G5 Sahel : avec le retrait du Niger et du Burkina, l’organisation se vide de ses membres
Après le Mali en mai 2022, les autorités de transition du Burkina Faso et du Niger viennent d’annoncer, dans un communiqué conjoint ce samedi 02 décembre 2023, leur retrait du G5 Sahel y compris de sa Force conjointe (FC G5 Sahel). Il ne reste plus que la Mauritanie et le Tchad comme membre de cette organisation lancée en 2014 pour lutter contre le terrorisme et promouvoir le développement socioéconomique des cinq (5) pays membres de la bande sahélienne mais qui n’avait jamais eu les moyens de ses ambitions. Les 3 pays attendent désormais privilégier la coopération régionale au sein de la nouvelle Alliance des Etats du Sahel (AES), lancée en septembre dernier.
C’était prévisible qu’avec la naissance de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le G5 Sahel vit ses derniers jours. Les gouvernements de transition du Niger et du Burkina Faso viennent d’en accélérer avec l’annonce faite ce samedi 2 décembre de se retirer de l’organisation. Il y a un an, quelques mois après le retrait du Mali, les autorités burkinabés avaient suspendu leur participation en attendant d’en évaluer la pertinence.
Dans le communiqué conjoint, les gouvernements burkinabé et nigérien annonce qu’ « après un examen approfondi » du G5 Sahel et du fonctionnement de cette organisation, ils ont décidé en toute souveraineté du retrait du Burkina Faso et du Niger de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel y compris la Force conjointe pour compter du 29 novembre 2023.
Après avoir rappeler qu’à sa création le 19 décembre 2014, par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, « le G5 Sahel entendait mutualiser les capacités et les moyens pour faire du Sahel un espace de sécurité et de développement », les deux gouvernements ont estimé que, « cependant, force est de constater qu’après près de 9 ans d’existence, l’organisation peine à atteindre ses objectifs ». Pire, ont-ils ajouté dans le communiqué, « les ambitions légitimes de nos Etats, à faire de l’espace du G5 Sahel une zone de sécurité et de développement sont contrariées par des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d’un autre âge qui achèvent de nous convaincre que la voie de l’indépendance et de la dignité sur laquelle nous sommes aujourd’hui engagés, est contraire à la participation au G5 Sahel dans sa forme actuelle ».
Selon les deux gouvernements, « dans l’entendement commun de nos deux Etats, le G5 Sahel ne saurait servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel, encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos Etats ». C’est donc en toute lucidité que le Burkina Faso et la République du Niger ont pris « la responsabilité historique », de se retirer de cette organisation comme indiqué dans le communiqué dans lequel, les gouvernements de transition du Burkina Faso et de la République du Niger se disent « profondément attachés à la réalisation d’une paix durable dans l’espace sahélien, demeurent convaincus de la nécessité d’un engagement solidaire de nos Etats dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière ainsi que pour le développement ».
Exit le G5 Sahel, place à l’AES
Dans le communiqué, les autorités des deux pays annoncent que « le Burkina Faso et le Niger maintiendront leur dynamique de coopération notamment au sein de l’Alliance des Etats du Sahel, pour faire de notre espace sahélien, un espace de souveraineté assumée pour la reconquête de nos territoires et la restauration de la paix et de la sécurité gage d’un développement partagé pour les peuples du Sahel ».
Avec le retrait des 3 pays du Sahel central, la messe est dite pour le G5 Sahel. Il faut dire qu’en dépit de sa nécessité alors que la bande sahélienne était confrontée à la menace croissante des groupes armés terroristes (GAT), le G5 Sahel n’a jamais eu les moyens de ses ambitions. Sa force conjointe n’a mené que trop peu d’opérations avec un maigre bilan alors que les menaces sécuritaires continuaient à s’amplifier dans la sous-région. C’est surtout les moyens financiers qui ont fait défaut malgré les multiples promesses de la part de pays occidentaux notamment européens et même de la Turquie ainsi que des monarchies du Golfe. Les autorités de l’époque, notamment l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, avaient beaucoup plaidé pour que la FC G5 Sahel soit placée sous chapitre VII des Nations unies mais se sont heurtées au refus des Etats-Unis.
Il reste maintenant à l’AES de reprendre le flambeau de la coopération militaire ainsi que de l’intégration économique pour enrayer les menaces sécuritaires et promouvoir le développement économique. Avec le G5 Sahel, les régimes démocratiques ont essayé et ont échoué. L’AES portée par des régimes militaires saura-t-elle, ou pourra-t-elle faire mieux ? Le temps le dira et certainement les nouvelles autorités tireront les leçons de l’échec du G5 Sahel pour garantir le succès de leur nouvelle alliance.
A.Y.B (actuniger.com)
Que cherche sur ce forum cet avorton raciste et impoli sorti droit des entrailles de la france raciste et genocidaire?