Situation de l’Ambassadeur de France à Niamey : l’inflexible Macron en mode pleurnichard !
Alors que Paris refuse obstinément de rapatrier son ambassadeur au Niger, déclaré persona non grata dans le pays par les autorités du pays, le président français a estimé que Sylvain Itté est « pris en otage » à l’intérieur de l’ambassade à Niamey qui est sous blocus des forces de sécurité nigériennes depuis quelques jours. Toutefois, en dépit des manifestations populaires qui ne faiblissent pas d’intensité pour faire pression sur les autorités françaises à évacuer son diplomate ainsi que ses soldats dans le pays, Emmanuel Macron continue d’affirmer qu’il ne discutera de ces questions qu’avec le président déchu Bazoum Mohamed, avec qui il a assuré échanger au quotidien, et que Paris considère toujours comme le seul « président légitime » du pays.
« Au Niger, au moment où je vous parle, nous avons un ambassadeur et des membres diplomatiques qui sont pris en otage littéralement à l’ambassade de France », a déclaré, hier vendredi, le chef de l’Etat français lors d’un déplacement à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or). « On empêche de livrer la nourriture. Il mange avec des rations militaires », a déploré le président français, dans des propos rapportés par l’AFP, avant d’ajouter que Sylvain Itté n’a « plus la possibilité de sortir, il est persona non grata, et on refuse qu’il puisse s’alimenter ».
« Je parle avec Bazoum chaque jour », dixit Macron
Tout en jouant la victime Emmanuel Macron n’a pas manqué de pointer du doigt la responsabilité les militaires du CNSP qui ont pris le pouvoir suite au coup d’état du 26 juillet 2023. Pour autant, il a réaffirmé la position de Paris, en assurant qu’un éventuel rapatriement de l’ambassadeur à Paris, ne se fera qu’avec l’ancien régime notamment le président déchu Mohamed Bazoum, toujours gardé par les militaires à la résidence du Palais présidentiel de Niamey. « Je ferai ce que nous conviendrons avec le président Bazoum, parce que c’est lui l’autorité légitime, et je lui parle chaque jour ». Le 10 septembre, Emmanuel Macron avait déjà souligné qu’un éventuel redéploiement des forces françaises stationnées au Niger ne serait décidé qu’à la demande de M. Bazoum.
Malgré donc les conditions difficiles dans lesquels vivent les diplomates et soldats français au Niger, la France reste inflexible. Ce weekend, pour la troisième semaine consécutive, de gigantesques manifestations se déroulent devant la base aérienne 101, près de l’aéroport de Niamey, où sont stationnés les soldats français, pour accroitre la pression sur les autorités françaises avant qu’ils évacuent leurs effectifs du Niger. Depuis une dizaine de jours aussi, les forces de sécurité nigériennes ont imposé un véritable blocus à l’Ambassade de France au Niger, en soumettant à la fouille systématique tout véhicule qui entre ou qui sort, et en perturbant l’approvisionnement de l’Ambassade en produits alimentaires et de première nécessité.
A.Y.B (actuniger.com)