Transition : Pour le Président togolais Faure Gnassingbé, «aider le Niger, c’est aider la Cédéao, sinon, c’est toute la région qui va s’ébranler »
En dépit des menaces et sanctions des chefs d’Etat de la Cédéao, le Togo continue de montrer sa solidarité au Niger, comme l’illustre l’audience accordée, lundi à Lomé, par le Président Faure, à une délégation officielle du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), conduite par le général Salifou Mody, ministre d’Etat en charge de la Défense nationale. A cette occasion, les autorités nigériennes ont sollicité le Togo comme médiateur avec la communauté internationale notamment la Cédéao et à servir de garant, aux côtés des Etats-Unis, du désengagement militaire en cours des troupes françaises du pays. Le Chef de l’Etat togolais a assuré la disponibilité de son pays à servir de médiateur pour une solution négociée avec la mise en place d’un Groupe de soutien pour la transition au Niger sous l’égide de l’Alliance Politique Africaine (APA). Pour le Président togolais, en effet, « aider le Niger, c’est aider la Cedeao, et c’est aider la région, sinon, c’est toute la région qui va s’ébranler ».
Chez certains chefs d’Etat de la Cédéao, la sollicitude des autorités togolaises à l’égard des militaires du CNSP fera certainement grincer des dents ! Après avoir ouvert le port de Lomé pour le transit des marchandises en direction du Niger et, tout récemment, donné une tribune aux autorités de transition pour s’adresser à la communauté internationale lors du Forum de Lomé, c’est au tour du président togolais d’accueillir officiellement, lundi 6 novembre, une délégation du CNSP, qui est allée solliciter formellement la facilitation du Président Faure Essozimna Gnassingbé, dans leurs efforts de dialogue avec la communauté internationale. La délégation nigérienne était conduite par le ministre d’Etat et de la Défense, le Général de Corps d’Armée Salifou Mody, le ministre de la Jeunesse et des Sports, le Colonel-major Abdourahamane Amadou, et le Haut commandant de la Garde nationale, le colonel-major Ahmed Sidian.
A son arrivée à Lomé, la délégation a été accueillie, à la Base de l’armée de l’Air, par le chef de la diplomatie togolaise, Pr. Robert Dussey, avec qui elle a eu n premier tête-à-tête au salon d'honneur de l'aéroport, avant d’être reçue en audience au Palais de la Présidence togolaise où il s'est entretenu avec le Président Faure Essozimna Gnassingbé. Au ministère togolais des affaires étrangères, le Ministre d'État Salifou Mody a eu un long entretien avec le ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, le Prof Robert Dussey, au terme duquel ils ont co-animé un point de Presse.
Selon le chef de la délégation nigérienne, l’entretien avec le chef de l’Etat a porté sur la situation que vit le pays et notamment la question du désengagement militaire des forces françaises du Niger. « Nous avons informé le président Faure Gnassingbé sur la situation », a indiqué le général Mody selon qui, la principale exigence est « le retrait total des forces françaises » pour lequel, a-t-il ajouté, « un accord a été trouvé et le retrait est en cours ».
« Dans cet accord, nous avions exigé qu'un certain nombre de pays soient garants. Nous avions demandé à ce que les États-Unis qui disposent de personnels militaires sur notre territoire puissent servir de garant. Puis nous avons surtout exigé que le Togo, notre pays frère, pour toute la contribution que ce pays ne cesse de nous apporter, soit notre garant dans cet accord », a précisé le ministre de la Défense et N°2 du CNSP, lors de la Conférence de presse, avant de se féliciter du fait qu’ « au-delà des sanctions iniques et cyniques de la Cédéao contre notre pays et même de la guerre que certains Etats ont déclarée au Niger, nous comptons fort heureusement beaucoup de pays amis dont le Togo qui est à nos côtés ».
De son coté, le chef de la diplomatie togolaise a indiqué que son pays, comme l’a indiqué le président Faure, est prêt à jouer le rôle de facilitateur aussi après de la communauté internationale et notamment auprès de la Cédéao. « Je voudrais vous remercier d'avoir désigné, aux côtés des États-Unis d'Amérique, le Togo comme pays garant du retrait des forces françaises dans votre pays le Niger. Et je voudrais vous remercier aussi de votre disponibilité de travailler ensemble afin de mettre en place le groupe de soutien pour la transition au Niger. », a déclaré le Professeur Robert Dussey.
Médiation togolaise pour accompagner la transition au Niger
Selon son chef de la diplomatie, bien que le Togo soit contre les changements de régime anticonstitutionnels notamment les coups d’Etats, « dans la situation particulière de votre pays, le Togo comprend et veut vous aider pour qu’enfin, il y ait la paix, l'harmonie et la stabilité (...) Aider le Niger, selon le président Faure, c’est aider la Cedeao, et c’est aider la région, sinon, c’est toute la région qui va s’ébranler », a souligné le ministre des affaires étrangères, Robert Dussey, lors du point de presse conjoint organisé à l’issue de l’audience.
D’après les premiers détails de ce qui a été convenu à Lomé, pour mener à bien cette médiation, un Groupe de soutien à la transition (GST-Niger) sera créé et co-présidé par les deux pays, sous l’égide de l’Alliance Politique Africaine (APA), un cadre de coopération lancé en mai dernier à Lomé. Et entre autres missions assignées à ce Groupe, la facilitation du dialogue entre le gouvernement de transition et la communauté internationale ainsi que la fourniture d’un appui adapté à la situation du pays
A.Y.B (actuniger.com)
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