Coopération AES-Maroc : une feuille de route pour concrétiser l’Initiative Royale visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique
À l'issue de la réunion de coordination qu'ils ont tenue avec leur homologue du Maroc, samedi 23 décembre 2023 à Marrakech, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad ont exprimé l'adhésion de leurs pays à l'Initiative internationale de SM le Roi Mohammed VI pour faciliter l'accès des États du Sahel à l'Océan Atlantique. Dans le communiqué final sanctionnant les travaux de la Réunion ministérielle de coordination, organisée à l'invitation du ministre des Affaires étrangères, les chefs de la diplomatie des pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) et le Tchad ont convenu de plusieurs mesures pour concrétiser cette initiative de portée régionale et internationale, offrant ainsi de grandes opportunités pour la transformation économique de l'ensemble de la région.
Selon le communiqué conjoint publié à l'issue de cette première rencontre ministérielle de coordination, les chefs de la diplomatie du Niger, du Burkina Faso, du Mali ainsi que le Tchad ont souligné l'importance stratégique de cette Initiative. Celle-ci s'inscrit dans le cadre des mesures de solidarité active de SM le Roi Mohammed VI envers les pays africains frères en général et du Sahel en particulier. Elle offre de grandes opportunités pour la transformation économique de l'ensemble de la région, contribuant à l'accélération de la connectivité régionale, des flux commerciaux, et à la prospérité partagée dans la région du Sahel. Dans ce contexte, ils ont salué l'approche inclusive et participative en vue de la concrétisation de cette Initiative, affirmant leur ambition commune de consolider les relations de coopération à travers des partenariats conjoints multisectoriels, structurants et novateurs, reflétant les valeurs de la coopération Sud-Sud et du co-développement.
Les ministres des Affaires étrangères participant à cette Réunion de coordination ont également convenu de créer une Task Force nationale dans chaque pays pour préparer et proposer les modalités d'opérationnalisation de cette Initiative. Ils se sont également mis d'accord pour procéder, dans les meilleurs délais, à la finalisation des propositions à soumettre à la très haute attention de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de ses frères les Chefs d'État du Burkina Faso, de la République du Mali, de la République du Niger et de la République du Tchad, précise-t-on dans le communiqué final.
Il convient de noter qu'au terme de cette réunion, les ministres ont exprimé leur gratitude à SM le Roi Mohammed VI pour cette Initiative et pour l'offre du Royaume du Maroc de mettre à la disposition des États du Sahel ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires en vue de renforcer leur participation au commerce international.
Le Roi du Maroc pour une approche de développement au Sahel
Lors de la conférence de presse conjointe à l’issue de la Réunion ministérielle de coordination sur l’Initiative de SM le Roi pour favoriser l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a souligné que « l’approche du développement a toujours été au centre des initiatives et actions de Sa Majesté le Roi en faveur des pays de la région, à savoir le Mali, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger, aussi bien sur le plan bilatéral qu’en tant que groupement ». Selon le chef de la diplomatie marocaine, le Souverain n’a eu de cesse d’accorder un intérêt tout particulier à la région, rappelant au passage que Sa Majesté le Roi a pris, depuis Son accession au Trône de Ses Glorieux ancêtres, d’importantes décisions en faveur de ces États, dont celles d’exonérer leurs produits des droits de douane à l’entrée du marché marocain et d’annuler leurs dettes. Par ailleurs, le ministre a estimé que l’approche militaire et sécuritaire pour traiter les problèmes des pays du Sahel est certes importante mais demeure insuffisante, faisant observer que les approches de développement sont à même d’offrir des solutions aux problèmes réels de ces États. Selon le ministre Bourita, « la stabilité des pays de la région doit émaner de leur propre volonté et non pas être imposée de l’extérieur, d’autant que le Sahel dispose de potentialités et de ressources humaines lui permettant d’élaborer une vision de son avenir ».
Il convient de rappeler que cette rencontre de haut niveau, organisée à l’initiative du ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, a été rehaussée par la présence à Marrakech du ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabés de l’extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur, Bakary Yaou Sangaré, ainsi que du Directeur général Afrique et Intégration africaine au ministère des Affaires étrangères, des Tchadiens de l’étranger et de la coopération internationale, Abakar Kourma. Elle a été couronnée par l’adoption d’un communiqué final, dans lequel les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad ont exprimé l’adhésion de leurs pays à l’Initiative internationale de SM le Roi Mohammed VI pour favoriser l’accès des États du Sahel à l’Océan Atlantique, qui offre de grandes opportunités pour la transformation économique de l’ensemble de la région.
Notons aussi que dans son discours du 6 novembre 2023 à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte, SM le Roi Mohammed VI a déclaré que « pour favoriser l’accès des États du Sahel à l’Océan Atlantique, Nous proposons le lancement d’une initiative à l’échelle internationale » et que « le Maroc est prêt à mettre à leur disposition ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires pour soutenir cette initiative ». Le Souverain chérifien a également souligné que « pour qu’une telle proposition aboutisse, il est primordial de mettre à niveau les infrastructures des États du Sahel et de les connecter aux réseaux de transport et de communication implantés dans leur environnement régional ».
Abdoul Karim Moumouni, Envoyé spécial à Marrakech (actuniger.com)
Vous n'avez pas tort mais il est aussi révolu, le temps où on n'a pas le droit de collaborer avec un autre pays parce que ce dernier est opposé à l'Algérie. Nous devrions pouvoir aller partout où nos intérêts nous attirent. Nous pouvons souvent jouer un jeu de réconciliation pour les intérêts de tous nos pays. Une brouille entre le Maroc et l'Algérie n'arrange personne. Mais si le Niger a des intérêts au Maroc, je ne crois pas que l’Algérie doit l'interdire d'y aller. Si c'était vrai hier, faisons de sorte que ce ne soit pas le cas aujourd'hui.
Nos pays ne doivent pas y aller parce que le Maroc veut embêter l'Algérie mais dans l'intérêt de nos pays et de nos peuples. Je ne crois pas que la France empêche l'Algérie de payer des armes en Russie ou en Turquie par le fait que les occidentaux affrontent la Russie en Ukraine. Nous devrions travailler en sorte que le climat de confiance soit réel entre nos pays pour l'intérêt de nos peuples.