkarim (actuniger.com)



Commentaires

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HAMZA MAI GARKUA
2 jours ya
IL FAUT AUSSI ASSURER UNE PROTECTION JURIDIQUE DE L'OPPOSITION CONTRE LES ABUS DU POUVOIR EN ASSURANT UNE IMMUNITÉ TOTALE ET SANS APPEL AUX PRINCIPAUX CHEFS DE L'OPPOSITION AFIN QU'ILS NE PUISSENT PAS ÊTRE ÉLIMINÉS PAR LE POUVOIR EN PLACE ET PUISSENT CONTINUER À JOUER LEUR RÔLE. La façon dont Mahamadou Issoufou a procédé pour éliminer son principal adversaire politique doit nous servir de leçon. Le principal chef de l'opposition doit jouir de la même immunité qu' un président de la République. Il doit être intouchable durant toute la mandature. Contrairement à l'avis de Nouhou Arzika, nous devons aussi garantir une protection juridique au Président pendant la durée de son mandat. Sinon c'est la porte ouverte à l'instabilité chronique et à la paralysie des institutions car le président pourrait être empêché de gouverner par toutes sortes de manoeuvres de l'opposition et de ses adversaires.
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1
Jerry
2 jours ya
A l’issue de ces assises, quelles qu’en soient les textes adoptés, ne pourront à elles seules transformer le destin du Niger. En effet, tant que les Nigériens ne prendront pas conscience de la nécessité de changer en profondeur leurs comportements, aucun progrès durable ne sera possible.

Si nous continuons à cultiver cupidité, l’égoïsme et les pratiques qui nuisent à l’intérêt général, nous resterons enfermés dans un cercle vicieux. Le changement ne viendra pas de lois, mais d’une transformation collective des mentalités.

Il est essentiel de cultiver des valeurs telles que le patriotisme, la recherche du savoir, et le travail acharné, qui sont le fondement de toute réussite. Sans ces valeurs, les plus beaux textes les mieux rédigés resteront lettre morte.

En somme, le véritable changement commence par chacun de nous. C’est en changeant nos attitudes et en adoptant des valeurs positives que nous pourrons construire un avenir meilleur pour le Niger.
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HAMZA MAI GARKUA
2 jours ya
C'EST DONC UNE TRÈS MAUVAISE IDÉE QUE DE FAIRE SAUTER LA PROTECTION JURIDIQUE DU PRÉSIDENT DURANT SON MANDAT. IL EN EST DE MÊME DES MAGISTRATS. CE SONT DES DISPOSITIONS QUI EXISTENT DANS TOUS LES PAYS DU MONDE, QUI ONT FAIT L'OBJET DE MILLIERS ET DE MILLIERS DE LIVRES MAIS ONT RÉSISTÉ A L'ÉPREUVE DU TEMPS. IL NE FAUT PAS LES ÉLIMINER COMME ÇA, SUR UN COUP DE TÊTE, PARCE QU'ON A TEL OU TEL SENTIMENT. CES DIS POSITIONS NE SONT PAS LÀ POUR RIEN. DES SAVANTS ET EXPERTS DE TOUTE NATURE ONT TOURNÉ ET RETOURNÉ TOUS LEURS ASPECTS PENDANT DES SIÈCLES. CERTES, IL Y A DES PROBLÈMES ET DES IMPERFECTIONS, MAIS IL N'Y AURA JAMAIS DE SOLUTION IDÉALE ET PARFAITE, POUR QUELQUE TEXTE OU PROBLÈME QUE CE SOIT. ON EST SEULEMENT OBLIGÉ DE CHOISIR LE MOINDRE MAL. FAIRE SAUTER LA PROTECTION JURIDIQUE DES MAGISTRATS ET DU PRÉSIDENT VA NOUS AMENER À DES SITUATIONS INGÉRABLES CAR IL FAUT BIEN QUE QUELQU'UN SOIT DOTÉ D'UNE AUTORITÉ FINALE.
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0
TOTO A DIT
2 jours ya
Et à l'IGNARE d'HAMZA qui ne sait pas où se situe l'embouchure du fleuve Sénégal, on lui donne aussi la protection juridique ?!
:D :D :D 8)
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TOTO A DIT
2 jours ya
POUR LE RECORD !!!
Ce bâtard d'usurpateur d'identité avec ses :
"Et à l'IGNARE d'HAMZA qui ne sait pas où se situe l'embouchure du fleuve Sénégal, on lui donne aussi la protection juridique ?!"

Un voleur d'identité aspirant à se faire passer pour TOTO A DIT ,n'est POSITIVEMENT PAS TOTO A DIT ....

Et TOTO A DIT s'excuse pour la confusion créée et confirme HAMZA MAI GARKUA , que TOTO A DIT n'en est aucunement l'auteur .
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0
yaako
2 jours ya
Validé
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1
Bonkana66
2 jours ya
Faire sauter ces verrous qui servent de carapace au président et aux magistrats ne veut pas forcément dire les exposer à toutes sortes de dangers ou railleries.
L'essentiel c'est qu'ils ne sentent pas au dessus des lois et qu'ils n'en abusent pas.
Nous avons déjà vu Mahamadou Issifou à l'œuvre en tordant le cou et le poignet aux magistrats pour valider la candidature de Bazoum avec des faux papiers d'état civil.
Nous avons vu également des magistrats humilier des officiers de police judiciaire ou des civils juste parce qu'ils ont cette carapace.
On peut réfléchir à des verrous protégeant le PR et les magistrats tout en les empêchant d'abuser de leur pouvoir.
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0
APOLLINAIRE IBRAHIM
2 jours ya
Bonjour Chers membres de le Commission des Assises Nationales pour la Refondation.
Ma modeste contribution (d'Expert) s'adresse particulièrement aux Sous-commission: 1. Economie et Développement Durable et 6. Environnement et Changement Climatique.
J'ai en effet élaboré une note conceptuelle sur la "Mobilisation et la Structuration du Financement Climatique que j'ai bien voulu vous faire tenir pour contribuer au débat national et aux propositions utiles et pratiques de ce domaine vital pour nos économies dans le Sahel qu'est le Financement de l'adaptation et de l'atténuation aux effets du changement climatique.
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Vive l’aes
Hier
Moi je dirais les 8 sultans peuvent siéger dans un sénat pour voter les textes un contre pouvoir pour l’assemblée nationale, sortir de l’accord de Paris et mettre la centrale à charbon en route
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gaskya
Hier
Ce qui est reconfortant, c'est que les personnes qui dirigent ou sont tres actifs dans les commissions sont les memes qui ont joue un role majeur dans la destabilisation de notre democratie et ce a un moment ou a un autre.
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Ah ça ira..
17 heures ya
Il n'y a plus qu'à espérer un nouveau coup d'état par des gens mieux attentionnés pour le rétablissement du droit et de la démocratie.
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yaako
12 heures ya
La Charia, une excellente idee pour entuber les nigeriens davantage.
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