Situation politique: les autorités de transition dénoncent le comportement de la Cédéao et du Nigeria
Dans un communiqué rendu public ce mercredi 13 décembre 2023, Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement de transition ont dénoncé l’attitude de la Cédéao qui a invité, lors du Sommet tenu dimanche dernier à Abuja, des membres du gouvernement déchu de Bazoum Mohamed, alors que le Niger est suspendu de toutes les instances de l’organisation communautaire. Pour les autorités de la transition, « cette provocation » de la Cédéao ainsi que du Nigéria qui abrite sur son territoire des « individus recherchés par la justice », n'est pas de nature à faciliter les négociations en vue d'une solution diplomatique et négociée à la situation politique actuelle.
Dans le communiqué lu à la télévision publique par le porte-parole attitré, le colonel-major Abdrahmane Amadou Djibo, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le Gouvernement de transition annoncent avoir suivi « avec indignation » dans les médias nationaux et internationaux, « la participation incompréhensible de certains membres du gouvernement nigérien déchu » à la 64ème session ordinaire de la conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui s’est tenue le 10 décembre dernier à Abuja au Nigéria. « Le Niger condamne avec fermeté cette énième provocation de la CEDEAO qui est de nature à saper tout effort pour trouver une solution diplomatique et négociée à la situation politique actuelle », souligne le communiqué dans lequel les autorités de transition estiment que «la CEDEAO ne peut en effet décider d'une part de la suspension du Niger de toutes ses instances et d'autre part, permettre à des fugitifs de représenter illégalement notre pays ».
Pour les nouvelles autorités nigériennes, « cette attitude désinvolte sur fond d'incohérence prouve à suffisance le mépris de la CEDEAO pour les textes communautaires et le droit international, en général. Elle s'inscrit dans une logique de soutien à des amis politiques et autres partenaires d'affaire au détriment des intérêts des Etats et des peuples de la CEDEAO ». Et d’ajouter que ce comportement de la Cédéao participe également « d'un plan subversif de déstabilisation du Niger à travers la formation d'un prétendu Gouvernement parallèle soutenu par des puissances étrangère ».
Dans le communiqué, le CNSP et le gouvernement ont aussi tenu à appeler au Président en exercice de la CEDEAO et Président de la République fédérale du Nigeria, BOLA AHMED TINUBU, que « le Niger et le Nigeria ont des liens millénaires et intangibles de fraternité qui méritent d'être préservés ». A cet effet, est-il indiqué, il ne saurait continuer à « abriter dans son pays des individus recherchés par la justice nigérienne et qui participent à l'organisation de la déstabilisation du Niger à partir du Nigéria ». Le CNSP et le Gouvernement du Niger ont saisi l’occasion pour appeler que fois encore, la CEDEAO à « se ressaisir et à arrêter de recevoir des directives qui ont pour seul objectif de diviser les pays africains ».
Rappel à l’ordre
Cette sortie médiatique des autorités nigériennes de transition qui a l’allure d’un rappel à l’ordre intervient 72h après le dernier Sommet de la Cédéao auquel ont été conviés des membres du gouvernement déchu de Bazoum Mohamed. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, des anciens ministres Hassoumi Massaoudou (Affaires étrangères) et Alkache Alhada (Commerce) ainsi que de l’ancien directeur de cabinet de l’ancien Chef de l’Etat, Daouda Takoubakoye. Des anciens dignitaires en exil depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 et qui sont pour la plupart sous le coup de mandats d’arrêt émis par Niamey pour « complot contre l’Etat ». Beaucoup d’entre eux ont d’ailleurs choisi le Nigeria comme terre d’accueil, ce qui n’est pas sans irriter les militaires au pouvoir. Pour les militaires au pouvoir à Niamey, leur présence au Sommet d’Abuja comme représentant du Niger a été la goutte d’eau qui a visiblement fait déborder le vase.
Il faut noter qu’en dépit de cette présence lors de l’ouverture des travaux, l’ancien Chef du gouvernement qui était censé représenter l’ancien Président n’est pas apparu sur la photo officielle des Chefs d’Etat et de gouvernement ayant pris part au conclave d’Abuja. Le Sommet s’est également achevé avec une ouverture au dialogue des dirigeants ouest-africains qui ont, certes, maintenues les sanctions économiques et financières mais ont tout de même posé de nouvelles conditions pour leur allègement. Ils ont également désigné des médiateurs pour prendre contact avec les autorités militaires nigériennes pour une solution de sortie de crise avec notamment, comme exigence, la libération immédiate et sans conditions de l’ancien président, des membres de sa famille ainsi que de ses collaborateurs actuellement détenus. Les chefs d’Etat de la Cédéao ont aussi demandé une « transition courte » ainsi que la mise en place d’un mécanisme de suivi évaluation pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel avec la tenue d’élections générales. Autant dire qu’après la fermeté affichée au lendemain du coup de force du CNSP avec la menace d’une intervention militaire pour restaurer le régime de Bazoum, les Chefs d’état de la Cédéao se sont fait une raison de tourner la page, plus de quatre mois maintenant après les évènements.
A.Y.B (actuniger.com)
Commentaires
Si Tchiani va à la réunion de la CEDEAO, le Nigeria peut aussi dire qu’il est recherché par la justice car véritablement lui a enfreint à la constitution et la justice du Niger.
Si la justice veut bien chercher quelqu’un, elle sait où trouver Issoufou. Chez lui. Tranquillement assis entrain de tirer tous les files de sa marionnette Tchiani sans aucune pensée pour les pauvres nigériens qui souffrent les conséquences de son plan machiavélique pour le Niger.
Nous sommes debout maintenant et aucune force au monde ne pourra arrêter notre marche vers la liberté et la prospérité.
Chers patriotes africains,
Gardons toujours à l'esprit, ne perdons jamais, au grand jamais, de vue le fait que LES NIGÉRIANS NE SONT PAS ET NE SERONT JAMAIS LES ENNEMIS DU NIGER. Certes, les déclarations apparemment "hostiles" qu'on entend par-ci, par-là donnent l'impression du contraire mais dans l'ensemble le Nigeria a habilement œuvré à alléger les sanctions et nul doute que cela continuera, malgré la pression constante de Macron qui a voulu diviser les Ouest-Africains et les lancer les uns contre les autres dans une guerre fratricide aux conséquences dramatiques. Ne vous y trompez pas. Sans afficher une opposition frontale à la France et ses présidents-croupions, Tinubu a refusé d'aller dans le sens de l'escalade.