Marché régional de l'électricité: lancement à Niamey des travaux du Projet dorsale nord du système d’Echanges d’énergie électrique de l’Afrique de l’Ouest (EEEAO/WAPP)
Le Président de la République Bazoum Mohamed et son homologue du Ghana, Nana Akuffo Addo, Président en exercice de la Cédéao, ont procédé ce mardi 22 février 2022 à Gorou Banda, à une dizaine de kms de Niamey, à la cérémonie officielle de lancement des travaux du projet de la dorsale Nord du Système d’Echange d’Energie Electrique Ouest Africain (EEEAO) ou West Africain Power Pool (WAPP) Benin -Burkina Faso-Nigeria-Niger-Togo. D’une longueur de 875 kms, cette ligne de 330KV va relier le poste de transformation de Birnin Kebbi au Nigeria au poste de Ouagadougou Est, au Burkina Faso en passant par les postes de Zabori et Gorou Banda au Niger, et une bretelle reliant le poste de Zabori au poste de Malanville au Benin pour une enveloppe globale de près de 568, 2 millions de dollars USD, dont près de la moitié seront investis au Niger, sur financement de la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Agence Française de Développement (AFD), l’Union Européenne (UE) et une contrepartie du Gouvernement fédéral du Nigeria.
La cérémonie de lancement officiel des travaux s'est déroulée à travers la pose de la première pierre du poste de transformation de la NIGELEC sur le site de Gorou Banda, à quelques kms de Niamey, et qui constitue l'une des infrastructures majeures du Projet d'interconnexion. Les deux chefs d'Etat ont procédé symboliquement à la pose de la première pierre au cours de la cérémonie qui s'est déroulée en présence des ministres de l'Energie et de la Défense ou leurs représentants des pays concernés par le Projet, du Commissaire en charge des mines et de l'énergie de la Commission de la Cédéao, du Secrétaire général de l'EEEAO des officiels nigériens, des membres du corps diplomatique ainsi que des représentants des partenaires techniques et financiers (PTF).
Plusieurs allocutions ont marqué la cérémonie notamment celle de bienvenue du gouverneur de la région de Niamey, M. Oudou Ambouka, qui s'est félicité du choix porté sur son entité pour abriter le lancement symbolique mais historique de cet important projet pour les populations et les entreprises de l'Afrique de l'ouest. Le Président du Conseil Exécutif de l’EEEAO, M. Ahmed Abdulaziz, a lui aussi souligné l’importance du projet pour la région et de son avantage pour l’intégration des réseaux électriques dans un marché régional unifié de l’électricité.
De son coté, le Commissaire de l’Energie et des Mines de la CEDEAO, M. Sédiko Douka, a lui mis en avant les enjeux de ce projet pour le marché régional de l'électricité et l'intégration régionale. "Le projet régional d’interconnexion électrique Dorsale Nord de l’EEEAO est l’un des projets prioritaires du plan Directeur de l’EEEAO dont sa mission est de promouvoir et de développer les infrastructures de production et de transport d’énergie électrique ainsi que d’assurer la coordination des échanges d’énergie électrique entre les Etats membres de la CEDEAO ", a-t-il indiqué tout en se réjouissant par la même occasion du fait que "ce projet et les nombreux projets similaires exécutés par le WAPP dans la région continuent de progresser malgré les récents défis et interruptions liés à la pandémie du Covid-19".
Pour sa part, le représentant des partenaires Techniques et Financiers (PTF) du projet, M. Kahou Mensah Gaba, a souligné que "bien que les avantages de l’interconnexion sont nombreux, son succès n’est pas, cependant, garanti". Pour cela, a-t-il estimé, " il est nécessaire pour toutes les parties prenantes de coopérer avec l’Unité de gestion pour la Dorsale Nord, en charge concurrentielle pour l’approvisionnement régional en électricité et enfin le soutien des autorités nationales au projet".
Vers un marché régional unifié de l'électricité
Dans l'allocution qu'il a prononcée à cette occasion, le ministre nigérien du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables, M. Mahamane Sani Mahamadou, a tenu, tout d'abord, a rappelé quelques étapes importantes de ce projet qui ont conduit à cette cérémonie de lancement. "Le WAPP a été créé lors du 22ème sommet de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO et depuis lors, le WAPP s’efforce d’intégrer les réseaux électriques nationaux dans un marché régional unifié de l’électricité", a indiqué le ministre de l'Energie qui a précisé que "ces démarches ont pour but d’assurer aux populations des Etats membres de la CEDEAO un approvisionnement en énergie électrique régulier, fiable et à un coût compétitif à moyen terme".
Le ministre a poursuivi son discours en énumérant quelques avantages du projet notamment en termes de facilitation du commerce de l’électricité ; du relèvement du niveau d’échange estimé à 430MW pour atteindre plus de 600MW ainsi que la mise en œuvre de plusieurs mesures d’atténuation environnementales et sociales. Cependant, a reconnu le ministre Sani Issoufou, "les travaux de ce projet dont la mise en service est prévue pour 2024 ne se fera pas sans que l’on ait à relever les défis sécuritaires".
Les défis sécuritaires au menu de la 2e réunion du Comité de pilotage
Il convient de noter que la veille de ce lancement, le Centre international des conférences Mahatma Ghandi de Niamey a abrité les travaux de la 2ème réunion du Comité ministériel conjoint de pilotage (CMCP) du Projet WAPP Dorsale Nord. La rencontre a regroupé les ministres en charge de l’Energie et de la Défense, ou leurs représentants, des pays concernés par cette Dorsale Nord du Projet WAPP notamment le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Bénin et le Togo, ainsi que le Commissaire à l’Energie et aux Mines de la Commission de la CEDEAO, le Secrétaire général du Système d’Echanges d’Energie Electrique Ouest Africain (EEEOA-CEDEAO), les Directeurs généraux des Sociétés nationales d’électricité (CEB, TCN, NIGELEC, SBEE, CEET, SONABEL), ainsi que les représentants des partenaires techniques et financiers du Projet.
Lors de la cérémonie d'ouverture de la réunion, le ministre nigérien du Pétrole, de l'Energie et des Energies renouvelables, M. Mahamane Sani Mahamadou, a souligné que cette deuxième réunion du Comité vise à consolider les acquis du Projet Régional d’Interconnexion Electrique, par des actions continues et de mettre en œuvre des stratégies intégrées en matière de sécurité, pour la création d’un environnement de paix durable. Il s'agit plus spécifiquement, a-t-il poursuivi, "d’obtenir un engagement concret des ministres en charge de la Défense, pour assurer la sécurité dans la zone d’exécution du Projet Dorsale Nord car la sécurité sera une condition sine qua non pour la réussite de ce projet". Afin d'atteindre cet objectif, le ministre a estimé qu'il est crucial que les autorités compétentes de chaque pays, collaborent avec leurs partenaires bilatéraux et multilatéraux, pour assurer la sécurité des personnes et des biens, mais aussi pour établir un climat de paix durable, au sein des zones d’intervention du Projet Dorsale Nord. «Je suis convaincu que cette réunion, à laquelle participent les ministres de la Défense et de la Sécurité, des pays concernés par ce projet, marquera le début d’un partenariat encore plus étroit entre nos autorités respectives», a déclaré le ministre Mahamane Sani Mahamadou.
La rencontre a aussi permis de faire le point sur les avancées enregistrées dans la mise en œuvre du projet et de formuler des nouvelles recommandations pour la conduite de la suite des activités à mener en vue d’atteindre les résultats escomptés dans les délais raisonnables.
Pour sa part, le secrétaire général du Système d’Echange d’Energie Electrique Ouest Africain (EEEOA), M. Siengui A .Ki, il a tenu à rappeler ce qui a été fait depuis la dernière réunion du Comité ministériel conjoint de pilotage (CMCP) en juin 2021. Il a en ce sens mis en avant le fait que "la mise en œuvre du projet Dorsale Nord a connu des développements importants notamment au niveau de la passation des marchés des travaux de ligne et de postes ainsi que le démarrage de la mise en œuvre des Plans de gestion environnementale et sociale (PGES) et les Plans d’actions de réinstallation (PAR) dans les pays du projet". Revenant sur l'état de mise en œuvre des mesures qui avaient été décidées par le CMCP lors de sa réunion de juin dernier, Le Secrétaire général du EEEOA a rappelé la création, dans chaque pays , d’un Comité national de coordination de sécurité regroupant les différents corps des forces de défense. "Le Niger a mis en place son comité national de coordination de la sécurité dans sa zone des travaux de construction de la ligne 330 KV Dorsale Nord", s'est félicité M. Siengui A. Ki.
Le Commissaire en charge de l’Energie et des Mines à la Commission de la CEDEAO, M .Sédikou Douka, a lui aussi pris la parole pour souligner que "l’achèvement de ce projet d’interconnexion, dont la mise en service est prévue pour 2024, permettra au réseau électrique de notre sous-région d’être davantage maillé en vue d’assurer, à moyen et à long terme, un approvisionnement en énergie électrique régulier, fiable et à un coût compétitif aux populations des Etats membres comme stipulé dans la vision de l’EEEOA".
Il convient de rappeler que le projet Dorsale Nord est l’un des projets prioritaires du Plan Directeur de la CEDEAO pour le Développement des Moyens Régionaux de Production et de transport d’énergie électrique. D’un coût de 730 millions de dollars US, dont 300 millions qui seront investis au Niger, cette ligne permettra aussi l’électrification de 432 localités sur le territoire nigérien. Le Projet consiste en la construction d’une ligne électrique haute tension (330Kv-225Kv) d’environs 913 Km partant de Birnin Kebbi au Nigeria à Ouagadougou au Burkina Faso en passant par le Niger avec une dérivation à Zabori pour relier le Bénin et une ligne d'une trentaine de kms sera mis en service dans la capitale burkinabé.
Le projet s’exécute autour de cinq (5) Composantes à savoir la composante interconnexion électrique Nigeria-Niger /Togo-Burkina Faso ; la composante Electrification Rurale ; la composante cadre institutionnel et supervision du projet ; la composante dédiée au renforcement de capacités institutionnelles du marché régional de l’électricité, et enfin la composante construction de la ligne de transport de la Dorsale Côtière (Mémo-Hagou-Sakété). Le financement du Projet est assuré par la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Agence Française de Développement (AFD), l’Union Européenne (UE) et une contrepartie du Gouvernement fédéral du Nigeria.
A.Y.B (actuniger.com)
Commentaires
Dommages que tu ignores qu' avec ta cervelle format
a pass
Dommages que tu ignores qu' avec ta cervelle format