Coopération : en attendant les soldats français, Sylvain Itté a enfin quitté le Niger
Le désormais ex ambassadeur de la France au Niger, Sylvain Itté, a quitté Niamey aux premières heures de ce mercredi 27 septembre, à bord d’un avion spécialement dépêché par les autorités françaises. Comme annoncé par Emmanuel Macron, dimanche dernier, il ne reste plus que le retrait, d’ici la fin de l’année, des 1.500 soldats français stationnés dans le pays, pour que soit définitivement actée la fin de la coopération militaire entre le Niger et l’ancienne puissance coloniale.
Pour l’ancien ambassadeur, déclaré persona non grata depuis un mois par les nouvelles autorités nigériennes, ainsi que les quelques diplomates restés cloitrés avec lui au sein de l’ambassade de Niamey, c’est certainement un véritable ouf de soulagement ! Après près de deux mois de vives tensions entre Niamey et Paris et des semaines de calvaire dans les locaux de la chancellerie mise sous blocus par les forces de sécurité nigériennes, ils ont pu enfin quitter le Niger pour regagner la France.
Selon des sources diplomatiques, l’ambassadeur et six (6) collaborateurs ont quitté Niamey vers 4 heures du matin [03H00 GMT] à bord d’un avion français qui a d’abord transité par le Tchad avant de poursuivre sa route vers Paris. Pour rappel, depuis le weekend dernier, le ciel nigérien est interdit de survol aux avions français. Ce qui suppose que les autorités françaises ont dû négociées avec leurs homologues du Niger pour bénéficier d’une autorisation spéciale. C’est du reste ce qu’avait annoncé le président Macron, dimanche 24 septembre, lors de l’entretien qu’il a accordé aux chaines TF1 et France 2 et dans lequel il a annoncé le rappel de l’ambassadeur ainsi que le retrait des soldats français au Niger. « Nous mettons fin à notre coopération militaire avec les autorités de fait du Niger, car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme. Nous nous concerterons avec les putschistes parce que nous voulons que ça se fasse dans le calme », avait déclaré Emmanuel Macron qui avait reconnu, par la même occasion, « les autorités de faits » du Niger alors que jusque-là Paris s’entêtait à ne reconnaitre que l’ancien président Bazoum, « comme seul président légitime » du pays.
De la brouille aux négociations
Des négociations il va aussi être question pour le départ des 1.500 soldats français stationnés au Niger. Dans un communiqué publié au lendemain de l’annonce du chef d’Etat français, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement ont dit « prendre acte » de l’annonce faite par Emmanuel Macron tout en précisant attendre que, « cette déclaration soit suivie d’actes officiels émanant des autorités françaises compétentes ».
C’est désormais chose faite pour le cas des diplomates et il ne reste plus que du calendrier de retrait des troupes françaises du Niger. « Le Gouvernement de la République du Niger rappelle qu’il doit être établi dans un cadre négocié et d’un commun accord pour une meilleure efficacité », avait indiqué le porte-parole du CNSP dans le communiqué susmentionné. Selon plusieurs sources, des contacts entre les responsables militaires nigériens et français ont déjà débuté en ce sens, et bien avant l’annonce de Macron, comme en témoigne la rencontre tenue, début septembre à Zinder, entre le chef d’Etat-major des Armées, le général Moussa Salaou Barmou, et des officiers des forces françaises au Sahel (ex-Barkhane).
A.Y.B (actuniger.com)