Nation : le CNSP met en place une commission nationale pour piloter les assises de la Transition
Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État, le Général Abdourahamane Tiani, a signé ce samedi 8 février 2025 un décret portant création, missions et composition de la Commission Nationale chargée de la conduite des travaux des Assises Nationales. Cette instance, qui remplace officiellement l’ancienne Commission mise en place en octobre 2024, se voit confier la lourde tâche de préparer et d’encadrer les discussions sur l’avenir du Niger dans un contexte de transition politique. Une décision qui marque une étape décisive dans le processus de refondation du pays.
Placée sous l’autorité directe du Président de la République, la nouvelle Commission Nationale incarne une volonté d’inclusion et de représentativité. Composée d’un président, de huit vice-présidents, de cinq rapporteurs généraux et de plusieurs sous-commissions thématiques, elle réunit des figures emblématiques de la société nigérienne.
À sa tête, le Dr Mamoudou Harouna Djingarey, Chef de Canton de Sinder, une personnalité respectée pour son leadership et son engagement en faveur du dialogue. Il sera épaulé par des personnalités de premier plan, dont l’ancien Premier Ministre Ibrahim Assane Mayaki, l’ancien Ministre Issoufou Katambé, et l’ancienne Ministre Bayard Mariama Gamatie. La présence de représentants de la société civile, tels qu’Abdoulaye Seydou et Ali Idrissa, ainsi que d’universitaires et de leaders traditionnels, vise à garantir une diversité d’approches et une légitimité accrue aux travaux de la Commission.
Des missions clés pour une transition réussie
Les missions confiées à cette Commission sont ambitieuses et stratégiques. Elles incluent l’élaboration des documents de référence pour les débats, la supervision des assises régionales, la proposition d’un avant-projet de Charte de la Transition, et la rédaction des rapports provisoires et finaux. La Commission devra également mettre en œuvre un plan de communication pour assurer la transparence et la participation citoyenne tout au long du processus.
Cinq sous-commissions thématiques ont été créées pour aborder les enjeux majeurs du pays :
1. Paix, sécurité, réconciliation nationale et cohésion sociale
2. Refondation politique et institutionnelle
3. Économie et développement durable
4. Géopolitique et environnement international
5. Justice et droits de l’homme
Ces sous-commissions, composées d’experts et de personnalités qualifiées, auront pour mission d’approfondir les réflexions et de formuler des recommandations concrètes pour orienter les décisions futures.
Un calendrier serré pour des résultats concrets
Le décret fixe un délai de trois semaines à la Commission pour déposer son rapport final auprès du Président du CNSP. Ce document devra synthétiser les débats, intégrer les recommandations issues des discussions et proposer une vision claire pour la transition. Pour mener à bien ses missions, la Commission pourra s’appuyer sur un comité technique et un personnel d’appui, tandis que les frais de fonctionnement seront pris en charge par le budget de l’État.
Les Assises Nationales représentent un moment clé pour le Niger. Elles offrent l’opportunité de poser les fondations d’une gouvernance renouvelée, inclusive et transparente, tout en répondant aux aspirations légitimes des citoyens.
Avec cette nouvelle Commission, les autorités nigériennes affichent leur volonté de construire une transition réfléchie et concertée, en associant les différentes forces vives de la Nation aux réflexions sur l’avenir du pays. L’issue de ces Assises sera déterminante pour le futur cadre institutionnel et politique du Niger.
Mohamed Cissé (actuniger.com)